Les salariés de Volotea, par l'intermédiaire de leur avocat, ont assigné leur direction en référé au tribunal judiciaire de Nantes, pour "entrave au droit de grève et travail dissimulé. Le jugement est attendu le 5 mai.
Conditions de travail, salaires, prises de congés, repos et amplitudes, les 300 salariés français de la compagnie espagnole Volotea n'en peuvent plus. À Nantes, sur la base historique et principale de la compagnie en France, les hôtesses étaient grévistes à 70 % le week-end dernier. Rejointes par les pilotes.
Remplacés par des collègues italiens et espagnols
Le trafic a été perturbé par le mouvement, sans proportion toutefois avec le nombre de personnels grévistes. "Nous avons obligation de nous déclarer grévistes 48 heures à l'avance selon la loi française, la direction a eu tout le temps nécessaire pour réorganiser le travail, pour nous remplacer par des salariés espagnols ou italiens", fait remarquer Alizée Bonnaure, la déléguée syndicale SNPC-FO (Syndicat national des personnels navigants et commercial - Force Ouvrière).
Le syndicat a fait valoir en référé, "un délit d'entrave au droit de grève et du travail dissimulé" aux termes du droit français, devant le tribunal judiciaire de Nantes. "Le juge a besoin d'informations complémentaires, il rendra sa décision le 5 mai", indique Alizée Bonnaure.
Un dialogue social brutal
"Nous sommes les misérables de l'aérien" se plaignent les grévistes. Ils évoquent des salaires au niveau du SMIC. Pour des pilotes comme des chefs de cabine. "La direction insiste par email auprès des salariés sur la qualité du dialogue social, et remercie les non grévistes, faisant remarquer que nous lui faisons perdre beaucoup d'argent. Mais depuis le début du conflit elle ne nous a pas adressé la parole".
La déléguée syndicale rapporte par ailleurs des propos tenus par un cadre en réunion de CSE : "Si vous voulez une vie de famille ce n'est pas chez Volotea qu'il faut travailler".
Volotea fait l'objet d'une autre procédure pour des infractions au droit du travail commises en 2018, le jugement sera rendu le 7 juin prochain. Par le passé, la compagnie a déjà été condamnée pour travail dissimulé.
Le préavis de grève court désormais jusqu'au 31 mai.