"Il y a un avant et un après", convoyeuse de la flamme olympique sur le Belem, Éléonor raconte son expérience à ses camarades de l'École de la deuxième chance

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La Nantaise Éléonor Budak a escorté la Flamme Olympique de Paris 2024, à bord du Belem, de la Grèce jusqu’en France. 12 jours de traversée avant l'arrivée à Marseille le 8 mai dernier. Une expérience unique que cette petite fille d'immigrés turcs doit à l'École de la Deuxième Chance.

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Son bac en poche et après un BTS en communication Eléonor Budak, âgée de 20 ans décide d’arrêter ses études et de se lancer sur le marché de l’emploi.

Elle multiplie les petits boulots comme serveuse, hôtesse de caisse ou encore employée libre-service.

La deuxième chance par hasard

Une période difficile confie la jeune fille qui entame en parallèle à Nantes des démarches auprès de la Mission locale. Elle découvre au hasard de ses recherches l'École de la Deuxième Chance qui propose des formations à ceux qui sont sortis du système scolaire pour s’insérer dans la vie active.

Je suis arrivée ici sans espoir en me disant que j'allais finir dans un job précaire toute ma vie, que c'était fini, que pour moi il n'y avait plus d'espoir. Et là, c'est la preuve que non, ça redonne de l'espoir

Eleonor Budak

Convoyeuse de la flamme olympique

En avril 2023 elle intègre l'école pour sept mois. En mai de la même année un de ses formateurs lui propose un stage de deux jours d'insertion sur le Belem, proposé par la Caisse d'Epargne Bretagne Pays de Loire, propriétaire du navire.

À bord, c'est le déclic. Elle postule par lettre de motivation pour faire partie de l'équipage qui convoiera la flamme sur le Belem depuis Athènes jusqu'à Marseille.

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Une aventure humaine qu'elle nous fait suivre sur le compte Instagram de France 3 Pays de la Loire jusqu’à son terme et qui transforme la jeune femme.

Une métamorphose personnelle et professionnelle

"Au niveau professionnel, ça apporte beaucoup de discipline et beaucoup d'entraide" raconte la jeune femme.

"Sur le Belem quand il y avait quelqu'un de malade, il fallait le remplacer par exemple" détaille-t-elle.

Avec cette expérience sur le Belem ça nous ramène un peu les pieds sur terre. Toutes ces valeurs qu'on a besoin d'avoir au travail et peut-être qu'on perd ces derniers temps ça nous aide à les retrouver

Eléonor Budak

Convoyeuse de la flamme olympique

"Il y a un avant et un après"

De retour sur la terre ferme, elle est venue partager son expérience avec ses camarades du banc de l'école de la Deuxième Chance à Nantes.

"Il y a un avant et un après, au niveau de la vie personnelle, ça rapporte tellement plus de valeur " note avec enthousiasme Éléonor.

"On n'a tellement plus la même façon de penser, la même façon de voir les choses" continue la jeune femme qui souhaite devenir conseillère en insertion professionnelle.

Moi par exemple, même si je bosse dans l'insertion je ne me vois pas travailler toute ma vie dans un bureau. Je veux partir, je veux vivre, je veux sentir des sensations, je veux sentir les éléments de la nature

Eléonor Budak

Convoyeuse de la flamme olympique

Une révélation des talents cachés

"Je suis trop contente de revenir ici pour faire cette intervention" avoue Eleonor, a fait bizarre et c'est gratifiant parce qu'on sent qu'on a évolué."

Ce que confirme une de ses enseignantes, Sandrine Mandin-Diraison.

"L'expérience d'Éléonor c'est comment, à travers ce stage du Belem, elle a su mettre en exergue des qualités qu'elle avait déjà en fait" analyse-t-elle.

"Quand elle a fait son premier stage sur le Belem, on s'est aperçu qu'elle avait de grandes capacités d'entraîner un collectif, d'écoute de l'autre" rajoute Sandrine Mandin-Diraison.

"Sur le stage, Éléonor est montée à plus de la moitié du mât alors qu'elle avait le vertige. Donc, on a travaillé avec elle là-dessus en nous disant : "quand on est capable de monter sur le mât du Belem, on est capable d'avancer dans son projet de vie", affirme l'enseignante.

"Et c'est pour ça qu'on fait revenir régulièrement des jeunes qui puissent témoigner sur leurs expériences, comment ils les utilisent et ils les mettent à profit pour avancer enfin dans leur parcours" ajoute Sandrine Mandin-Diraison.

On a des jeunes qui ne se connaissent pas, donc quand on ne se connaît pas, il est très difficile d'aller se vendre auprès d'une entreprise, d'aller chercher un métier qui puisse nous intéresser.

Sandrine Mandin-Diraison

Coordinatrice pédagogique E2C Nantes Saint-Nazaire

Une flamme qui redonne le feu sacré

"L'école de la Seconde Chance ne vous accompagne pas simplement sur le côté professionnel, mais également sur le sujet social" tient à souligner l'ex-stagiaire.

"Ici, vous avez une indemnité de 500 euros par exemple, mais à condition d'être présent" donne comme exemple Éléonor.

"Si vous n'êtes pas présent, c'est un arrêt maladie avec trois jours de carence comme dans le travail" constate la jeune femme.

Autre exemple : "j'ai appris à lire une fiche de paye pour la première fois de ma vie ici alors que je travaille depuis mes 16 ans" avoue Éléonor.

Marina, elle aussi en stage à l'Ecole de la Deuxième Chance est conquise par l'exposé d'Éléonor.

"Franchement trouve ça hyper intéressant parce que ça nous prouve qu'en un seul stage, on peut faire quelque chose de vraiment grand" confie Marina.

Ça prouve vraiment qu'on peut avoir une deuxième chance et ,qu'entre guillemets, tout est possible.

Marina

Stagiaire à l'E2C Nantes Saint-Nazaire

"Moi, j'aurais tellement voulu être à la place de quelqu'un comme ça" rajoute Elsa.

"C'est un truc de rêve" ajoute cette autre stagiaire de l'E2C avec un large sourire.

Le mot de la fin revient à Éléonor, qui, après cette expérience hors norme, compte partir travailler à l’étranger à la rentrée prochaine : "Même en étant éloigné des études supérieures, même en étant éloigné de la vie active, vous avez des formations. Il y a plein de choses qui sont possibles, ils ont plein de partenaires professionnels. Ça crée un réseau de dingue !"

Ensuite, elle se verrait bien conseillère d’orientation.

Pour, à son tour, redonner de l’espoir à ceux qui ont besoin d’une deuxième chance.

En attendant Eléonor ira redire bonjour à une vieille connaissance lors de son passage à La Baule en Loire-Atlantique: la flamme Olympique. Rendez-vous calé ce mercredi 5 juin lors du parcours de la Flamme en Loire-Atlantique.

Article écrit avec Clément Tronchon.

Toutes les vidéos d'Eléonor sont à voir sur notre playlist Youtube Paris2024

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