Le 3 juillet 1987, un dernier bateau quittait les chantiers Dubigeon à Nantes dans l'émotion et la colère des ouvriers. Deux siècles d'histoire de construction navale s'achevaient.
Ce 3 juillet 1987, le Bougainville quittait les chantiers Dubigeon dans l'émotion et la colère. Deux siècles d'histoire de construction navale s'achevaient à Nantes. Un drame humain, un échec industriel. Ce jour-là, les ouvriers occuperont le bateau et retarderont son départ.
Depuis 1760 des bricks, des goélettes, des 3 mats mais aussi des sous-marins sont sortis d'ici. Reconnaissance d'un savoir et d'une main d'oeuvre efficace et de qualité.
Dans les années 60 il y a eu à Nantes jusqu'à 8 000 salariés sur les chantiers Dubigeon, Loire et Bretagne. Lorsqu'ils fusionnent en 1970 il ne reste plus que 2 500 personnes. Commence, en désespoir de cause, un mouvement social voué à l'échec.
700 mutés, 430 licenciés
Fin des années 80, 700 salaries seront mutés à Saint-Nazaire, 430 licenciés, le reste partira à la retraite.30 ans après, des chantiers navals, il reste les murs où l'on essaie de maintenir la mémoire avec la Maison des Hommes et des techniques. Avec aussi un tourisme industriel que sont les Machines de l'Île.
Il reste surtout un goût amer, celui d'avoir raté une reconversion industrielle en misant sur la construction de petits et moyens bateaux dont la demande n'a jamais cessé croître. Mais on ne refera pas l'histoire.