Gilets jaunes à Nantes : 3 000 manifestants, un journaliste blessé et 26 interpellations

A Nantes, près de 3 000 manifestants ont défilé dans le centre-ville ce samedi après-midi. Les premiers heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté vers 15 heures.

C'est à la croisée des trams que le cortège s'est retrouvé vers 13 heures, après l'interdiction de se rassembler place Bretagne. Parmi les manifestants ce samedi à Nantes, Maxime Nicolle dit "Fly rider", l'une des figures emblématiques du mouvement des Gilets jaunes.

Le cortège était composé de quelques centaines de personnes en début d'après-midi et a commencé à défiler dans le centre-ville, en direction du cours des 50 Otages puis du cours Saint-Pierre avant de revenir sur le cours où les premières lacrymos ont été tirées. 
Vers 15 heures, une équipe de la Brigade anti-criminalité (BAC) a été la cible de jets de projectiles par des manifestants, conduisant à une intervention des forces de l'ordre et des tirs de LBD. Stéphane Perrier, un journaliste de CNews a été touché par l'un de ces tirs.

 "J'ai reçu un tir de LBD au niveau du bas ventre, je vais bien car ma ceinture abdominale a permis d'atténuer le choc", a-t-il déclaré. En milieu d'après-midi, le cortège s'est dirigé vers Gloriette avant de prendre la direction du quai de la Fosse. Sur le trajet, plusieurs vitrines ont été prises pour cible par des casseurs.

Les tirs de lacrymo se sont poursuivis en fin d'après-midi. Les forces de l'ordre ont également sorti les lances à eau pour repousser les manifestants récalcitrants vers le quai de la Fosse et le pont Anne de Bretagne.

26 interpellations ont eu lieu en marge de la manifestation.


"Un dispositif inédit"


Vendredi, la préfecture de Loire-Atlantique a annoncé la couleur : les forces de l'ordre quadrilleront le centre de Nantes ce samedi 11 mai. Un dispositif exceptionnel pour ce 26e samedi de mobilisation des Gilets jaunes.
Lors d'une conférence de presse, le préfet de Loire-Atlantique a exprimé sa crainte de voir débarquer dans les rues du centre de ville 500 radicaux et des individus "de type black bloc".

"Nous savons par un certain nombre d'enquêtes, de capteurs que l'ultra gauche a l'intention d'en découdre avec les forces de l'ordre, avec les bâtiments publics et avec l'activité commerciale", a déclaré Claude D'Harcourt.


"Dès ce soir la gendarmerie va activer un dispositif de contrôles préventifs aléatoires à la périphérie de Nantes en liaison avec les départements voisins puisque c'est un rassemblement du grand-ouest. Ces contrôles seront intensifiés samedi matin 11 mai très tôt.", précise le préfet de Loire-Atlantique. "Dans le même temps nous avons des unités de maintien de l'ordre en ordre très significatifs avec des moyens qui les accompagnent qui sont également inédits", ajoute le représentant de l'Etat.  

Nous entendons faire respecter l'arrêté d'interdiction de manifester que j'ai pris dans le centre ville - Claude d'Harcourt, préfet de Loire-Atlantique

La gare sera protégée. Des contrôles préventifs y seront effectués.

De son côté, le directeur départemental de la sécurité publique a demandé à la municipalité de Nantes "de prendre un arrêté d'interdiction de stationnement sur le parcours habituel des manifestations de centre ville et une sécurisation renforcée des chantiers" . Les manifestations prévues dans le centre ville devraient être annulées ou reportées.

Depuis le 17 novembre 2018, date du début du mouvement des gilets jaunes, la police a procédé à 223 interpellations. 
 

Des commerçants à bout


Les commerçants, eux, sont partagés. Certains attendent la manifestation "comme tous les samedis". Un employé de café dont le chiffre d'affaires est en hausse, contrairement à d'autres, constate que "le mouvement s'essouffle". 

"Depuis le début des mouvements sociaux j'ai subi une perte de mon chiffre d'affaires conséquente qui m'a mis dans le rouge au niveau de ma trésorerie. Une situation insoutenable pour mes créanciers. J'ai pris la décision de cesser mon activité et de mettre le magasin en vente. j'ai perdu 60 000 euros sur 6 mois.",
déplore un commerçant spécialisé dans le prêt à porter masculin pour qui les affaires ne marchent plus depuis déjà des années . "Les gens ne viennent plus en ville, je ne suis pas le seul à souffrir", conclut -il.

Nantes est, avec Lyon, l'un des deux points de ralliement de ce 26e samedi de mobilisation. Un appel "à converger dans la Cité des Ducs, pour protester contre la répression particulièrement violente, depuis trop longtemps, dans la ville" a été lancé par Nantes révoltée pour ce samedi à partir de 13 heures, initialement place Bretagne. Comme chaque semaine, les Gilets jaunes marcheront aussi à Paris, cette fois au départ de Jussieu "en soutien aux enseignants" pour protester contre la loi Blanquer, deux jours après une mobilisation nationale des fonctionnaires soutenue par les Gilets jaunes.
 

Le réseau des bus et trams perturbé


La Tan a prévu "des terminus provisoires pour vous déposer au plus près du centre-ville de 13h00 à 19h00" , les lignes de bus et tram ne pouvant circuler dans le centre de Nantes pendant la manifestation.
  • Ligne 1 coupée entre Médiathèque et Duchesse Anne (station Jamet non desservie)
  • Ligne 2 coupée entre 50 Otages et Gare de Pont Rousseau (entre Hôtel Dieu et Pt Rousseau Martyrs prendre la ligne 3)
  • Ligne 3 coupée entre Bretagne et Hôtel Dieu
  • Ligne 4  parcours normal (si nécessaire terminus à Cité des Congrès )
  • Ligne C1 coupée entre Copernic et Foch
  • Ligne C2 terminus Talensac (ne circule pas entre Talensac et Gare Sud)
  • Ligne C3 coupée entre Copernic et Gare Sud
  • Ligne C6 coupée entre Delorme et Foch
  • Ligne 11 déviée entre Cuvier et Copernic ET coupée entre Copernic et Foch
  • Ligne 12 coupée entre Talensac et Foch
  • Ligne 23 coupée  entre Talensac et Copernic
  • Ligne 26 coupée  entre Delorme et Gaston Veil
  • Ligne 54 terminus Delorme
  • Navette Aéroport terminus Gare Sud
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