C'est un drôle de départ en retraite que fête la Police nationale de Loire-Atlantique. Après sept années de bons et loyaux services, Mac quitte la brigade cynophile de Nantes et cherche un nouveau foyer.
Mac a offert une multitude de moments marquants à la brigade cynophile de Nantes, entre perquisitions et découvertes de caches aménagées.
"Je me souviendrais longtemps de la fois où il nous a permis de découvrir plus de 30 000 d'euros en cash et de la drogue dans un véhicule que la police judiciaire n'avait pas soupçonné", raconte Laurène, sa "conductrice" selon le terme utilisé pour qualifier les policiers maîtres-chiens.
Contente de raconter les aventures de son fidèle partenaire, Laurène ne le fait pas sans émotions. Désormais âgé de huit ans, Mac doit raccrocher son gilet de chien policier et partir à la retraite. "Je ne peux pas le garder, alors je lui cherche un nouveau foyer. C'est une étape difficile", admet-elle.
Il existe deux types de chiens policiers. Ceux spécialisés en défense et ceux en recherche. Mac fait partie de cette deuxième catégorie. "Cela signifie qu'il sait détecter les stupéfiants et les billets de banques", précise Laurène. D'autres chiens de la même spécialité peuvent aussi repérer des personnes disparues, des armes et des explosifs.
Trois mois de formation
Comme la plupart des chiens policiers, Mac a été recruté entre ses un et ses deux ans par la brigade cynophile de Nantes. Mais, avant de devenir l'un des plus fins limiers de l'ouest, le canin a dû faire trois mois de stage. Une formation à l'issue de laquelle il a passé un examen pour décrocher son matricule et devenir un véritable agent de la Police nationale.
Ce stage, il l'a fait en compagnie de sa conductrice. "Pendant ces trois mois, on apprend à bien se connaître et à travailler ensemble. C'est une formation de terrain, avec beaucoup de mises en situation", détaille Laurène.
Bien qu'il s'agisse d'un temps d'apprentissage, les erreurs sont très peu permises. "C'est un travail exigeant. On ne doit pas se tromper parce que les conséquences peuvent être fatales" ; assure la policière. Elle donne comme exemple la logique de récompense : "si l'on analyse mal le comportement de l'animal et qu'on lui offre une récompense alors qu'il a découvert autre chose que ce qu'il devait trouver lors d'un exercice, il pensera avoir réussi et pourra reproduire cette erreur plus tard".
Les chiens nous sont indispensables pour traquer les stupéfiants.
Ludovic EudesBrigadier-Chef et responsable communication à la Police nationale de Loire-Atlantique
Des chiens comme Mac, capables de détecter la moindre trace de drogue et de retrouver des liasses de billets de banques, la police nationale de Loire-Atlantique en compte au moins quatre. "Ils nous sont indispensables pour traquer les stupéfiants. Dès qu'ils trouvent quelque chose, ça nous permet de faire des perquisitions et d'avancer plus vite", commente Ludovic Eudes, brigadier-chef et responsable communication à la Police nationale de Loire-Atlantique.
Sur l'ensemble du territoire français, 472 chiens travaillent au sein de la Police nationale. En grande majorité, il s'agit de bergers belges malinois. "Depuis quelque temps, on ne recrute que des chiens de cette race", appuie d'ailleurs le brigadier-chef. La raison de cette préférence : leur force, leur endurance et leur grande capacité d'apprentissage.
"Affectueux et obéissant"
Depuis la mise en ligne de leur annonce, la Police nationale de Loire-Atlantique a reçu une cinquantaine de mails de personnes prêtes à adopter Mac. "On ne s'attendait pas à autant", admet Ludovic Eudes, chargé de réceptionner l'ensemble de ces messages.
Toutefois, parmi les propositions reçues, ce n'est pas si facile de trouver un nouveau foyer pour le malinois. "C'est un chien affectueux et obéissant, mais il a eu une enfance difficile qui a laissé quelques marques", souligne le responsable de communication. Recueilli tout jeune par un refuge SPA de la région, Mac a d'abord grandi dans un contexte de maltraitance.
"Ainsi, bien que Mac soit un chien stable psychologiquement, il ne doit pas être en contact avec des personnes brusques, comme de jeunes enfants par exemple", détaille Ludovic Eudes. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Laurène ne peut pas le garder chez elle.
D'autres critères sont aussi à respecter pour pouvoir l'adopter : "il lui faut une famille sans chat parce qu'il ne les aime pas et, surtout, une nouvelle maison avec un jardin pour qu'il puisse se dégourdir les jambes. Même s'il part en retraite, Mac reste très vif et a toujours besoin d'être stimulé physiquement."
Et pour être sûr de trouver l'endroit idéal pour ce désormais ancien chien policier, une rencontre est primordiale avec les personnes souhaitant l'adopter. "C'est nécessaire. En le voyant, des gens peuvent être surpris par sa grande taille et, finalement, en avoir un peu peur. Puis, Mac est un chien amical, mais ce n'est pas non plus un chien de salon. Il faut donc savoir le tenir en laisse", prévient le brigadier-chef.
Retrouvez-nous sur nos réseaux sociaux et sur france.tv