Si vous êtes cinéphile "Regarde les hommes tomber" est un film de Jacques Audiard, par contre si vous aimez la musique c’est un groupe post-black metal français. " Iron man" peut être un film de l’univers Marvel pour certains, pour d’autre c’est un morceau de Black Sabbath. Un véritable mariage des genres extrêmes, ou le noir leur va si bien. Voyage avec ce couple infernal.
S’il devait y avoir un point de départ, il pourrait être le 18 septembre 1970. L’ange de la mort vient prendre brutalement un dieu d’ébène à la guitare diabolique : Jimi Hendrix. Il s’éteint dans un dernier vomi électrique. Ironie de l’histoire, c’est ce même jour qu’apparaît sur les étals des disquaires, l'album qui pose les pierres fondatrices du Heavy metal : "Paranoid" de Black Sabbath.
La gueule de bois de toute une génération
La fin des rêves hippies et pacifiques vient se heurter à la brutalité réaliste des années 70. L’asphalte noir de la route cabossée de l’histoire américaine, va laisser des traces dans le cinéma de cette décennie.
Une vision en cinémascope âpre, acerbe, symbole d’une désillusion qui va marquer les artistes de la musique metal durant des générations. L’obscurité, la rébellion, l’exploration de territoires controversés et provocateurs. Le rock dur et le cinéma de genre vont se rencontrer en arborant ses thèmes communs.
Ozzy Osborne lui, n’attendra pas ce début des années 70 pour changer le nom de son groupe. C’est en allant dans un cinéma de quartier, voir un film de 1963 (Les Trois Visages de la Peur - VF, I Tre Volti Della Paura - VO), du maître de l’horreur transalpin Mario Bava qu’ils prendront le nom de Black Sabbath titre anglais de ce film à sketches avec l’immense Boris Karloff en guest star.
Alice au pays de l’écran noir
Les outrages et les outrances sont souvent les deux faces d'un même disque. La face A pour la musique metal et la face B pour le cinéma d'horreur.
Alice Cooper, né en 1948, va totalement s’imprégner de ce cinéma d’épouvante qui le fascine. Il va y puiser son inspiration. Rendant ses spectacles macabres et théâtraux, à l’image d’un cinéma qu’il adore, celui des monstres d'un cinéma d'avant-guerre que produisaient les Américains de chez Universal.
Ou encore les films gothiques de la société de production britannique : la Hammer. Sans oublier ceux produits par le tout juste défunt Roger Corman, au sein desquels on pouvait voir régulièrement l’acteur Vincent Price. Il le fera d’ailleurs jouer en 1975 dans un film "Alice Cooper : Welcome to My Nightmare" du rêve au cauchemar sur pellicule, il n'y a qu'un pas.
Alice Cooper raconte dans son autobiographie, que ses costumes de cuir s’inspirent du Barbarella de Roger Vadim de 1968, Ovni filmique érotico fantastique. Pour lui, le cinéma n’est pas une passion, c’est sa troisième addiction après l’alcool et le golf, et c’est lui-même qui le dit.
Ses titres sont émaillés de références cinématographiques. Deux exemples : "Ballad of Dwight Fry" fait référence à l'acteur Dwight Fry qui incarna notamment Renfield dans le Dracula de Tod Browning en 1931. Ou encore "Teenage Frankenstein" en référence au film " I Was A Teenage Frankenstein " de 1957.
j’adore les films nazes ! Je ne suis pas un grand fan des blockbusters, mais j’essaie toujours de trouver les films d’horreur les plus nuls qui existent.
Alice Cooper
La célébrité lui ouvre les portes, et notamment celles des studios. Il enchaîne les apparitions clin d’œil et autres caméos en tout genre. En vrac, on le voit dans "Le prince des ténèbres" de Monsieur John Carpenter en 1987, en clochard possédé par des forces occultes. Mais aussi dans "La fin de Freddy : l’ultime cauchemar" en 1991 où il n’est personne d’autre que le père de Freddy Krueger.
Un lien tellement fort avec les griffes de ce tueur de cinéma, que l'une des tournées du chanteur porte le nom de "Nightmare on Your Street", référence évidente aux films de la série.
Un an plus tard, il joue son propre rôle sur scène dans un film culte et ultra-référencé pour le monde du metal, "Wayne's World". Il en sera de même en 2012 dans "Dark Shadows" de Tim Burton, avec son ami Johnny Depp avec qui ils forment le groupe "Hollywood Vampires". Il y incarne un vampire interprétant les morceaux "No More Mister Nice Guy" et "Ballad of Dwight Fry".
