Une femme de 47 ans a été agressée tôt ce dimanche matin à Nantes. Malgré l'intervention des pompiers, elle n'a pas survécu. Un homme de 21 ans, demeurant à proximité du domicile de la victime, a été placé en garde à vue par les enquêteurs de la PJ de Nantes dès lundi matin.
Nadia Hassade, une aide soignante, venait de quitter son domicile proche du lieu de l'agression afin de se rendre à son travail, lorsqu'elle a été attaquée à l'arme blanche dimanche 16 octobre vers 6h30.
Une autopsie a permis de déceler sur son corps "23 plaies, dont certaines mortelles, en particulier au niveau du cou" a relaté dès le lundi Renaud Gaudeul, le procureur de la République de Nantes.
Trois témoins ont été entendus dès dimanche et ont pu décrire les faits. Selon le procureur, ils ont identifié la victime passée non loin d'eux mais sont intervenus trop tard pour pouvoir la sauver.
Un homme, âgé de 21 ans, demeurant à proximité du domicile de la victime, a été placé en garde à vue par les enquêteurs de la PJ de Nantes dès lundi matin.
Il s'agit d'un homme qui s'est présenté dimanche après-midi au commissariat en indiquant avoir été témoin de la scène. Il a raconté aux policiers avoir vu un individu se disputer avec une femme.
Celle-ci lui aurait dit "ne t'inquiète pas, tu peux t'en aller, je connais la personne", a-t-il encore raconté aux policiers.
Un sentiment de violence incontrôlable
Les évènements se sont précipités à 10 heures le lundi, la police ayant été prévenue par des individus prétendant avoir interpellé une personne, le jeune homme de 21 ans, a raconté ce mercredi après-midi Renaud Gaudeul, le procureur de la République de Nantes.
Ils ont indiqué aux policiers avoir pu visionner des images de vidéo surveillance, identifié une Peugeot 308. Ces individus se sont ensuite rendus au domicile de la personne suspectée, appelant les services de police depuis le domicile du jeune homme.
Ce dernier a été placé en garde à vue dès lundi matin 10h20. Le visionnage de bandes de vidéosurveillance et la poursuite des investigations ont pu démontrer qu'il avait menti le dimanche.
L'inspection de son véhicule a permis de relever des traces de sang.
Le suspect a été identifié par une des témoins de la scène. Il a finalement reconnu être l'auteur des faits, "mis face aux contradictions qui ont pu être réunies dans le cadre de l'enquête".
Il a indiqué s'être fortement alcoolisé "la veille des faits" dans un établissement de nuit en compagnie d'un ami. Ce dernier, exclu de la boite de nuit, a pressé le suspect de le ramener, ce qu'il a fini par faire "tout en étant extrêmement mécontent de devoir ainsi quitter cette soirée".
Le jeune homme a fini par raccompagner son ami mais par la suite a senti monter "un accès de rage qu'il n'est pas parvenu à maîtriser".
Il s'est arrêté une première fois devant l'abribus où attendait Nadia Hassane, "qu'il nous dit connaître comme étant une voisine du quartier", a précisé Renaud Gaudeul. Il a échangé avec sa future victime, "des propos houleux".
Il est ensuite rentré à son domicile, il a été de nouveau "pris d'un accès de rage qu'il ne maitrisait plus" s'est emparé d'un couteau avant de revenir poignarder la victime .
Il a indiqué aux enquêteurs avoir "ardemment souhaité que cette femme ne s'y trouve plus (devant l'abribus)".
Après cette agression, le suspect a jeté l'arme depuis le pont de Cheviré et est rentré chez lui pour laver ses vêtements.
Ce célibataire, natif de Nantes, est sans emploi stable. Il vit chez ses parents et n'est pas connu des services de police.
Déféré, il a été mis en examen du chef d'homicide volontaire par personne en état d'ivresse avec circonstances aggravantes, il risque la réclusion criminelle à perpétuité.
"Nous sommes dans un état de droit"
"Je comprends l'émotion et la colère, mais je ne peux pas cautionner les méthodes utilisées qui ont considérablement entravé les investigations", a estimé le procureur de Nantes ce mercredi après-midi.
"Je ne peux pas cautionner l'intrusion et la fouille du domicile, ni les interrogatoires en dehors de tout cadre légal", a-t-il poursuivi.
Le suspect dit avoir été frappé à coups de pieds et de poings par les personnes qui ont mené leur enquête parallèlement aux services de police, une attitude également dénoncée par Renaud Gaudeul, "je ne peux pas cautionner tout ça, nous sommes dans un état de droit".
"Je comprends l’idée, pour ce qui concerne certains groupes, à vouloir s’investir sur la question de la sécurité, a poursuivi le procureur nantais, les initiatives doivent entrer dans un cadre légal de participation citoyenne. Il faut que ça reste dans un cadre légal. Il existe aussi la réserve civile opérationnelle qui permet aux citoyens de s’investir au côté des forces de l’ordre".
Le rappel des faits
Les secours ont été appelés à 6h37 dimanche matin pour cette agression à l'arme blanche, au 1 boulevard Jean Moulin, dans le quartier Chantenay à Nantes.
À leur arrivée, la victime, la femme de 47 ans, est "rapidement tombée inconsciente puis en arrêt cardio-respiratoire", précisent les pompiers nantais qui n'ont pu la réanimer.
La police judicaire et l'identité judiciaire se sont rendues sur les lieux de l'agression. Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire par le parquet de Nantes. Une autopsie a eu lieu lundi matin.
Johanna Rolland, la maire de Nantes, a assuré dimanche matin dans un tweet que "tout est mis en œuvre pour retrouver l'auteur de ce crime effroyable" précisant qu'elle apportait "tout (son) soutien à la famille et aux proches de la victime".
En soutien à la famille Hassade, une cagnotte en ligne a été ouverte par l'association humanitaire nantaise Le devoir d'agir. Elle a, à ce jour, récolté près de 10 000 euros.