Les vignes du cognaçais sont régulièrement exposées aux intempéries, mais aussi aux maladies comme le mildiou. Voilà pourquoi, les techniciens du conservatoire du vignoble charentais, près de Cognac, effectuent des recherches expérimentales pour trouver de nouvelles variétés de vignes, plus résistantes. Ils utilisent pour cela le procédé de la micro-distillation.
Le Conservatoire du vignoble charentais est un lieu unique qui participe au patrimoine viticole et procède à de multiples recherches. Il vise à élaborer de nouvelles variétés de vignes plus résistantes aux maladies et limitant donc l’apport de pesticides. Et pour ces expériences, le Conservatoire a mis au point des alambics miniatures pour effectuer ce que l’on appelle la micro-distillation.
Un procédé délicat qui nécessite un contrôle olfactif rigoureux, comme l’explique Marina Frouin, technicienne au Conservatoire du vignoble charentais : « Cela permet de voir s’il y a éventuellement des défauts parce qu’on est sur des modèles réduits d’alambics et cela nécessite encore plus de minutie et d’attention pour la distillation. »
Ce sont des variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium, et nous évaluons leur potentiel pour produire du cognac.
Joël LavergneVice-président du Conservatoire du vignoble charentais
Au Conservatoire, on cherche, on teste, on expérimente en miniature et de nouvelles variétés sont conçues. Joël Lavergne est le vice-président du Conservatoire et le concepteur des micro-alambics : « Nous avons obtenu des variétés résistantes au mildiou et à l'oïdium, et nous sommes en train d'évaluer leur potentiel de production de cognac. Ensuite, le processus est long, car il y a une procédure administrative d’inscription au catalogue national, l’idée étant que certaines de ces variétés résistantes entrent en production pour l’appellation cognac. »
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Ce programme de recherches est financé notamment par une grande maison de cognac qui se charge de la dégustation. Julien Chadutaud est responsable des vignobles à la Maison Martell : « Sur le deuxième échantillon, on a des notes un peu florales, quelques notes végétales également et une belle expression. Dans ces eaux-de-vie, on doit retrouver ce qui fait l’exigence des cognacs et comme pour l’ugni blanc, le cépage emblématique de la région, on doit avoir un profil du même standard. »
Grâce aux recherches du Conservatoire, les nouvelles variétés retenues pourraient à terme être plantées dans l’aire d’appellation cognac et réduire ainsi l’utilisation de produits phytosanitaires.
Reportage de Bruno Pillet et Cécile Landais