La boucle est bouclée, ce n’est plus le cinéma qui influence Alice Cooper, mais Cooper qui influence le cinéma. Le créateur de Freddy, Wes Craven, semble vouer une profonde admiration envers le chanteur, il a puisé dans l'esthétisme et l'attitude d'Alice Cooper pour réaliser ses "Griffes de la Nuit".
Déjà en 1972, lorsqu'il tourne son premier film "La dernière maison sur la gauche", l’histoire dérangeante de Mari et Philly deux héroïnes virginales victimes de leurs bourreaux mais aussi d’une époque. Il filme une scène, où Mari se rend à un concert de Hard rock où l’on décapite les poulets. La référence aux concerts grands guignolesques qu'Alice Cooper pouvait faire dans ces années-là est on ne peut plus claire. Quand je vous dis que la boucle est bouclée.
Kiss le cinéma
Gene Simmons le bassiste du groupe Kiss, fut lui aussi bercé dans sa jeunesse par le cinéma d’horreur. Le maquillage de son personnage de "démon", est une référence directe au film "Le fantôme de l’Opéra", une production Universal de 1929, avec celui que l'on appelait l’homme aux mille visages : Lon Chaney. Il avait d'ailleurs créé lui-même son maquillage pour le rôle.
J'ai voulu m'inspirer de ce film que j'avais adoré étant enfant. On y voit Mary Philbin qui démasque le fantôme. Quand j'étais gamin, j'étais terrifié par le visage sombre du monstre
Gene Simmons
Il n’en fallait pas plus pour voir en 1978 le groupe dans son propre film produit par la célèbre firme Hanna-Barbera (Scooby-Doo, Capitaine Caverne, les Fous du Volant et bien d'autres cartoons).
Pour celles ou ceux qui ne l’ont pas vu, ne sautez ni de joie, ni tout de suite sur le web pour rechercher "Kiss In Attack Of The Phantoms" (Kiss contre les fantômes en VF).
Ce film est un pur nanar dans la droite ligne des pépites de Nanarland. Tout y est ridicule, de l’interprétation à la réalisation. Un pur moment kitsch comme on n’oserait plus en faire. L’histoire est, elle aussi un sommet "d’ingéniosité" (je plaisante bien sûr) écrite sur un bout de nappe après un repas bien arrosé. Gene “Demon” Simmons, Paul “Starchild” Stanley, Peter “Catman” Criss et Ace “Spaceman” Frehley possèdent des pouvoirs surnaturels, qu’ils utilisent pour lutter contre un savant fou qui projette de détruire un parc d’attractions. Jaloux du groupe qui a causé son licenciement.
Certains diront qu’il faut le voir au moins une fois dans sa vie… Peut-être à la fin de celle-ci alors, ou alors si vous n’avez vraiment rien d’autre à faire un jour de pluie.
À l’image d’Alice Cooper, Gene Simmons va faire de multiples apparitions en tant qu’acteur. On peut citer "Trick Or Treat" en 1986, ou l’homme à la langue la plus longue, en animateur radio et sans maquillage, va côtoyer le black Ozzy Osbourne.
Et le sympathique "Detroit Rock City" en 1999, qui tourne essentiellement autour d'un concert de Kiss, créant une dimension énergique et une certaine nostalgie, surtout lorsque l'on sait que le groupe ne tournera plus que sous forme d'avatars.
Sur l’écran noir de ses nuits blanches, quand la musique metal fait son cinéma
Passer de la musique à la réalisation, il n’y a parfois qu’un pas. Certains artistes de metal ont une telle culture du cinéma, et particulièrement de celui qui dérange, décoiffe ou fait peur, que la frontière, si fine, est vite franchie.
Robb Flynn de Machine Head, a touché à trois reprises à la réalisation pour ses clips.
Dee Snider des glameurs chevelus Twisted Sister, a écrit, produit et joué dans "Strangeland" en 1998, un film d’horreur dans lequel disparitions, mutilations, perversions sont à l’horreur, pardon à l’honneur. Et comme le monde est petit on y croise Robert Englund qui n’est autre que l’interprète de… Freddy Krueger encore lui, à croire qu'il est partout et pas seulement dans vos rêves.
Coey Taylor frontman de Slipknot a joué dans un film d’horreur intitulé "Rucker".
