"Je viens retrouver goût à mon métier", des jobs dating pour palier aux tensions de recrutement dans les hôpitaux

Le CHU de Nantes, plus gros employeur des Pays de la Loire, organisait une journée de job-dating à Hopital Saint Jacques pour recruter tous types de personnels : soignants bien sûr mais aussi dans l'administratif et la logistique. Pendant ce temps, son homologue du privé le groupe Confluent montait lui aussi une campagne de recrutements mais cette fois en visio.

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Avec 13 000 emplois tous secteurs confondus, le CHU de Nantes peut se targuer d'avoir des atouts pour attirer les candidats avec chaque année 3000 recrutements.

Pourtant ce mardi 15 octobre 2024, ce n'est clairement pas la foule devant les stands consacrés au personnel soignant installés dans l'enceinte de l'Hopital Saint-Jacques, comme l'a constaté notre équipe sur place.

Peu de candidats en infirmier bloc opératoire

Les recruteurs ne ménagent pourtant pas leur peine pour rendre attractifs les postes proposés à l'embauche, comme ceux d'infirmier en bloc opératoire.

À commencer par le nerf de la guerre en matière de recrutement : la rémunération.

"Le salaire pour les infirmiers de bloc opératoire, il commence à partir de 2300 euros brut et pour les infirmiers de premier grade, on va jusqu'à 3700 euros brut", détaille Yannick Ruaux-Morisson, cadre de santé bloc opératoire au CHU de Nantes.

"Il y a des horaires qui peuvent être plus attractifs car on travaille moins le week-end puisque c'est un système de garde et d'astreinte", ajoute le recruteur avant de poursuivre : "on fait donc moins de week-ends que dans les services de soins". 

Pour la grande majorité, on travaille entre 7h et 20h, pas les week-ends, pas les jours fériés. Donc ça fait partie des conditions de travail qui peuvent être attractives au sein des blocs opératoires.

Yannick Ruaux-Morisson

cadre de santé bloc opératoire au CHU de Nantes

Reste que d'après la maman d'une jeune infirmière en fin d'études, cela reste un poste moins prestigieux et envié des jeunes diplômés, car plus en contact avec les chirurgiens et les médecins anesthésistes qu’avec les patients.

Un besoin de contact humain

Or c'est souvent la perspective de ce contact humain que recherchent les jeunes professionnels dans le métier de soignant.

C'est justement le cas de Romane une jeune aide-soignante qui avoue ingénument  : "Je viens chercher un poste et surtout en toute honnêteté, je viens retrouver goût à mon métier".

"Je suis passée par plusieurs établissements et j'ai envie d'explorer des choses plus saines que ce que j'ai connu avant en Ephad et auprès surtout des personnes en situation de handicap", explique la jeune professionnelle.

"Les conditions de travail sont quand même difficiles. Donc je suis venue voir un petit peu ce qui pouvait être proposé ici", détaille Romane.

J'ai trouvé une piste en médecine physique et réadaptation, c'est une découverte. J'ai un entretien avec le chef de service qui me permettra peut-être de trouver ma voie, ou pas.

Romane Guilloux

candidate au job-dating du CHU de Nantes

Se faire repérer sur le marché de l'emploi

Le CHU de Nantes peine-t-il donc à recruter ? "Non", répond clairement le service des ressources humaines. Mais..."On a la chance d'arriver à recruter, mais on a besoin de se faire connaître, on a besoin d'être visible, on a besoin que les professionnels qui sont sur le marché de l'emploi nous repèrent parmi les autres offreurs", précise Luc-Olivier Machon, le directeur des ressources humaines du CHU de Nantes.

La direction du CHU reconnaît pour autant l'existence de métiers en tension "par exemple des besoins d'infirmiers sur les blocs opératoires", note le directeur des ressources humaines.

"Sur la psychiatrie on a énormément de nouvelles structures qui ouvrent, et donc on a des besoins, là encore, de beaucoup de soignants, de beaucoup d'infirmiers", ajoute Luc-Olivier Machon.

Des tensions également sur plusieurs métiers dans le secteur de la logistique comme "les plombiers, les cuisiniers, les blanchisseurs et les équipes de sécurité", ajoute le DRH du CHU de Nantes.

Pour attirer du personnel soignant l'hôpital fait des efforts, notamment en matière de salaire.

Nous avons des primes à l'embauche dans les secteurs où il y a plus de difficultés, par exemple sur la gériatrie, ou encore sur le pôle médecine physique et réadaptation, ou encore en psychiatrie, où on offre des primes à l'embauche de 1000 euros à toutes nos nouvelles infirmières, et aides-soignantes.

Luc-Olivier Machon

directeur des Ressources Humaines du CHU de Nantes.

"On permet aux gens aussi d'accéder très vite au statut de la fonction publique", précise-t-il.

Sur une journée comme celle-ci le CHU espère voir 400 candidats. Le CHU de Nantes doit organiser une autre journée de job dating au mois d'avril 2025, cette fois-ci plus spécifique sur les métiers hospitaliers, pour assurer les remplacements de l'été à venir.

Le secteur privé recrute aussi

Hasard du calendrier, l'hôpital privé Confluent situé à Nantes effectue le même jour une autre campagne de recrutement en visio, celle-ci.

De l'autre côté de l'écran une jeune infirmière d'origine espagnole qui habite à Redon dans l'Ile-et-Villaine voisine.

"Je viens d'être maman en août dernier" explique-t-elle. "C'est pour ça aussi que je recommence à rechercher du travail. Et votre hôpital, ça m'intéresse au niveau des spécialités pour continuer à évoluer", raconte la jeune professionnelle.

Elle fera peut-être partie des futurs effectifs. La direction cherche 10 à 15 soignants et le job-dating se poursuit jusqu'au 17 octobre 2025. 1100 professionnels travaillent à l'hôpital privé du Confluent.

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