Jeune tué à Nantes : le parquet requiert la mise en examen du policier

Dans une conférence de presse, ce vendredi 6 juillet, le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès, a annoncé demander le placement sous contrôle judiciaire du CRS qui a tiré sur Aboubakar Fofana mardi soir lors d'un contrôle de police.

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Le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès, a fait le point ce vendredi 6 juillet sur l'enquête ouverte sur la mort d'Aboubakar Fofana, le jeune de 22 ans tué par un policier mardi soir dans la quartier du Breil, à Nantes. Il a annoncé demander "le placement sous contrôle judiciaire du mis en cause ainsi que la saisine de deux magistrats instructeurs" dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique et usage d'une arme.

Le parquet a requis la mise en examen du policier. Il devrait donc comparaître devant un juge d'instruction ce vendredi tard dans la soirée. Le juge statuera alors sur la demande de contrôle judiciaire.

À l'occasion de son placement en garde à vue, plus tôt dans la journée, le CRS a reconnu avoir menti lors de sa première audition, mercredi, selon son avocat. Il affirme désormais avoir tiré "par accident" sur le jeune homme de 22 ans, originaire de Garges-lès-Gonnesse (Val-d'Oise).

Un point éclairci par le procureur, qui a indiqué que le policier, dans sa déclaration, dit avoir "tenté de se pencher dans l'habitacle du véhicule pour saisir le volant et essayer d'arrêter la manoeuvre". "C'est à ce moment là, dans le cadre de ce qu'il appelle un corps-à-corps, que le coup de feu est parti accidentellement pour toucher mortellement le conducteur", précise le procureur.

Le policier auteur du coup de feu avait pourtant indiqué, mercredi, "avoir tiré en raison de la dangerosité du conducteur et pour protéger les personnes qui pouvaient se trouver à proximité sur la trajectoire du véhicule", selon M. Sennès.
 
Le procureur a déclaré identifier plusieurs phases dans l'interpellation d'Aboubakar  Fofana. Une première phase "de 10 à 15 minutes", lors de laquelle le conducteur de la voiture est arrêté est contrôlé par les policiers pour cause d' "absence de ceinture de sécurité". Il aurait ensuite donné une fausse identité aux policiers, qui ont alors voulu interpeller Aboubakar Fofana "dans le cadre d'une procédure de cérification de l'identité", a-t-il ajouté.

Lors de la deuxième phase, a indiqué Pierre Sennès, le conducteur va fuir en marche arrière. Une manoeuvre "particulièrement dangereuse puisque dans sa course le conducteur va frôler un fonctionnaire de police" avec "à ses côtés deux enfants". Le policier va "se projeter sur le bas-côté" et emporter avec lui "une fillette qui aurait pu être heurtée". Le conducteur va ensuite percuter "violemment" un véhicule en stationnement.

Enfin, une troisième étape lors de laquelle, après ce choc, le conducteur va de nouveau tenter de fuir en marche arrière. C'est alors que le policier mis en examen va tirer sur le conducteur. La voiture ira ensuite s'encastrer dans une habitation.

Le procureur précise que des vérifications ont été menées et que les policiers ont alerté les secours "sans tarder".  L’autopsie, menée par trois médecins légistes, certifie qu’un seul coup de feu a touché la victime, qui était sous le coup d'un mandat d'arrêt pour "vol en bande organisée, recel et association de malfaiteurs".
 



Le procureur a ajouté que la famille du jeune pourra désormais se constituer partie civile et accéder à l’intégralité des pièces de l’enquête. Il rappelle que de nombreux éléments restent à préciser et à confirmer. "Il faut laisser la justice travailler, il faut que les troubles cessent", a-t-il déclaré. "Qu'ils cessent pour respecter les attentes légitimes de la famille de M. Fofana de connaître les circonstances précises entourant la mort de son fils."


 
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