Mais celui qui a véritablement troqué la scène pour les plateaux studios durant un temps c’est Rob Zombie. Véritable héritier des films des années 70.
Une esthétique crasseuse, violente et malaisante se dégage dès son premier opus "La maison des 1000 morts" en 2003.
Une ode à des freaks cannibales et satanistes, dignes héritiers de la famille leatherface dans l’ultra classique et censuré "Massacre à la tronçonneuse" de Tobe Hooper. Une référence visible jusque dans les tréfonds de sa réalisation à l’esthétique brute et immersive, bien que beaucoup plus coloré.
Sa suite sera encore plus marquée et surtout marquante. "The Devil's Rejects" est un véritable hommage aux films d’exploitation des Drive-in américains. Aussi choquant que nihiliste, sale et méchant, au grain soigné. On y suit toujours le Capitaine Spaulding (interprété par le regretté Sid Haig), Otis Driftwood (Bill Moseley), psychopathe de la pire espèce et Baby, interprétée par l’égérie et épouse du réalisateur, Sheri Moon Zombie.
Cette famille de marginaux entre immédiatement au panthéon des plus beaux dingos du cinéma. Pire, Rob Zombie réussit le tour de force à avoir de l'empathie pour eux dans un final digne de la "Horde sauvage" porté par "Free bird" de Lynyrd Skynyrd, un monument à voir absolument.
The Devil's Rejects est un western super violent. J'ai beaucoup utilisé de plans à la Sergio Leone, des très gros plans sur les visages. Je voulais des image brutes, voir les saletés sur les dents, la sueur sur la peau brûlée par le soleil...
Rob Zombie
Le bonhomme ne s’arrêtera pas là. Suivront deux remakes du cultissime Halloween du non moins cultissime John Carpenter. Le boogeyman Michael Myers, est l’une des grandes figures du cinéma d’horreur qui marque énormément la musique. Corey Taylor de Slipknot arborera d’ailleurs quelques fois le masque blanc immaculé de Myers.
Rob Zombie ne laissant pas indifférent, ces deux films seront plus ou moins appréciés. La première partie du premier Halloween est assez fascinante. Le côté punk par sa folie et sa rage du second opus peut décontenancer.
Son troisième film "Lord of Salem" sera lui aussi une référence aux seventies, une pincée de "Rosemary's baby" de Polanski mélangé avec un visuel digne des films de Ken Russel, multi-instrumentiste du cinéma qui mettra en image l'opéra rock des Who : "Tommy".
Mettez toutes ces références dans un shaker et vous obtiendrez ce film psychédélique, réinterprétation des "Sorcières de Salem" classique de l’histoire américaine. La suite de sa filmographie n’atteindra pas ces hauteurs filmiques malheureusement.
Si les musiciens passent de l'autre côté du miroir, l'inverse existe aussi.
Tout le monde connaît ou à vu Johnny Depp jouer dans le groupe Hollywood vampire, qui ne passionne pas forcément les foules d'ailleurs.
Ou Jack Black ce fils d'astronome qui n'a pas la tête dans les étoiles mais bien dans le manche de sa guitare lorsqu'il ne fait pas l’acteur dans un film rock. Il s’amuse depuis 1994 au sein de Tenacious D. Un groupe aussi décalé que ses films, et qui officiait sur une Mainstage du festival en 2023.
On n'est pas hardcore si on ne vit pas hardcore
Jack Black
Ce qui est peut-être moins connu c'est le défunt gentleman de l'horreur, Christopher Lee. Fu-Manchu pour les plus vieux et Saroumane pour les plus jeunes. Il aura attendu ses 82 ans pour faire ses premières armes pour le groupe de metal symphonique italien Rhapsody.
Il leur offrira pour deux albums sa belle voix grave et narrative que l'on croirait tout droit sortie des limbes. Il en fera de même avec le groupe désormais persona non gratta au Hellfest, Manowar.
Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, en 2007, l'homme aux 225 films en tous genres mais surtout de genres. Sort son premier album solo : By the Sword and the Cross – Charlemagne, un opéra metal incroyable a mi-chemin entre metal symphonique et power metal.
Sir Lee qui est anobli par la reine en 2009, fera encore trois singles jusqu'à l'âge de 92 ans. L'histoire ne dit pas s’il disparut dans un râle guttural ou shakespearien, mais ce grand monsieur aimait la musique metal c'est certain.
