Philippe Douillard est un habitant de Clisson dont la vie est intimement liée au Hellfest. Depuis 2014, ce bénévole accueil chaque année une vingtaine de festivaliers dans sa maison et son jardin, créant ainsi une véritable famille de cœur autour de l'événement.
Un Clissonnais de cœur et d'héritage
Philou, c'est Philippe Douillard, 60 ans au compteur, en couple avec Géraldine baptisée "maman Hellfest" par les festivaliers. Philippe est un enfant du pays qui habite Clisson, une petite ville de 7 500 habitants en temps normal, 240 000 visiteurs le temps du festival
De la méfiance à l'enthousiasme
Au tout début, en 2006, les 22 000 spectateurs ne recherchaient pas encore un couchage à tout prix.
Cette horde de noir vêtu ne rassurait pas encore les habitants de Clisson. Mais assez vite, alors que les éditions s'enchaînaient et grossissaient, beaucoup d'habitants comme Philippe se sont pris au jeu, et ont décidé d'accueillir ces joyeux drilles à la fausse allure menaçante.
Dès les premières éditions, le père de Philippe, alors âgé de 80 ans, n’avait pas hésité à ouvrir son jardin à ces quadras et quinquas. Ces pères et mères de famille qui cherchent à planter leur toile de tente afin de récupérer d'un sommeil salvateur, abreuvés de musique durant toute une journée.
Lui qui avait dirigé au football club de Clisson un jeune gamin de moins de 15 au doux nom de Benjamin Barbaud, ne pouvait pas faire autrement que de s'investir dans le festival que ce dernier avait créé.
Le bénévole devenu hôte
C'est donc en 2014, après avoir fait un peu de bénévolat pour le festival, que notre Philou local, franchi le pas de l'accueil.
La première fois s'est hyper bien passée, la confiance était telle que je ne pouvais que continuer
Philippe Douillard
Philippe ne connaissait rien à cette musique. Lui, il avait été biberonné au rock et au disco, se déhanchant dans une boîte de nuit locale, connue nationalement grâce au tube de Philippe Katerine : Le Louxor.
Mais à force de fréquenter ces aficionados du metal, il a commencé à apprécier leur musique. Et comme un écho, il a aussi très vite aimé celles et ceux qui l'écoutent.
Bienvenue chez eux
Depuis 9 ans, ses deux chambres et son terrain de 2 500 m², sont devenus un havre de bonheur pour les vingt festivaliers qu'il accueille. Les toiles de tente sont à l’abri de la chaleur sous les arbres et la bonne humeur est toujours de mise.
L'unique salle de bains de la maison ne désemplit pas du matin au soir, mais pas besoin de planning, tout le monde s'y retrouve, dans un joyeux turn-over collectif, et en fonction du réveil de tout un chacun.
La maison de Philippe, c'est aussi un peu la leur, la confiance est tellement de mises qu'il laisse les clefs à disposition.
Tous les ans, Philou tient à rassembler ses amis festivaliers. Comme un rituel tribal, ils se retrouvent le samedi midi autour d'une énorme grillade dans le jardin. Tous apportent quelques victuailles bien de chez eux, pour faire ripaille.
La "Dourie Crew" : une tribu Hellfestienne
Depuis quelque temps, ce sont toujours les mêmes habitués qui reviennent chaque année. Ils ont entre 30 et 50 ans. La différence d'âge n'empêche pas le partage, et particulièrement la confiture maison de Philippe. Ici tout respire bonheur et joie de vivre.
Avec le temps, qu'ils soient de Dunkerque, de Bretagne ou de l'Eure-et-Loire, ils sont devenus plus que des "copains d'un jour," ce sont aujourd’hui des amis.
Depuis 2022, lors de la double édition, un groupe messenger la "Dourie Crew" a été créé afin de rester en contact tout au long de l'année.
Des amitiés forgées aux bruits du festival
En avril dernier, Philippe et Géraldine, ont quitté leur ville pour rejoindre l'un des couples qui campent habituellement chez eux. Direction Bergue dans le Nord. Les liens sont tels qu'ils ont même rencontré leurs parents en Dordogne. C'est une véritable famille qui s'est créée, tissant des liens humains et musicaux qui transcendent les frontières du festival.
De père en fils, une dynastie metal à Clisson
Et en parlant de famille, Philippe a depuis entraîné son fils dans le bénévolat du festival. Clissonnais de père en fils, mais aussi Hellmembers de père en fils. Une filiation qui dépasse le cadre familial dans un long chant guttural commun.
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