Guerre en Ukraine : "ici, on est en sécurité", raconte Moussa arrivé cette nuit à Nantes

Convoyés par les bus solidaires "Titi Floris", douze réfugiés ukrainiens sont arrivés cette nuit à Nantes. Les familles ont été hébergées pour la nuit à l'hôtel, avant de rejoindre des logements mis à leur disposition dans plusieurs communes environnantes.

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Le soulagement se lit sur le visage de Moussa, arrivé cette nuit à Nantes avec sa femme ukrainienne Natalia et sa petite fille d'un an et neuf mois.

"On pensait que la situation allait s’arranger, mais au fil du temps, c’était de plus en plus compliqué. Les sirènes sonnaient quatre, cinq fois dans la journée, c’était difficile", explique le père de famille qui habite à Lviv, à l'ouest de l'Ukraine.

Douze réfugiés sont arrivés dans la nuit à Nantes, des familles avec de jeunes enfants, pris en charge à Varsovie en Pologne, par les bénévoles des transports solidaires "Titi Floris". 

Tu es dans la vie, tu te promènes mais tu n’es pas en sécurité. Si cela tenait qu’à ma femme et moi, on serait resté là-bas, mais on a une petite fille d’un an et 9 mois.

Moussa, réfugié

Face à cette incertitude et ce risque permanent, il a choisi de partir vers la Pologne. "Là-bas, la situation est catastrophique, il y a beaucoup de monde, les gens dormaient dans les stades, ça faisait pitié. Ma femme a pleuré toute la nuit", raconte Moussa, originaire du Burkina-Faso. Il a ensuite décidé de rejoindre la France, un pays dont il maitrise la langue.

"Dieu merci, on a rencontré l’association qui nous a soutenus moralement et physiquement", poursuit-il. "Merci pour tout ce qu’ils font pour les Ukrainiens."

"Ils ont l'espoir de rentrer chez eux"

Partis de Rezé le 10 mars, les quinze minibus "Titi Floris" reviennent ce week-end de Pologne avec plus de 60 réfugiés qui ont choisi de rejoindre la France, un pays que la plupart ne connaissent pas. 

"La destination première des réfugiés n’est pas la France", explique la députée Aude Amadou (LREM), qui a fait le voyage en Pologne avec les bénévoles. "La difficulté, c’est que ces personnes ont encore l’espoir de pouvoir rentrer chez elles. Le français est une langue compliquée pour eux et la seule ville qu’ils connaissent, c’est Paris."

Sur place, on a pu échanger avec eux, les convaincre. Spontanément, ils ne viennent pas à Nantes ou dans une autre commune française, sauf s’ils ont des liens familiaux, c’est toute la difficulté

Aude Amadou

Certains sont arrivés tôt ce dimanche matin et ont été hébergés dans des familles, près de Nantes. 

La famille était à Varsovie depuis dix jours. Ils ont pris la décision de venir à Nantes en deux heures. Ce sont des vies qui basculent très rapidement, c’est impressionnant.

François, bénévole

"On a décidé avec eux qu'on rentrerait d'une traite; on a fait 20 heures de route, on est parti à 11h de Varsovie hier et on est arrivé ce matin à 7 heures", explique François, chauffeur bénévole.

Cinq autres bus sont attendus vers 23 heures, avec 34 réfugiés.

La députée Aude Amadou a mobilisé les maires de sa circonscription pour mettre des hébergements à disposition des familles de réfugiés, notamment à Saint-Léger-les-Vignes, Pont-Saint-Martin ou encore Brains.

Moussa, sa femme et sa fille peuvent enfin se reposer dans un hébergement mis à leur disposition par la commune de Saint-Léger-les-Vignes, au sud de Nantes. "On sait que cela va durer longtemps, on va les accompagner", assure le maire, Patrick Grolier.

Le reportage de la rédaction

"La mise sous protection temporaire va se faire rapidement, la préfecture va prendre le relais", explique Aude Amadou. Ce statut permettra aux réfugiés de bénéficier d’une indemnité pour pouvoir subvenir à leurs besoins et aux enfants d'être scolarisés.

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