Déconfinement : les patrons de discothèques toujours sans date de réouverture mais avec des aides supplémentaires

Aprés deux réunions au Ministère de la Santé et à Bercy, les représentants des patrons de boite de nuit sont toujours dans l'attente d'un protocole de réouverture. Mais ils ont obtenu que leurs aides soient prolongées. Réactions en Loire-Atlantique.

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Christian Jouny est le propriétaire de 3 boites de nuit en Loire-Atlantique, deux à Guérande et une à Missillac.

C'est aussi lui qui conduit la délégation du Syndicat National des Discothèques et Lieux de loisirs (SNDLL) auprès des pouvoirs publics.

Aprés la tenue des deux réunions au Ministère de la Santé et à celui de l'Economie, Christian Jouny retient avant tout des aides supplémentaires pour les patrons d'établissements en difficulté.

"Le dispositif actuel était un peu en panne" précise-t-il "et certains exploitants ne pouvaient pas se faire rembourser jusqu'à présent leurs frais de comptabilité, leurs factures de fluide (NDLR : eau, gaz et électricité par exemple), leurs frais d'avocat dans la limite générale des 15 000 euros par mois".

 

Des aides maintenues le temps de la fermeture administrative

Depuis la réunion avec Alain Griset, le Ministre délégué aux PME, qui s'est déroulée mercredi 16 décembre à Paris, ce type de charge est désormais prise en compte pour les mois de septembre à novembre.

Et surtout, rajoute le négociateur du Syndicat National des Discothèques et Lieux de loisirs, "Bercy a indiqué que ces aides seront maintenues tant que la fermeture admnistrative durera, c'est à dire tant que nos établissements ne seront pas autorisés à réouvrir".

Une victoire importante pour Christian Jouny "parce qu'à chaque fois qu'un dossier d'une discothèque passe devant le tribunal de commerce une liquidation est jusqu'à présent prononcée justement à cause de l'incertitude sur le versement des aides sur la durée";

Grâce à cette aide, les 40 discothèques que compte le département de Loire-Atlantique devraient pourvoir réouvrir quand le feu vert sanitaire leur sera donné, sans avoir à déplorer de fermetures définitives entretemps.

Autre avancée de taille selon le négociateur du Syndicat National des Discothèques et Lieux de loisirs: "la possibilité, à partir du premier décembre, de choisir soit une aide forfaitaire de 10 000 euros par mois, soit une aide mensuelle calculée sur un montant de 20% du chiffre d'affaires annuel de l'établissement".
 

Une bouffée d'oxygène

A Nantes, le Warehouse est la plus grande discothèque de l'ouest.

Son immense bâtiment situé sur l'Ile de Nantes, à deux pas de l'Eléphant, peut accueillir jusqu'à 2 600 fétards simultanément.

Le Warhouse revendique 300 000 visiteurs par an, grâce notamment à la venue de la crême des DJ's internationaux, comme Laurent Garnier ou encore l'allemand Paul Kalkbrenner.

L'établissement est fermé depuis 9 mois et ne peut plus règler depuis cette date son loyer mensuel de 55 000 euros à la société qui gère les surfaces du Hangar à Bananes pour le compte du propriétaire du terrain, le port maritime de Nantes Saint-Nazaire.

Pour Simon Boisson, le co-gérant du Warhouse, la première mesure "n'a pas d'impact" pour lui, vu que les aides maximales appliquées jusqu'à présent aux discothèques, de 15 000 euros par mois, ne permettaient même pas de payer son loyer.

En revanche les nouvelles aides, indexées sur un pourcentage du chiffre d'affaires de l'année passée sont une aubaine car "elles vont nous permettre de couvrir nos charges quasiment tous les mois et pour la première fois l'entreprise ne se trouverait plus à creuser son déficit",estime Simon Boisson.

Le co-gérant de l'établissement estime à près de 70 000 euros ses charges mensuelles.

"Notre combat maintenant c'est d'arriver à effacer la dette des mois précédents pour nous permettre de pouvoir réouvrir" termine le co-gérant du Warehouse.
 

Un protocole drastique

Quand les discothèques pourront rouvrir ? C'est précisément toujours la grande inconnue.

Le jour précédant la reunion à Bercy, se tenait au Ministère de la Santé une rencontre avec le directeur de cabinet d'Olivier Véran, le ministre de la Santé.

Reunion à laquelle participait également Christian Jouny pour le Syndicat National des Discothèques et Lieux de loisirs.

Selon lui, à l'heure actuelle, le principe d'un protocole sanitaire extrêmement strict est envisagé par les autorités sanitaires.

Selon une distanciation physique de 2 mètres "circulaires" entre deux personnes, "ce qui veut dire qu'on diminuerait par trois ou quatre la capacité d'accueil de nos établissements".

"On ne peut pas s'engager sur l'élaboration d'un protocole sanitaire aussi drastique", a précisé Christian Jouny au Ministère de la Santé, "et réouvrir dans ces conditions".

Et le représentant du Syndicat National des Discothèques et Lieux de loisirs de reconnaitre qu'il ne savait pas "quels seront les résultats de la vaccination à venir".

"Je ne vous rien arriver avant la fin du deuxième trimestre 2021" pour une réouverture des discothèques, conclut Christian Jouny.

Une prochaine réunion est prévue au mois de janvier avec le Ministère de l'Intérieur.

 

 

 

 

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