Un peu plus d'un an après la déclaration d'Emmanuel Macron annonçant sa volonté de créer des RER "dans dix métropoles françaises", la loi permettant de développer ces nouveaux services a été définitivement adoptée lundi par le Sénat.
Plutôt consensuel, le texte donne un cadre juridique à ces grands projets de "services express régionaux métropolitains" (SERM), l'équivalent des RER en Ile-de-France.
La loi prévoit notamment d'élargir les missions de la Société du Grand Paris, rebaptisée Société des grands projets, pour mettre sur les rails ces SERM dans une dizaine de grandes métropoles, dans un délai de 10 ans.
La SGP sera maitre d'oeuvre pour les constructions de nouvelles infrastructures ou voies ferrées, tandis que SNCF Réseau conservera son rôle d'amélioration et de maintenance du réseau existant.
Mais il s'agit d'offrir plus qu'un simple service ferroviaire amélioré, avec des trains cadencés toutes les 10 à 15 minutes, et des liaisons radiales traversant les grandes métropoles.
Ces SERM doivent y associer cars express, réseau cyclable, covoiturage, pour favoriser les mobilités sans voiture sous toutes leurs formes autour des grandes villes françaises.
Pour le moment, le gouvernement a promis une première enveloppe de 767 millions d'euros pour aider à démarrer les projets, ventilée dans le cadre des contrats de plan Etat-région (CPER), en cours de signature.
Le SERM de Nantes s'est par exemple déjà vu allouer 101 millions d'euros d'ici 2027 et "sera l'un des premiers à voir le jour en France", ont promis le gouvernement et la région Pays de la Loire
lors de la signature du CPER mi-novembre.
Une marque de dynamisme
Clément Beaune a signé ce Contrat de Plan État Région 2023-2027 (CPER), avec Christelle Morançais le 16 novembre dernier.
"Un investissement historique d’un milliard pour les Pays de la Loire", avait alors relevé la présidente de la région Pays de la Loire. "C’est la marque du dynamisme de notre territoire, de notre capacité à nous réunir pour l’intérêt général."
322 millions d'euros seront dédiés au transport ferroviaire. " Il y a un enjeu très fort sur le ferroviaire, notamment la liaison entre Nantes et Paris, le contournement de Massy-Valenton, et le déploiement du TER dans nos régions, avec le RER métropolitain de Nantes", a rappelé Christelle Morançais. Des études seront menées pour le RER métropolitain à Angers et au Mans.
Avec le volet mobilité du Contrat de Plan Etat-Région 2023-2027, la Région et l’Etat s’engagent à investir 1 milliard d’€ pour toutes les mobilités en Pays de la Loire avec :
— Pays de la Loire (@paysdelaloire) November 16, 2023
🚉 322M€ dans le ferroviaire
🚲121M€ pour le vélo
🚢26,3M€ dans le fret ferroviaire et fluvial… pic.twitter.com/xW3yPYFQAp
"Notre objectif est clair, c'est une augmentation de 67 % de l'offre TER dans la région, concrètement un train toutes les heures dans toutes les gares, dans les deux sens aux heures creuses et un train toutes les demi-heures aux heures de pointe", a détaillé la présidente de région.
93 millions d'euros seront investis pour pérenniser la ligne entre Saumur et les Sables d'Olonne, via La Roche-sur-Yon. La réouverture de la ligne TER Cholet-Les Herbiers, dont le potentiel de fréquentation est estimé à 500 000 voyageurs, est également annoncée.
Une halte ferroviaire pour rejoindre l'aéroport Nantes-Atlantique est confirmée à Bouguenais pour un investissement de 22,3 millions d'euros.
Interviewé le 16 novembre dernier sur le plateau de France 3 Pays de la Loire, Clément Beaune avait salué "un investissement d'un milliard totalement inédit. La moitié des crédits vont être consacrés au ferroviaire et aussi au vélo comme un vrai mode de transport, pas seulement dans les villes, mais partout dans la région".
Quel avenir pour l'aéroport Nantes Atlantique
Le 2 octobre dernier, le ministre s'était déplacé à Nantes pour s'expliquer sur l'annulation de l'appel d'offre pour le réaménagement de l'aéroport Nantes Atlantique. Il avait alors promis de revenir un mois plus tard, ce fut chose faite le 16 novembre dernier.
Il a rencontré dans l'après-midi les membres du comité aéroport, à savoir les maires des communes concernées par le survol des avions et des associations environnementales et de riverains.
Sur notre plateau, il a confirmé l'abandon de l’allongement de la piste et annoncé des sanctions plus fortes et plus fréquentes pour les compagnies aériennes ne respectant pas le couvre-feu entre minuit et six heures du matin.
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