J'associe le heavy metal avec le fantastique, car la musique déploie une puissance formidable
Christopher Lee
Quand la musique rencontre le celluloïd
La musique peu porter un film au firmament, lui donner une hauteur encore plus grande que l'image qui est imprimée sur nos rétines. C'est parfois une véritable mélodie des souvenirs.
Lorsque Metallica ouvre ses concerts sur la BO du "Bon, la Brute et le Truand" de Ennio Morricone, les poils se dressent sur les bras, ça pique derrière la nuque. On se retrouve tout de suite dans le cimetière avec Eli Wallach cherchant comme un fou la tombe qui renferme les 200 000 dollars.
Et on sait surtout que les four horsemen ne vont pas tarder à arriver à leur tour sur la scène.
Merci, Ennio Morricone, de nous avoir motivés, d'être une source importante de notre inspiration, et un lien entre les membres du groupe, de l'équipe, et les fans. Je te considérerai toujours comme un membre de la famille Metallica.
James Hetfield - chanteur de Metallica
Rien d'étonnant, à retrouver la musique hargneuse et rebelle du metal dans certains films.
"The Crow" ou "Matrix" sont des exemples emblématiques de cette fusion entre le visuel et l'auditif. On y croise Nine inch nails, Pantera, Rage against the machine, Defstones, Marilyn Manson.
Mais aussi Rammstein dans le "Lost higway" de David Lynch.
En 1993, Schwarzy, pour les intimes de Monsieur Conan, jouait dans un film méta "Last action hero" à la bande-son totalement Hard rock.
Le seul et unique film du maître de l'horreur, Stephen King "Maximum overdrive" possède une bande originale entièrement composée de morceaux d'AC/DC dont des inédits.
Impossible de tout citer je vous laisse le lien d'une personne qui a tenté d'en compiler le plus possible ici.
Et les films qui parlent de metal alors ?
Si celui-ci est clairement influencé par la pellicule, l'inverse est moins pléthorique.
Citons en vrac le film Islandais "Metalhead" sur une jeune fille tentant de trouver sa place dans la société notamment en écoutant du heavy metal, film arty mais pas plus.
Dans "Radio Rebels", film au doux parfum des années 90, on suit l'histoire de trois hard rockers qui vont prendre une station radio en otage pour diffuser leur démo. Une excellente bande-son autour d'un trio d'acteurs en devenir, Steve Buscemi tout droit sorti de "Reservoir dogs" un Brendan Fraser jeunot et inconnu et un Adam Sandler pas encore devenu roi de la comédie rose bonbon.
On y voit White Zombie en concert, Lemmy Kilmister fait un cameo (pas son premier d'ailleurs puisque la légende au panthéon du rock est apparue dans 4 films bien Z parodiques de chez Troma), le pantalon léopard qui renvoie au groupe Pantera, on aperçoit aussi l’affiche de l’album Smash de Offspring … Pas mal de petits clins d'œil sympathiques.
"Heavy trip" tout droit sorti de la Norvège un film sympathique à tombeau ouvert comme une virée rock drôlissime entre deux fjords.
Notre road trip français à nous "Pop Redemption", étrange d’ailleurs comme nom pour ce petit film agréable avec Juju Doré, le "flambeau" Jonathan Cohen et le gentil nounours Gregory Gadebois. Vite mangé et malheureusement un peu vite oublié comme un marshmallow au coin du feu.
C'est pourtant le seul film qui suit le parcours d’un groupe de metal devant jouer au Hellfest. C’est aussi à ce jour le seul film ayant une scène lors de ce festival en 2012, peut-être vous en souvenez-vous.
Un film dopé au cinéma d'horreur décalé des années 80 "Deathgasm", un pure B movie metal décomplexé à déguster sans modération entre deux mousses.
Et enfin celui qui mérite que l'on s'y attarde beaucoup plus. Vous l'avez forcément vu. Comment ça évidemment ? Et pourquoi au fond de la pièce j'entends non ? Attendez je n'ai pas encore donné le titre. "This is Spinal Tap"
Film culte, vrai faux documentaire d'un vrai faux groupe. Si vous êtes perdu c'est normal c'est volontaire. Rob Reiner, avec un seul B, celui avec 2 B est le batteur de Anvil groupe de Heavy metal Canadien dont un excellent documentaire a été fait. Rob Reiner avec un B donc, livre en 1984 bien plus qu'une parodie caricaturale des musiciens de Hard rock, c'est en fait un véritable hommage au Heavy de cette époque.
