Cyanobactéries. La moitié des sites de baignade en eau douce sous surveillance dans les Pays de la Loire

Les cyanobactéries prolifèrent du fait de la chaleur et de la baisse du niveau de l'eau. Selon l’Agence régionale de santé, sur la cinquantaine de sites de baignade en eau douce que comptent les Pays de la Loire, la moitié sont considérés comme des sites à risque et font l’objet d’une surveillance particulière cet été.

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À la base nautique de Saint-Viaud, près de Saint-Nazaire, la baignade est interdite. Près de Cholet, dans le lac du Verdon, interdiction de pêcher. À quelques kilomètres de là, le lac de Ribou est lui aussi sous surveillance. La cause ? Les cyanobactéries qui prolifèrent du fait de la chaleur et de la baisse du niveau de l'eau. Selon l’Agence régionale de santé, sur la cinquantaine de sites de baignade en eau douce que comptent les Pays de la Loire, la moitié sont considérés comme des sites à risque et font l’objet d’une surveillance particulière cet été.

Des toxines nocives

À Saint-Viaud, le téléski nautique fait le bonheur des amateurs de glisse aujourd'hui. Les simples nageurs, eux, ne doivent pas quitter la berge. Depuis ce mercredi 6 juillet, la baignade est interdite sur la base de loisirs.

En Maine-et-Loire, près de Cholet, deux autres plans d’eau – où la baignade est interdite toute l'année - sont aussi surveillés par la communauté d’agglomération. Le lac du Ribou est au niveau d’alerte 2 : on peut y pêcher mais pas manger de poisson et celui du Verdon au niveau 3, interdiction totale de pêcher.

Dans ces trois plans d’eau, les cyanobactéries prolifèrent et produisent en masse des toxines nocives pour la santé humaine et animale. Elles peuvent provoquer maux de tête, diarrhées, vomissements, irritations de la gorge et des oreilles, conjonctivites, fatigue, vertiges et convulsions. 

Plusieurs chiens en ont été victimes dans les Pays de la Loire ces dernières années.

"Les cyanobactéries, ce sont des micro algues bleu vert qui se développent dans les eaux de baignade qui sont peu profondes et qui sont riches en nutriments, explique Régis Lecoq, responsable du département santé publique et environnementale de l’Agence régionale de santé des Pays de la Loire. C’est cet apport de nutriments qui favorise leur croissance"

C’est sur ce paramètre que travaille l'Établissement public territorial du bassin (EPTB) Sèvre Nantaise depuis près de 10 ans. "On essaie de favoriser l’autoépuration sur les rivières et les ruisseaux qui viennent ensuite se déverser dans le bassin, relate Jean-Paul Brégeon, président de l'établissement. On travaille aussi sur les zones humides, les haies, sur l’agriculture aussi : l’ensemble du bassin versant a été acquis par l’agglomération. Elle loue ces terrains auprès des agriculteurs avec des bons environnementaux ce qui permet d’éviter les cultures qui favorisent les intrants organiques dans le lac".

En attendant des améliorations, la seule solution pour lutter contre les méfaits des cyanobactéries, c'est de les surveiller ... 

Depuis sa création en 2010, l’agence régionale de santé des Pays de la Loire est en charge de la surveillance des sites de baignade. Chaque été, une équipe de dix personnes réalise et analyse plusieurs prélèvements sur chaque site tous les mois.

"Il y a toujours eu du développement de cyanobactéries, mais peut-être sur moins de sites d’abord, rapporte Régis Lecoq, également responsable de ce pôle régionale eaux de loisirs. Aujourd’hui, sur les 50 sites de baignades en eau douce que nous surveillons, la moitié sont considérés à risque."

Une tendance qui ne devrait pas s’inverser dans les prochaines années selon lui : "Le réchauffement climatique implique une augmentation des températures, une augmentation de l’ensoleillement. Ce sont exactement les indicateurs et les critères qui permettent la prolifération de cyanobactéries. On aura un développement de cyanobactéries beaucoup plus important dans les années qui viennent."

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