Rien ne prédisposait Antoine Resche, connu sous le nom d’Histony sur la toile, à devenir youtubeur. Enfant, il était plutôt timide et souvent plongé dans les livres. C’est sa passion pour l’histoire qui l’a poussé à faire sa première vidéo. Il a lui-même été surpris du succès de ce coup d’essai. Cela l’a incité à poursuivre dans cette voie. Avec les années, Histony a proposé des vidéos plus fouillées sur des périodes de l’histoire qui le passionne comme la Révolution ou le régime de Vichy.
Histony, de son vrai nom Antoine Resche, a passé une partie de son enfance à Limoges. A 8 ans, il a commencé à se passionner pour l'histoire du Titanic, qu'il connaît sur le bout des doigts. Venu à Nantes pour poursuivre des études d'histoire, c'est logiquement qu'il a soutenu un doctorat traitant de l’exploitation de la ligne de l’Atlantique Nord par trois compagnies maritimes aux XIXe et XXe siècles.
C’est pendant ses études universitaires, soucieux de partager sa passion avec le plus grand nombre, qu’il a commencé à réaliser des vidéos : "Il y avait beaucoup de discours médiatiques sur l'histoire qui étaient assez moyens finalement, et en tout cas très éloignés de nos méthodes, de celles qu'on utilise et qu'on enseigne à l'université.", raconte Histony.
Sa première vidéo
Quand il a vu émerger les vidéos sur Youtube, Histony a eu l’idée de publier ses propres contenus. Ses premières vidéos, il les a filmées lui-même, avec une simple webcam, dans sa chambre d’étudiant.
"Je suis quelqu'un qui vit beaucoup plus par l'écrit. Alors c’est vrai qu'au début, ce fût un peu particulier pour moi de me mettre devant une caméra."
HistonyBlogueur historien
Sa première vidéo, il l’a publiée en 2015. Elle durait un peu plus de six minutes et traitait de la reconstitution du visage de Robespierre. La tête patibulaire, dessinée par des infographistes, avait fait la une de beaucoup de médias. Cette reconstitution divisait les historiens, beaucoup doutaient de sa réelle ressemblance avec le personnage historique.
Des vidéos privilégiant le contenu
Après ce coup d’essai, Histony a rapidement su gagner en aisance. D’une vidéo de quelques minutes, il est passé à des vidéos de plus d’une heure. Sa méthode est simple : lire le maximum d’ouvrages sur les thèmes qu’il souhaite aborder afin de maîtriser son sujet, puis il se lance dans l’écriture d’un long article sur la thématique choisie.
Pour autant, une fois devant la caméra, il improvise sans l’aide d’aucun prompteur. Au niveau de la forme, tout reste simple, épuré. Il n’y a pas de mise en scène, ni d’artifice dans ses vidéos. Son objectif étant de permettre aux gens de se focaliser sur le contenu.
"J’ai trouvé le format qui me convenait. C’est finalement une sorte de conférence filmée. L'idée initiale, c'est vraiment d'éduquer le public, d'une part sur l'histoire, mais surtout sur la façon dont on l'écrit, sur les grands enjeux qui tournent autour de ça."
Une petite chaîne qui monte
Pour la partie montage, Histony s’est associé à Loma, une amie qu’il a rencontrée au tout début de son aventure, quand il était encore étudiant. Même si aujourd’hui, sa monteuse habite à l’autre bout de la France, ils continuent leur collaboration.
Histony s’est tout d'abord focalisé sur la Révolution. Pour cette période trouble, il a produit une série de plus de 10 vidéos. C’est à partir de là qu’il estime avoir rencontré son public, "j'ai été très agréablement surpris de voir que les gens étaient demandeurs d'un contenu très pointu, très précis et qu’ils étaient amateurs de vidéos qui développaient un propos sur la durée."
Aujourd’hui la chaine compte 80 000 abonnés. En moyenne, dans le mois qui suit la sortie d’une vidéo, 15 000 personnes la consultent et puis elle vit sa vie et cela peut monter jusqu’à 200 000 visionnages. En tout, depuis 2026, Histony a dû produire une soixantaine de vidéos.
Le modèle économique
Le modèle économique est simple, il n’y a pas de pub, ni de placement de produits dans les vidéos. Au début, Histony ne touchait pas un centime pour son travail. Finalement, avec Loma sa monteuse, ils ont opté pour une structure associative, gérée par des gens de confiance. C’est cette association qui récolte les dons et qui les divise par la suite, à égalité, entre lui et sa monteuse. Aujourd’hui, ils sont encore loin de vivre de cette seule activité. Ils se versent en moyenne 800 euros par mois.
"L'objectif était de créer le modèle de financement qui soit le plus éthique et plus transparent possible."
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Histony prépare d'autres contenus
Depuis sa première vidéo en 2015, les sujets abordés par Histony sont variés. La toute dernière vidéo qu’il a sorti cet été traite par exemple de la "sexualité à l'époque romaine".
Histony prépare en ce moment une vidéo qui abordera l’utilisation des iconographies dans la recherche historique et, en parallèle, il travaille également sur une série sur la Deuxième République.
Sous son nom civil, Antoine Resche a également publié plusieurs livres sur les paquebots transatlantiques. Le dernier est sorti en 2022 aux éditions Geste, Le Titanic- de l'histoire au mythe.
Histony propose aussi de retrouver ses travaux en écrit et vidéo via son site Veni, vedi, sensi.
