Asséché depuis un an, le lac de Vioreau, à Joué-sur-Erdre, a fait l'objet d'importants travaux de modernisation au niveau de son barrage. La remise en eau a débuté ce mardi matin. Elle peut durer plusieurs mois, selon la pluviométrie.
C'est un lieu bien agréable pour s'y baigner aux beaux jours. La plage, proche de la base de loisirs, est en partie ombragée et la pente est douce avant de perdre pied. Idéal, pour une sortie familiale.
Mais, l'été dernier, il a fallu se passer de ce spot apprécié également pour les pique-niques, le lac était à sec, vidé depuis le mois de janvier 2023 pour raison de travaux.
Le Département de Loire-Atlantique, qui en est le propriétaire, procédait en effet à la modernisation du barrage situé au sud du réservoir de Vioreau, alimenté à l'est par l'Erdre et qui contribue à maintenir le niveau du canal de Nantes à Brest. Il agit en tant que réservoir en stockant l'eau l'hiver et en la restituant en période de navigation sur le canal.
Des travaux nécessaires pour des raisons de sécurité
"Cet ouvrage a été ausculté pendant quelques années afin de déterminer sa stabilité qui s'est avérée pas si mauvaise que ça, explique Anne-Cécile Olivier, cheffe du service infrastructures et voies navigables au département de Loire-Atlantique. Mais il nécessitait de refaire des travaux de confortement pour retrouver son usage d'origine et permettre à ce réservoir qui alimente le canal de Nantes à Brest, de retrouver sa cote d'origine de 9 m."
Si ces travaux ont présenté quelques difficultés, ce n'est pas tellement sur le barrage lui-même, précise Anne-Cécile Olivier, mais sur le fait que le site est classé Natura 2000 et qu'il y a sur cette zone des espèces protégées.
Il y avait un réel enjeu de sécurité qui justifiait cette lourde intervention car en cas de submersion du barrage lors d'une crue majeure, les populations en aval, pouvaient être inondées, jusqu'à Nantes.
Les travaux entrepris ont permis de renforcer le barrage, construit en 1834/1835, et de le moderniser.
Situé à une quarantaine de kilomètres au nord de Nantes, ce lac de 181 hectares totalise, lorsqu'il est en eau, une capacité de 7,45 millions de m3. L'assèchement a duré deux mois, de novembre 2022 à janvier 2023.
►Voir le reportage réalisé par Vincent Raynal, Jean-Marc Lalier et William Sabas en mars 2023, après la vidange du réservoir.
On en a profité pour "curer" cet immense réservoir. L'été, lorsque la température est élevée, le phosphore accumulé dans les sédiments de ces eaux stagnantes participe au développement de cyanobactéries. Des microorganismes qui peuvent être dangereux, notamment pour les baigneurs.
Une quarantaine de tonnes de poissons ont été "déménagés" à l'occasion de l'assèchement du site.
Le rempoissonnement se fera en deux temps, courant janvier, avec des poissons prélevés lors des opérations de vidages et des poissons fournis par un pisciculteur. Une tonne a été réintroduite à ce jour.
La reproduction qui se fait ensuite au printemps y contribuera également. Une seconde phase de rempoissonnement est prévue pour novembre 2024.
► Voir le reportage réalisé par Céline Dupeyrat, Vincent Raynal et Carole Mijeon.
La remise en eau totale est prévue pour l'hiver 2024/2025. Elle est évidemment liée aux conditions météorologiques.
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