La Ria de Pornic, c'est cette vallée fluviale envahie par la mer, en centre-ville. Depuis 53 ans et la construction des digues, c'est également un port d'échouage pour des dizaines de plaisanciers. Mais l'envasement de ce secteur autrefois sablonneux s'accélèrerait ces dernières années.
À marée basse, tous les bateaux du port d'échouage reposent sur de la vase. Une couche épaisse, jusqu'à plusieurs dizaines de centimètres par endroits.
Et pourtant, autrefois, il n'y avait que du sable, avant la construction des digues, en 1970 et 1971.
De moins en moins d'eau
"En fait, les courants sont piégés par ce nouveau port et par la digue qui ferme la ria, constate Michel Vandier, président de l'association pour la défense de la Ria et du littoral de Pornic, à marée haute, il y a de l'eau, mais de moins en moins. Les bateaux à fort tirant d'eau ont des problèmes. L'échouage de ces bateaux, du fait de l'envasement, devient de plus en plus difficile pour eux aussi".
Pour cette association, il faudrait une étude qui mesurerait l'impact de la digue de Gourmalon,
sur l'envasement de la ria. Un lien qu'Emmanuel Jahan, le président de Loire-Atlantique Nautisme, ne cherche pas à démentir.
"On a protégé la zone et quand une zone est protégée, elle a plus tendance à s'envaser qu'une zone ouverte sur le large"
Par conséquent, les usagers financent tous les 10 ans, de grands travaux pour draguer toute la zone.
"La dernière opération avait coûté un million d'euros, ça veut dire que, probablement, elle sera un petit peu supérieure la prochaine, avec l'inflation, poursuit Emmanuel Jahan, nous, on met 115-120 000 euros par an de provision pour réaliser le prochain dragage qui est, aujourd'hui, prévu en 2027/2028"
Pour satisfaire les usagers, le port envisage d'augmenter la fréquence des dragages sur certaines zones, à condition que les surcoûts puissent être financés. Mais il n'envisage pas un seul instant la destruction de cette digue de Gourmalon comme le souhaiterait l'association.
Le reportage de Eléonore Duplay, Antoine Ropert, Clément Tronchon et William Sabas
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