Jugée pour abus de confiance et détournements de fonds publics, l'ex-directrice du festival de musique classique nantais "La Folle Journée", Joëlle Kerivin, a été condamnée à trois ans de prison, dont deux ans et deux mois avec sursis, par le tribunal de Nantes.
Le 9 mars dernier, lors de son procès, l'ancienne directrice de La Folle Journée de Nantes, avait reconnu l’intégralité de sa responsabilité dans le détournement d’argent public à des fins personnelles. "J'ai fait n'importe quoi et commis l'irréparable", avait-elle concédé.
Joëlle Kerivin, 50 ans, était poursuivie pour le détournement de quelque 232 000 euros appartenant à la Société anonyme d'économie mixte (SAEM) "La Folle Journée", et de quelque 61 000 euros à l'Espace Simone de Beauvoir, un espace de défense des droits des femmes, qu'elle présidait.
Elle a été comdamnée ce jeudi 4 mai à trois ans de prison, dont deux ans et deux mois avec sursis, par le tribunal de Nantes. Elle pourra effectuer sa peine de prison ferme à domicile sous bracelet électronique.
Le tribunal l'a condamnée à rembourser l'intégralité des sommes détournées. Elle a également l'obligation d'exercer une activité professionnelle et de suivre des soins psychologiques et psychiatriques.
"Le tribunal a condamné de façon juste et ferme Joëlle Kerivin à l'issue d'une audience qui avait démontré ses capacités de manipulation", a commenté Cécile de Oliveira, avocate de l'espace Simone de Beauvoir.
Absente au délibéré, l'ex-directrice écope aussi d'une interdiction définitive d'exercer, à titre professionnel ou bénévole, une activité de gestion financière. Elle est également condamnée à une interdiction de gérer ou contrôler une société pendant quinze ans et d'une inéligibilité durant cinq ans.
"Le tribunal a condamné Joëlle Kerivin à une peine relativement sévère en allant au-delà des réquisitions", a réagi Nicolas de la Taste, avocat de la "La Folle Journée". Le parquet avait requis en mars quatre ans de prison avec sursis. La cour "a pris la mesure de l'ampleur des montants détournés et de la durée des faits", survenus entre 2014 et 2021, a-t-il ajouté.
Aussi poursuivi dans cette affaire, le commissaire aux comptes est condamné à six mois de prison avec sursis. "Il était important de le condamner également pour ses négligences coupables", a estimé Christophe Boog, avocat de la ville de Nantes.