A Nantes, le laboratoire Physalg de l'Ifremer, l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer, a mis en évidence les propriétés antibactériennes d'une micro algue. Exposée à une lumière, son principe actif pourrait agir contre les boutons d’acné.
Elle pourrait bientôt faire le bonheur des adolescents. A Nantes, le laboratoire Physalg de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, l'Ifremer, a étudié de près les propriétés d'une algue microscopique qui pourrait soigner l'acné.
Une algue antibactérienne
Durant trois ans, l'Ifremer a travaillé en partenariat avec les universités de Limoges et de La Rochelle. Ils ont analysé les caractéristiques des pigments de la micro algue dont le nom scientifique exacte est Skeletonema Marinoi. Leur découverte est étonnante : ces pigments, exposés à la lumière, agissent contre les bactéries responsables de l'acné.
"Une fois excités, ces pigments ont la particularité de transférer leur énergie dans leur environnement. Et c'est ce transfert, cet effet de cascade qui permet d'obtenir une action délétère sur les bactéries", précise Jean-Baptiste Berard, ingénieur d'étude au laboratoire Physalg à l'Ifremer de Nantes.
Le plancton, recherche fondamentale
Depuis des années, le laboratoire Physalg s'intéresse à sa spécialité, le plancton- ensemble d' animaux et de végétaux qui flottent passivement dans les milieux aquatiques. Une recherche fondamentale qui trouve déjà des applications dans la médecine.
"A l'origine, explique Gaël Bougaran, responsable du laboratoire Physalg à l'Ifremer de Nantes, nous cherchions à utiliser ces molécules pour soigner les cancers très superficiels de la peau. Mais les développements en médecine sont extrêmement longs et nous nous sommes dits que dans un premier ce serait intéressant de nous tourner vers des applications plus disponibles comme le traitement de l'acné".
Bientôt une crème anti-acné
En culture, la micro algue a été multipliée, puis concentrée et asséchée pour extraire les principes actifs. Cette matière pourrait être incluse dans une crème ou un sérum. "L'idée c'est de mettre cette crème sur les zones à traiter et ensuite de photoactiver les composés dedans pour avoir une action contre les bactéries" ajoute Jean-Baptiste Berard.
Cet extrait de micro-algue permet aussi de réduire la sécretion de sébum.
Jean-Baptiste Berard Ingénieur d'étude au laboratoire Physalg, à l'Ifremer de Nantes
Un brevet a été déposé à l'automne. Des recherches complémentaires devront être menées par les industriels, avec des essais sur l'homme. Le laboratoire est déjà en discussion avec des professionnels de la cosmétique. Il sera donc peut être à l'avenir à l'origine d'un remède anti-acné "made in Pays de la Loire".