Le Hellfest, c’est plus qu’un festival, c’est une réunion de famille pour les amateurs de metal. Entre amis ou en solo, on y partage la musique, les bières et des moments inoubliables. En route pour l'aventure avec Charline, Nico, Yoann et Amandine, quatre festivaliers solitaires, unis par leur passion commune.
Le Hellfest, c'est un rassemblement. On y va entre amis, en famille ou avec sa compagne, à deux, à trois ou à douze. On y partage la musique, les bières, l'herbe et parfois l'ombre des arbres.
Et puis il y a les autres, seuls, le casque sur les oreilles, AC/DC, Rammstein ou Sum41 à plein volume. Et un rêve dans la tête, celui d'accéder à ce paradis noir. Franchir cette porte de la cathédrale avec la horde de metalleux hurlants… De joie. Puis humer l'herbe encore fraîche du sol. Sentir le souffle des flammes à la nuit tombée. Lever en chœur les mains vers le ciel, formant les cornes du diable. Rester prostré devant l'une des scènes d'où sort une musique si puissante qu'elle fait vibrer le sol et tout votre corps.
Des rêves de metal et des cœurs solitaires
Charline, Nico, Yoann et Amandine ont entre 30 et 43 ans. Ils viennent de Cholet, Montpellier, Tours ou Toulouse. Ils n'ont a priori rien en commun, hormis d'aimer non pas Vianney, mais le rock et le metal, une marmite en ébullition dans laquelle ils sont tous tombés très jeunes, et de franchir le miroir qui va les mener du rêve à la réalité pour la première fois, durant 4 jours, en solitaire.
Pour Amandine, la native de la ville rose. La musique et le metal particulièrement, c'est son meilleur antidépresseur, il accompagne ses journées, ses humeurs, les moments difficiles comme joyeux. Depuis toute jeune, la musique est un pilier important de sa vie.
Ça fait réellement 10 ans que j'essaie chaque année d'obtenir un pass en vain ! Cette année, c'est la concrétisation, ça fait partie des choses que je voulais faire d'ici mes 30 ans.
Amandine
Mais pour venir, il fallait obtenir le précieux sésame, et là, à chacun sa méthode. Entre vendre son âme au grand cornu, égorger un poulet pour le donner en offrande, boire le sang d'une vierge, mettre de l'eau bénite sur sa connexion internet... Ou comme Charline, trouver un gentil donateur qui revendait sa place. Ce qui est beaucoup plus simple, sans avoir à tenter le reste, qui ne fonctionne pas du tout et qui n'est pas recommandé, je le rappelle.
Une fois le ticket d'or en poche, ils ont tous tapé dans un moteur de recherche "Aller seul.e au festival du Hellfest", ou une autre recherche du même type.
Et le dieu d'internet, celui que l'on nomme algorithme, leur a tout de suite proposé de rejoindre le groupe festivalier solitaire du forum officiel du Hellfest.
Plus cadré, modéré et rassurant, il n'y a pas. À la tête de ce groupe, Iko, modératrice bénévole, qui accueille avec bienveillance celles et ceux qui arrivent. Car mine de rien, c'est un véritable challenge de venir en solo, un pas qu'il faut oser faire.
Quand j'ai commencé à m'inscrire sur le forum, j'ai découvert qu'un groupe WhatsApp allait être créé. J'ai vraiment trouvé cela top de pouvoir se réunir afin de créer des liens et connaissances grâce au métal qui nous rassemble
Charline
Le forum des âmes perdues
Ils ne se sont encore jamais rencontrés, et pourtant ils se connaissent déjà. Grâce au groupe WhatsApp la connexion, va être très rapide. Normal, tous partagent une même passion, ce qui facilite les contacts, les délires et la cohésion.
Je ne m'attendais vraiment pas à avoir un contact aussi facile avec des personnes que je ne connais pas. J'ai plus que hâte de vivre l'expérience en live.
Charline
À la base, Yoann, pacsé et papa d'un chien et d'un chat, et seul amoureux du metal dans son entourage depuis ses 12 ans, avait fait le choix de prendre une location.
"De nature solitaire, je ne cherchais pas la compagnie sur site, et je voulais profiter pleinement de la musique."
Et il s'est vite pris d'affection pour les copains du groupe, avec qui il a tissé rapidement des liens. Au point de se retrouver dans un gentil traquenard... Vivre l'aventure du camping en mode solidaires.
