Inflation, augmentation des loyers, hausse du tarif des transports… Le coût de la vie étudiante bondit à Nantes

À l'aube de la rentrée, l'UNEF place Nantes à la 19è place de son classement annuel des villes universitaires les plus chères. Le syndicat y souligne une forte augmentation des coûts de la vie étudiante de l'ordre de 3,77 % par rapport à 2023. Un chiffre supérieur à la moyenne nationale.

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Pour la première fois, Romain a travaillé pendant ses vacances d'été. En juillet, le jeune homme de 20 ans a troqué son ordinateur universitaire pour celui de l'accueil de l'hôpital de Saint-Nazaire, où il a été embauché pour un mois.

Si l'étudiant nantais a choisi de faire une croix sur ses grasses matinées cette année, c'est pour mettre un peu d'argent de côté avant la rentrée. "L'alimentation, les transports… Ça coûte de plus en plus cher et, je ne veux pas réclamer plus d'argent à mes parents, je veux être indépendant", souligne Romain.

D'autant plus que, selon l'Unef, le coût de la vie étudiante augmente de 2,25 % en 2024. Cette moyenne nationale, Nantes l'explose en atteignant 3,77 % de hausse. Un triste record qui a amené le syndicat étudiant à placer la capitale ligérienne à la 19ᵉ place de son classement annuel des villes universitaires les plus chères.

Concrètement, dès la rentrée, un étudiant nantais déboursera 1 155,42 € par mois, en moyenne. Sur un an, cela représente 503,76 € de dépenses supplémentaires par rapport à 2023. Ces chiffres ont été calculés par l'Unef à partir du coût moyen du logement, des transports, des frais d’inscription scolaire et aussi de l'alimentation. Ils ne tiennent également pas compte des différentes aides sociales.

D'après le syndicat, cette forte hausse de la vie étudiante à Nantes est due à l'accroissement du tarif moyen des loyers (+4,07%) et des transports en commun (+2,94%) de la ville. L'abonnement annuel pour les moins de 26 au réseau Naolib est effectivement passé de 238 à 245 euros au 1ᵉʳ juillet.

À la fin du mois, je me régule davantage sur des choses comme des sorties avec des amis

Romain

Etudiant nantais

Une hausse qui n'a pas échappé à Romain. "Vers la fin de l'année, les chauffeurs de bus nous prévenaient que ça allait augmenter, raconte-t-il. C'est sûr que ça ne fait jamais plaisir, d'autant plus que je cumule ça avec des frais de TER pour venir jusqu'à Nantes".

Originaire de Saint-Nazaire, l'étudiant en communication prend effectivement régulièrement le train pour rentrer voir sa famille. Un aller-retour lui coûte 16 euros et il le fait presque toutes les semaines. "Ça se fait ressentir sur le compte en banque, mais tout est une question d'équilibre. À la fin du mois, je me régule davantage sur des choses comme des sorties avec des amis", détaille Romain.

Plaisirs conditionnés à un job étudiant

De son côté, Jeanne vient d'obtenir sa licence. Une coupure s'impose pour la Nantaise qui a concilié ses trois années universitaires avec divers emplois. Vendeuse sur un marché, caissière en supermarché, hôtesse d'accueil… Non boursière, elle est passée par tous les petits boulots pour financer ses études et s'accorder un budget "plaisir" sans culpabiliser.

Lors de sa deuxième année de licence, elle est allée jusqu'à signer un contrat de 15 h pour mettre de l'argent de côté. "C'est vrai que c'était fatigant. Le job cumulé avec les cours et les engagements associatifs, je n'avais plus de week-end", se remémore Jeanne.

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Bien qu'elle assure ne s'être jamais réellement sentie dans le besoin financièrement, l'étudiante précise qu'une bourse lui aurait sûrement permis de se consacrer pleinement à ses études.

À la rentrée, la jeune femme remplacera les bancs de la fac par le bureau d'un service civique dans le domaine de l'audiovisuel à Paris. "La vie ne sera pas moins chère, mais au moins, je ne ferais que travailler et gagner de l'argent", souligne-t-elle, enthousiaste.

Augmentation de la CVEC

Lors de la dernière rentrée, le coût de la vie étudiante avait déjà bondi de plus de 6 % à Nantes comme à l'échelle de toute la France. "L'augmentation ralentie en 2024, mais elle persiste. Alors, il ne faut pas s'y habituer", prévient Salomé Hocquart, vice-présidente nationale de l'Unef.

De manière générale, cette hausse constante est due à l'inflation, au frais de logements et de transports. Elle peut également être corrélée à l'augmentation de la contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC). Crée en 2018, elle vise à favoriser l'offre sociale, sanitaire, culturelle et sportive de l'université. En six ans, son prix a gonflé de 13 euros.

Ainsi, l'Unef annonce d’ores et déjà des séquences de mobilisation dès la rentrée pour protester contre "cette nouvelle dégradation du niveau de vie des étudiants".  La première revendication du syndicat est l'obtention d'une allocation d’autonomie pour « jeune travailleur intellectuel ».

À Nantes, Mory, le président de l'antenne régionale de l'Unef , précise que cela pourra se matérialiser par des manifestations sur le campus. Par ailleurs, il assure que le syndicat va s’engager aux côtés des associations de distribution gratuite d’aide alimentaire, telles que la SurpreNantes épicerie ou Cop1-Solidarités étudiantes. "L'idée est de leur apporter de l'aide matériel et logistique. La précarité étudiante, c'est tous les jours. Donc, on doit agir au quotidien", appuie-t-il.

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