Deux ans après la disparition de Léa Petitgas, les appels à témoin et les recherches n'ont toujours pas permis de retrouver les traces de la jeune Nantaise de 20 ans. Mais son père garde espoir. Il s'est confié lors d'une interview exclusive.
C'était le 13 décembre 2017. Les proches de Léa Petitgas signalaient la disparition de cette jeune fille de 20 ans à la joie de vivre communicative. Dans son entourage, personne ne veut croire à une fugue.
L'enquête de police est toujours ouverte mais semble dans l'impasse.
Deux ans après la disparition de Léa, Christophe Petitgas, le père de la jeune fille, se confie.
Continuez-vous à rechercher Léa et comment ?
Pendant un an, j’ai été très actif. Je cherchais jour et nuit sur internet.
Mais maintenant, je ne sais plus quoi faire ni où chercher. Je suis dans l’attente.
Je regarde toujours les réseaux sociaux. J’ai mis une alerte sur Google mais rien.
Une personne m’a contacté via Twitter pour me dire qu’il avait repéré un compte Snapshat au nom de Léa Petitgas sur lequel des dessins avaient été publiés mais ils ne correspondaient pas à ce que dessinait ma fille. Depuis le compte a été fermé.
Avez-vous encore des contacts avec la police ?
Non plus depuis un an mais je ne leur en veux pas. Je sais qu’ils continuent de chercher parce qu‘une amie journaliste m’a prévenu que les policiers étaient retournés dans le quartier et qu’ils avaient réinterrogés les voisins.
Ils m’ont dit que tant que le corps de Léa n’avait pas été retrouvé, il fallait garder espoir. Mais ça n’avance pas.
Arrivez-vous à vous reconstruire ?
C’est difficile. Il n’y a pas une journée sans que je ne pense à elle.
Elle est toujours présente dans mon cœur et dans ma tête. Avec ma compagne, on a déménagé. Je me suis occupé en faisant des travaux.
Jusqu’ici j’attendais son retour pour me marier car elle devait être notre témoin. Mais j’ai arrêté de repousser. C’est sa petite sœur qui va être notre témoin de mariage.
Avez-vous envisagé qu’elle soit partie d’elle-même ?
J’ai bien retourné ça dans ma tête. Il y a du pour et du contre. Mais je ne pense pas qu’elle ait fugué. J’étais très proche de ma fille. Je lui réglais ses loyers impayés dès qu’elle avait un problème.
Elle ne m’aurait jamais laissé sans nouvelle pendant deux ans. Elle n’aurait jamais abandonné ses deux chats non plus.
Et puis elle venait de trouver un nouveau job. Elle était contente de revenir sur Nantes, de se rapprocher de sa famille, de revoir ses amis. Elle commençait à se relancer dans sa vie.
Ses amis avec qui j’ai longuement discutés après sa disparition ont tous été catégoriques. Jamais ils n’ont pensé qu’elle avait fugué.
Sa patronne s’est étonnée de ne pas la voir le lendemain matin. Elle m’a dit qu’elle était toujours à l’heure à son travail et que si elle était en retard, elle l’appelait.
Donc non je ne crois pas à une fugue.
Comptez-vous lancer un nouvel avis de recherche ?
Les policiers m’ont dit que ça ne servait à rien. Vous savez, en deux ans, beaucoup de choses ont pu changer, sa coupe de cheveux par exemple.
Toutes les photos qui me restent sont devenues obsolètes. Même ses dessins, je les ai tous publiés en ligne.
Il ne me reste plus grand-chose à donner maintenant
Une fugue, pas son genre
20 ans, 1 mètre 47, cheveux longs et bruns, les yeux verts, une cicatrice sur le bras.
Cet avis de recherche, les parents de Lea Petitgars le diffusent sans relâche depuis maintenant deux ans. Deux ans d'angoisse, depuis ce mercredi de décembre 2017 où leur vie a basculé.
Ce jour là, Lea ne se présente pas à son travail, un service civique dans une maison de quartier à Nantes. La veille, pourtant, elle avait passé une soirée des plus tranquilles, chez elle, à dessiner avec un ami.
Son téléphone cessera d'émettre au petit matin, plus aucun mouvement sur son compte en banque. Lea disparaît sans laisser de traces. Sa famille et ses amis ne croient pas au suicide, ni à la fugue. Pas son genre.
Sur le terrain, la police passe au crible son appartement. Des plongeurs sondent la Loire et l'Erdre. Rien. Et très vite l'enquête piétine. Deux appels à témoins sont lancés. Sans succès.
Deux ans après, le mystère reste entier. Mais les proches de Lea veulent garder espoir et continuent les recherches pour que leur fille ne tombe jamais dans l'oubli.