Il décide de lâcher le cocon douillet qu'il avait prévu pour aller rejoindre "les furieux". Participer au délire commun et à la grande aventure digne d'un Koh-Lanta, mais sans île déserte et avec pour seules épreuves d'endurer le ronflement ambiant, et les âmes perdues dans la nuit étoilée.
Ils vont créer un véritable petit village gaulois d'une trentaine de tentes. Et comme Yoann, Charline, la locale de l'étape, avait prévu de rentrer chez elle tous les soirs : "Mais vu l'ambiance du WhatsApp, je me suis dit que ce serait beaucoup trop dommage de passer à côté de cette expérience. C'est pour cela que j'ai changé mon fusil d'épaule 😉".
Je sais pas comment ça va être 😬 mais je pense qu'il faut le faire au moins une fois, Pour une stressée de la vie c'est l'aventure avec bouchons d'oreilles plus casque anti-bruit.
Amandine
L’aventure débute : en route vers le Hellfest
Le quatrième compagnon de route de cette joyeuse bande, Nicolas, est le plus âgé. Du haut de ses 43 ans, il va quitter sa ville de Montpellier, "c'est là où y'a le soleil, c'est nous qu'on l'a inventé", humour des gens du sud, qui ne vivent pas dans un ouest pluvieux.
Et enfin débarquer en terre promise, mais seul. Sa femme ne partageant pas les mêmes goûts pour une musique qui a accompagné son adolescence "du temps où les télés pesaient 50 kg" avec des groupes qui l'ont marqué comme Offspring, Korn, Coal Chamber, Slipknot, Sum41, Green Day, mais aussi AC/DC.
Et en bon chef de projet informatique qu'il est, c'est un maniaque du contrôle. Tous semblent avoir passé l'âge des surprises. Tout est planifié, les 55 inscrits du groupe sont répertoriés avec leur ville d'origine, leur mode de transport, et leur mode d'hébergement. Des petits stickers de la team vont être créés. Ils ont même prévu un trombinoscope pour mieux se reconnaître.
Un véritable tour-opérateur des solitaires solidaires, une osmose qui ne peut pas rimer avec sinistrose. Un esprit de groupe assez unique et réconfortant.
Comme les autres j'aime bien prévoir les choses, notamment pour essayer de réunir tout le monde et éviter de laisser des gens seuls sur le côté.
Yoann
Camping et communauté : un village de tentes et de rires
Nico, Yoann et Amandine sont arrivés dès mercredi à 15 h 30. Ils se sont rejoints et ont enfin pu se découvrir en chair et en os pour aller chercher les bracelets, puis sont partis installer leur tente au camping ensemble sous un soleil de plomb. Tous les solitaires qui campent sont là. D'un côté les habitués et de l'autre les petits nouveaux.
Ce jeudi midi, c'est l'apéro. Juste avant de rentrer sur le site un peu plus tard dans l'après-midi, découvrir les yeux plein d'émotions ce terrain dantesque et magique, une terre du milieu, de hordes et d'alliés, tous unis sous une même bannière.
Solitaires solidaires : la magie du metal
Et durant ces 4 jours, ils vont partager des émotions uniques.
Le mini-groupe de filles des "HellQueens" va rire.
Nico a prévu de pleurer tous ensemble dimanche devant les Foo Fighters.
Yoann ira se prosterner le vendredi matin à 11 h devant le groupe de black metal mélodique de Houle.
Et Amandine pourra lâcher prise, se connecter aux autres et vibrer à l'unisson. Elle qui : "recherche les émotions positives et intenses, car c'est une vraie recharge émotionnelle pour faire face à la monotonie du quotidien".
À chaque instant, ces quatre fantastiques, feront des photos Polaroid, pour immortaliser un souvenir unique, d'une aventure qui partait pour être solitaire et qui finira peut-être en amitié sincère et durable. Un moment de vie, figé dans leurs souvenirs.
Je pense qu'il sera facile de garder des liens avec certains d'entre eux.
Charline
Amandine avait juste besoin de plus d'infos, d'astuces pour pouvoir bien anticiper, organiser et ne rien oublier qui pourrait gâcher les moments incroyables à venir. Au final, elle aura trouvé plus que ce qu'elle attendait.
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