ENTRETIEN. Logement : "Les politiques publiques sont de moins en moins capables de répondre aux besoins" estime le président de la FNAIM

Loïc Cantin a installé sa première agence immobilière il y a 43 ans à Nantes. Il est aujourd'hui le président de la FNAIM, la Fédération Nationale de l'Immobilier et s'inquiète pour l'avenir de ce secteur en France

Tout à commencé en 1978 pour Loïc Cantin. Il était alors à la faculté de sciences économiques à Nantes et pour financer ses études, ce Rennais a pris un emploi d'agent commercial dans une agence immobilière, Chaussée de la Madeleine. 

Deux ans plus tard, il ouvre sa propre agence rue de Bréa, qu'il transférera en 2016 à Saint-Herblain où il emploie aujourd'hui neuf salariés.

"Apporter une autre image de la profession"

Très vite, Loïc Cantin a eu envie de défendre cette profession "souvent méconnue" dit-il. "Je voulais apporter une autre image de la profession, relever le niveau des interventions, du service à la clientèle."

Pour ce faire, l'agent immobilier a ajouté à son arc une fonction représentative en devenant secrétaire général de la chambre syndicale de la FNAIM de Loire-Atlantique puis trésorier.

Co-fondateur du club immobilier Nantes Atlantique

En 1992, il fonde avec Jean Delavaud le club immobilier de Nantes Atlantique, un observatoire de ce secteur qui réunit différents acteurs de l'immobilier nantais. Si le représentant de la FNAIM souhaite redorer le blason et faire du ménage dans sa profession, l'agent immobilier tient aussi à ce que son marché soit dynamique.

Enfin, après avoir été 12 ans le président de la FNAIM en Loire-Atlantique, le voilà depuis janvier 2023 et pour cinq ans, le présidant national de la Fédération Nationale de l'Immobilier. A charge pour lui d'être à l'écoute des différentes fédérations de la FNAIM, d'en moderniser les outils mais aussi d'en être le porte parole pour soutenir les propositions de la profession.

"On est sans arrêt en retard de logements"

"Après la retraite, le prochain gros dossier sera le logement estime Loïc Cantin. C'est tellement important pour les Français. Les politiques publiques sont de moins en moins capables de répondre à ce besoin. On est sans arrêt en retard de logements, les logements sont de plus en plus chers, les règles de plus en plus compliquées et les villes de moins en moins attractives !"

Pour lui, les récentes lois contre les passoires énergétiques ne sont pas adaptées à la lutte contre le mal logement car le délai imposé aux propriétaires pour se mettre en conformité est trop court et va contraindre certains à retirer leur bien du marché de la location. De plus, il n'y a, selon lui, pas assez de professionnels disponibles et labélisés RGE pour réaliser les travaux exigés en aussi peu de temps.

"Il faut que le gouvernement fasse du rétropédalage, dit-il, ou, au moins, accepte de modifier le calendrier, le temps que les propriétaires puissent rénover leur bien."

"On ne construit pas assez de logements pour satisfaire aux besoins"

Loïc Cantin

Président de la FNAIM

Enfin, chacun voyant midi à sa porte (isolée ou non) Loïc Cantin peste contre la fiscalité française :

"L'immobilier français est soumis à l'impôt sur la fortune alors que les détenteurs d'œuvres d'art ne le sont pas. C'est quoi le plus important ? Le logement ou les voitures de collection ?"

Celui qui se voit bien comme un poil à gratter définit sa nouvelle fonction à la tête de la FNAIM comme la finalité d'une longue carrière faite aussi d'engagements pour sa profession. Aujourd'hui, l'activité de son agence de Saint-Herblain ne représente plus que 10 % de son planning. 

Dans cinq ans, il aura dépassé les 70 ans et envisage d'aller pêcher le bar et la dorade dans le Morbihan.