Un homme de 38 ans a été interpellé par la police, lundi 25 septembre. Au cours du mois de septembre, plusieurs jeunes nantaises se sont faites aborder par le suspect, coupable de viols par le passé dans les Vosges. La police lance un appel à témoin pour déterminer s'il a fait d'autres victimes.
À bord d'une voiture, il abordait des jeunes filles seules dans le quartier Doulon-Bottière, à Nantes. En moins d'une semaine, fin septembre 2017, la brigade de protection de la famille (BPF) recevait plusieurs témoignages concordants de Nantaises âgées de 13 et 14 ans, importunées par un automobiliste conduisant une «citadine grise» dans les environs du collège la Colinière.Il faut remonter au 15 septembre 2017. Ce jour-là, à proximité de l'établissement scolaire de l'est nantais, une collégienne de 13 ans est abordée par un couple, au volant de cette voiture spécifique, peu avant 9 heures du matin. Après lui avoir demandé le chemin de la mairie de Doulon, l'homme, assis sur le siège passager, fait remarquer à l'adolescente qu'elle est «belle» et l'invite à monter dans sa voiture, conduite par sa compagne. Celle-ci décline, et raconte l'épisode à sa mère le soir-même. Elle contacte la police le 20 septembre.
Cinq signalements concordants
Ce signalement concorde avec un autre récit, rapporté à la police le 16 septembre. La veille, une autre mère de famille avait indiqué aux forces de l'ordre que sa fille de 13 ans avait été interpellée par un automobiliste - seul cette fois - à bord d'un «véhicule gris foncé» rue Blanchetière. L'homme aurait demandé à nouveau son chemin avant de faire l'éloge de son interlocutrice et l'inciter à prendre place à ses côtés.
Les faits se seraient déroulés le 15 septembre vers 14h30, soit quelques heures après le premier épisode évoqué. La mère indique aux policiers que le même homme avait été aperçu le 18 septembre à 9 heures devant le lycée de la Colinière.
L'affaire fait parler dans le quartier, et bientôt de nouveaux témoignages viennent nourrir l'enquête. Le 19 septembre, une troisième fille déclare avoir rencontré l'individu dans l'après-midi même. Elle réussit à prendre deux clichés et un enregistrement audio avec son portable, fichiers qui se sont révélés bénéfiques pour identifier le conducteur.
Une quatrième fille, âgée de 14 ans, se manifeste le lendemain, abordée par un véhicule et avec un procédé similaires. Il s'avérait que les quatre plaignantes étaient issues de la même tranche d'âge et partagaient la même couleur de cheveux - le blond - et d'yeux - bleus.
Un cinquième et dernier témoignage vient alors s'ajouter à l'enquête. Alors qu'une jeune fille de 17 ans partait s'inscrire à l'auto-école, un «type bizarre» l'accoste en voiture en heurtant le trottoir à l'angle de la rue des Grenouilles et de la Blanchetière, dans le même quartier. L'homme est seul, avec un siège auto à l'arrière, et lui fait savoir... qu'elle est belle.
Les cinq représentants légaux des victimes ont tous porté plainte. Grâce aux témoignages sur le physique et le modèle de la voiture, le suspect a pu être confondu par la police. Connu de leurs services, l'individu de 38 ans s'était rendu coupable de viols et d'agressions sexuelles sur mineurs dans le département des Vosges. Sous suivi socio-judiciaire, l'homme a depuis l'interdiction d'entrer en contact avec des mineurs.
Le suspect interpellé
L'automobiliste louche a été interpellé à son domicile par la brigade anti-criminalité (BAC) le 22 septembre vers 20 heures. Entendu, le trentenaire a aussitôt reconnu les faits. Malgré l'interdiction juridique, il avoue avoir recommencé à parler à des mineures début septembre 2017 pour faire «partir la pression».
Sa compagne de 25 ans, avec qui il a trois enfants, n'a pas souvenir d'avoir accompagné le suspect au cours d'une de ses maraudes, comme l'indique le premier témoignage.
Pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire, l'individu a été incarcéré le 23 septembre. Une enquête a été ouverte et la BPF cherche à déterminer si l'homme a fait d'autres victimes dans le quartier. La police lance un appel à témoin et invite toute personne ayant été abordée par le suspect à venir se présenter au commissariat central de Waldeck-Rousseau. Les élèves de la Colinière pourront néanmoins se rendre à nouveau seuls au collège sans inquiétude.
