Cette fois, la fermeture aura duré un peu plus de deux mois. Fermés le 08 décembre, les clubs et boîtes de nuit pourront rouvrir ce mercredi 16 février. Entre impatience, bonheur et stress, derniers préparatifs avant d'accueillir le public.
Sur des palettes, les fûts de bière attendent d'être installés pendant qu'on vérifie tout le système de pompe. 24 heures avant de voir revenir les artistes et le public, le Warehouse, situé en bord de Loire, sur l'île de Nantes, est une grande ruche où l'on s'active pour passer un dernier coup d'enduit sur un bout de mur, réinstaller les tables et les fauteuils, en effectuant mille petites réparations.
Quand on ne les utilise pas, nos matériels s'abîment
Simon Boisson, gérant du Warehouse
"On gère la maintenance d'un bâtiment qui est resté en hivernage pendant deux mois. Il faut régler des problèmes d'eau, de lumière, d'électricité. Quand on ne les utilise pas, nos matériels s'abîment", explique Simon Boisson, gérant du club.
Pour sa deuxième réouverture en six mois, il est confiant. Mercredi, il ne restera plus que le ménage et les derniers petits détails, avant de faire salle comble pour la première soirée.
Une première soirée déjà complète
Plus de 2 600 personnes ont déjà réservé pour voir DJ Bens, dont une vidéo postée pour dénoncer la fermeture des boîtes de nuit en décembre dernier a été vue par plus de 10 millions d'internautes.
"On a été pris par surprise", explique Simon Boisson. "Notre public est la population la moins touchée par le virus, on ne pensait pas être fermés, et surtout pas être les seuls à devoir fermer."
Pour le gérant, comme pour la plupart des acteurs du monde de la nuit, ce nouvel épisode d'arrêt brutal a été plus difficile à vivre que le confinement du mois de mars 2020.
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Environ 200 000 euros de pertes en décembre
Déjà endetté après une fermeture de 18 mois, malgré des aides qui avaient -après 9 mois d'une indemnisation forfaitaire ne couvrant qu'une petite partie des charges- été calculées au prorata du chiffre d'affaire de l'année précédente, le monde de la nuit a de nouveau géré l'urgence.
"On avait déjà payé les avions des artistes, les nuits d'hôtel, le plan de communication pour les soirées de fin d'année, et on a dû tout arrêter", résume Simon Boisson, qui estime cette fois la perte sèche à 200 000 euros, rien qu'au mois de décembre.
Si la vingtaine de salariés du Warehouse ont pu toucher le chômage partiel, cela ne couvre pas les charges, ni les pertes de revenus pour les nombreux CDD, intermittents, artistes et sociétés de spectacle qui gravitent autour du milieu des clubs et boîtes de nuit. Si le gérant a bien rempli son dossier d'aide, il n'en connaît pas encore le montant, ni la date de versement.
Impatience, bonheur et stress de la réouverture
Pour la réouverture, le sentiment général oscille entre impatience, bonheur et stress. Les premières semaines, le club a surtout programmé des artistes français. "Autant que possible, on a décalé ce qui était prévu, tout en essayant de conserver les dates de ceux qui n'étaient pas touchés par la période de fermeture", explique le gérant, qui déplore cependant une difficulté nouvelle pour attirer des artistes internationaux.
"Beaucoup de bookers ont fait le choix de privilégier des pays ayant plus de stabilité face au Covid, comme l'Angleterre, qui n'a pas fait le choix de fermer les clubs et les salles de concerts."
Nous sommes devenus, en quelque sorte, les porte-étendard de la liberté
Simon Boisson, gérant du Warehouse
"Nous sommes devenus, en quelque sorte, les porte-étendard de la liberté", conclut Simon Boisson qui s'attend à voir débouler mercredi la même énergie que celle qui avait accompagné la réouverture du Warehouse à la fin du mois d'août 2021. Si la première soirée de mercredi se jouera à guichets fermés, il reste de la place pour les concerts et DJ sets de jeudi, vendredi et samedi.
Dehors, l'un des salariés termine d'installer une fresque, préparée pendant les 18 mois de la première grande fermeture. Comme un symbole d'espoir pour accueillir les premiers spectateurs.
