Familles, syndicats, élus, ont manifesté ce mercredi devant la préfecture à Nantes, pour dire non à la fermeture des 39 logements collectifs destinés à des personnes âgées autonomes situés dans le vignoble nantais. Leur avenir est en suspens faute de rentabilité.
" Mon oncle Jean est arrivé dans la résidence des Nymphéas à la Haye-Fouassière en octobre dernier. Un mois après le décès de son épouse. Ancien pépiniériste dans les vignes dans le Maine-et-Loire, il a encore plein d’énergie malgré ses 87 ans ", raconte Claire Gabory, sa nièce. " Venez lui serrer la main, vous verrez sa poigne ! "
Jean habite donc dans un petit studio, non médicalisé depuis quelques mois. Il prend ses repas dans la salle commune et le reste du temps, il vit sa vie. " Il est bien. Il est autonome. Il peut aller faire son petit tour dans le bourg. Et tous les après-midi, je viens prendre le café avec lui", continue sa nièce, qui est sa seule famille. Chaque mois, il paie 1873 euros de loyer. À cela, il faut ajouter les aides-soignantes et la femme de ménage. Le prix est un peu moins cher qu'un Ephad.
Mais fin février, c’est le choc. Les familles sont dans le désarroi. La direction des Nymphéas situés à la Haye-Fouassière et l’Orée de Goulaine, à Haute-Goulaine, annoncent la fermeture programmée des 39 logements. Ce sont des logements intermédiaires entre le maintien à domicile et l’Ehpad, construits en l’an 2000. Ils sont rattachés au centre hospitalier Sèvre et Loire de Vertou.
Pas assez rentable
Mais faute de rentabilité, la décision a été prise de les fermer.
Ce n'est pas de gaîté de cœur que nous aller les fermer
Christophe PresseDirecteur du centre hospitalier Sèvre et Loire
Chaque année, le déficit se creuse un peu plus. Il atteignait les 300 000 euros en 2023, faute aussi à la vacance de logements. " Quand mon oncle s’est installé en octobre, personne ne m’a dit que c’était un hébergement temporaire. Un résident est même arrivé en janvier. On nous prend en traître", s’agace Claire Gabory.
Aujourd’hui, 9 personnes âgées de 72 à 92 ans, habitent dans ces logements. Que vont-elles devenir ?
On va les déraciner. On ne les met pas à la porte, car on n’a pas de date de fermeture officielle mais on nous dit de prendre nos dispositions
Claire Gabory
Aucune place en Ehpad dans le secteur
Justement, quelles solutions pour les familles ? Partir en Ehpad. " Mon oncle ne veut pas y aller. Il est tombé en déprime quand il a appris cette nouvelle. Il a même dû être hospitalisé ", poursuit Claire. Les familles sont désarmées, les résidents tristes. " Il n'y a aucune place en Ehpad dans le secteur. On les loge où nos aînés", interroge Claire Gabory.
Après une réunion en fin de journée à Vertou entre la direction de l’hôpital Sèvre et Loire, les maires de la Haye-Fouassière et de Haute-Goulaine et des élus du département pour parler de ce dossier sensible, les familles devraient être informées sur l’avenir de ces logements collectifs.