Entre une situation sportive dégradée, un public chauffé à blanc et les messages contradictoires envoyés par son président, le FC Nantes se trouve dans une situation des plus confuses avant de recevoir Lille pour un match capital samedi.

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17ème avec 12 points et seulement deux buts d'avance sur Nancy (18e), barragiste, les Canaris flirtent avec la zone rouge avant de recevoir Lille, 19e avec 10 points.

Après son revers honorable à Paris (2-0), Nantes reste sur trois défaites et un nul en championnat. "Comme nous, Lille, a fait un début de saison assez compliqué. Après, on a Lyon mercredi. On est en quête de points, on joue à la maison et il faut essayer de les prendre", a expliqué René Girard jeudi.

Pour cela, il faudra déjà ne plus être inefficace devant le but - un mal nantais endémique - puisque son équipe possède la 19e attaque du championnat : neuf réalisations en 13 matches. "Les attaquants ont encore travaillé cette semaine, j'espère qu'ils vont cadrer la mire dès ce week-end", a souhaité le milieu de terrain Guillaume Gillet.

De l'eau dans le gaz avec le public


Quiconque a vu un match à la Beaujoire sait ce que représente la Tribune Loire en termes d'ambiance et d'encouragements de son équipe. La ferveur jamais démentie du virage a largement débordé contre Toulouse, le 5 novembre.

Frustrés par les résultats et le jeu proposé, une centaine d'individus cagoulés ont voulu envahir la loge présidentielle, sur leur gauche. Le club a immédiatement réagi en interdisant toute animation ou tout déploiement de banderole jusqu'à nouvel ordre.

"C'est dommage. Sur un match aussi important, bien sûr qu'on préfère avoir tout notre monde derrière à nous encourager, mais on ne peut pas tolérer n'importe quoi", a déploré Girard, qui sait que ce soutien a souvent aidé Nantes à passer les caps difficiles. Grâce à ces mesures drastiques, Nantes a au moins évité une sanction trop lourde de la part de la Ligue, qui a suspendu la Tribune Loire pour trois matches avec sursis.

Un entraîneur forcément menacé


Comme avant la réception de Bastia, début octobre, Girard est menacé d'un possible renvoi en cas de mauvais résultat samedi. "Ce n'est pas mon souci. J'ai deux ans de contrat. Ce n'est pas pour ça que je dis que je suis tranquille, mais on sait le métier qu'on fait. Et si des fois je n'y pense plus, je sais que vous serez là pour me le rappeler", plaisantait-il encore jeudi.

Tout en pensant à son ex-homologue lillois, Frédéric Antonetti, démis dans la semaine. "C'est un cas d'école dans le football, on s'aperçoit qu'on peut être monté aux nues et six mois après être en difficulté". En début de semaine, Waldemar Kita, son président, lui a renouvelé sa confiance, affirmant à i-Télé qu'il "terminera la saison" sur le banc. Reste à savoir ce que vaut la parole du dirigeant...


Kita : tu vends ou tu vends pas ?


Depuis 2007 qu'il est président du FC Nantes, on devrait être vacciné contre ses déclarations chocs et ses voltes-faces, mais le piège fonctionne toujours. Samedi, Waldemar Kita a encore surpris tout son monde en laissant entendre sur SFR Sport 1 qu'il était prêt à vendre son club pour "un euro symbolique", du moment qu'un éventuel acheteur puisse "assurer par la suite financièrement". Lundi, rétropédalage total sur RMC: "le club n'est pas à vendre du tout", a-t-il martelé.

On se doute bien qu'il ne bradera pas un club dans lequel il a investi plusieurs dizaines de millions d'euros, mais ce genre de douche écossaise n'aidera pas le club à trouver ce qui semble lui faire le plus cruellement défaut depuis quelques mois: de la sérénité.

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