Le mauvais œil est sur le groupe et ses batteurs, qui meurent les uns après les autres, mais le vieux groupe ne veut pas rendre ses tripes sur scène, il y croit encore, le rock'n roll en intra veineuse.
Pas mal d'artistes de l'époque n'ont pas beaucoup apprécié la parodie, se sentant visés par celle-ci. C'est le cas des membres d’Aerosmith et de Scorpions ainsi que de Ozzy Osbourne, qui comme tout le monde le sait n'a jamais fait dans l'outrance pourtant.
La légende dit que lorsque le film est sorti en 1984, Ozzy s'est assis dans une salle de cinéma et n'a pas ri une seule fois. Il a simplement pensé qu'il s'agissait d'un vrai documentaire sur un vrai groupe. Il affirme avoir été capable de s'identifier à presque tous les détails.
Il y a cependant un moment auquel il s'identifie plus que toute autre... Le fait de se perdre dans les couloirs confus des coulisses tout en essayant de trouver cette fichue scène. Eddie Van Halen, quant à lui a estimé que cela correspondait bien à son quotidien de musicien, c'est vous dire.
En tout cas une comédie à l'humour pas si vieillissant que cela, à voir absolument.
Le rock n'est pas mort il b.... encore
Et il attire les producteurs qui depuis quelques années produisent des biopics à la pelle.
En 2018 "Lords of Chaos", conte l'histoire du sulfureux, et c'est bien le bon terme, groupe de Black metal norvégien Mayhem et des événements tragiques qui ont entouré leur ascension.
Le tout à travers le regard du leader Euronymous. Jonas Åkerlund le réalisateur suédois, ancien batteur du groupe Bathory connaît la chanson, et il connait la musique de son sujet. Son film est maîtrisé, esthétique et suffisamment percutant pour s'en souvenir, surtout si on ne connaît pas toute l'histoire de ce groupe et de la scène black metal norvégienne tumultueuse, furieuse et sauvage.
Quelques années auparavant, on avait eu le droit de suivre Joan Jett, Cherie Currie et les autres membres des Runaways. Film de rock au féminin, véritable reconstitution d'une époque fantasmée à l'énergie électrisante celle des années 70 bien sûr.
Aucune âpreté ici, hormis celle de trouver leur place dans un monde ou le rôle des femmes était plus celles de groupies. Elles étaient, trash et provocantes, la version américaine féminine du punk.
Quatre 33 tours et puis s'en vont, explosant de leurs caractères bien trempés. La jeune "Cherry bomb" se brûlera les ailes. Et Joan Jett continuera sa légende en aimant le Rock'n roll.
Il y a quatre ans, Netflix nous gratifiait de "The Dirt" tiré de l'autobiographie écrite par les quatre principaux membres du groupe. Grandeur et décadence du groupe de hard rock américain Mötley Crüe. De ses débuts dans les bars de Los Angeles jusqu'à sa reformation en 1997. Le film est le testament d'une époque crasse (the dirt en anglais), un "sex, drugs & Rock N'Roll" surréaliste, que n'aurait pas renié "Spinal Tap" d'ailleurs.
Les quatre chevelus dans le vent des années 80, immatures, arrivés sur le toit du monde beaucoup trop vite, sont perdus et livrés à leurs dérives.
Réalité ou légende, on y croise le leader de Black Sabbath, donnant des conseils sur le monde de la musique, au bord d'une piscine, et prenant la paille du cocktail d’un des artistes pour sniffer... Des fourmis rouges qui passaient par là. Après quoi le Ozzy urine sur le sol puis le lèche.
Fou et Rock’n’roll.
Ils n'étaient pas comme les autres groupes qui foutent le bordel juste parcequ'ils pensaient que c'était ça être Rock'n Roll. Non, Mötley Crüe faisait les pires conneries imaginables car c'était Mötley Crüe
Doc Mcghe, Manger du groupe
Et si vous en voulez encore plus il y a un livre "Le Heavy Metal au cinéma De Spinal Tap à Rob Zombie".
Ou encore le livre du guitariste de Metallica, Kirk Hammett, Too Much Horror Business dans lequel vous pourrez découvrir son amour pour le cinéma d'horreur.
Et en son et en image, voici un Blow Up d'Arte qui compile des films citant la musique que vous préférez si vous avez lu jusqu'au bout cet article.
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