Aller au concert en prenant le tramway, c'est banal. Mais allez au concert dans le tramway, c'est plus original. Pour marquer le début de sa trentième édition, le festival nantais de musique classique est allé à la rencontre du public dans les lignes 1 et 3 du tramway. Une jolie surprise pour quelques usagers privilégiés.

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Les musiciens ont pris place dans la partie centrale du tram qui est encore au dépôt, en début d'après-midi, à l'arrêt Hôpital Bellier, ce mercredi.

Le quatuor Ellipsos, "un des plus prestigieux quatuors de saxophone dans le monde" nous dit une biographie fournie par La Folle Journée, fait un bout de chemin sur la ligne 1 avec deux duos de pianistes, avant de changer et de prendre place dans une rame de la ligne 3 qui sera leur salle de concert pour l'après-midi. Ils doivent se produire vendredi et samedi à la Cité des Congrès.

"On va au-devant du public, c'est ça qui est enrichissant"

"L'an dernier, on a joué dans le TER, sur les lignes du Croisic, de Cholet et de Laval", précise Sylvain Jarry, le saxophone ténor de ce quatuor. "On va au-devant du public, c'est ça qui est enrichissant", ajoute Paul-Fathi Lacombe, saxophone soprano.

Côté clavier, on croise à ce même arrêt Hervé Billaut et Guillaume Coppola, qui ont l'habitude depuis plusieurs années de sortir des grandes salles de concert pour aller à la rencontre d'autres publics, dans des EHPAD ou des centres pénitenciers. L'autre duo est composé de deux jeunes en deuxième année du conservatoire de Paris, Nicolas Queyroux et Darren Sheng. Les pianistes resteront sur la ligne 1.

"J'ai déjà joué dans des gares, note Nicolas Queyroux mais jamais dans un objet en mouvement !"

Les deux étudiants ont été invités par leur professeure du conservatoire à participer à cette opération organisée avec Naolib, le service métropolitain de transports en commun, partenaire de La Folle Journée.

"On jouera les cinq premières danses hongroises de Brahms" précise Darren Sheng.

"Faut juste pas oublier que ça bouge quand on se lève !"

La rame quitte le dépôt de 'Hôpital Bellier et s'engage sur la ligne 1. Le duo de pianistes Billaut-Coppola se prépare. C'est la troisième année que le festival propose cette animation dans les transports en commun, ils y ont déjà participé.

"On est des récidivistes, s'amuse Hervé Billaut. On a tellement aimé qu'on est revenus. Tout le monde prend le tram, toutes les générations."

"On joue dans un cadre inhabituel, des œuvres qu'on joue dans les salles de concert", ajoute Guillaume Coppola. Faut juste pas oublier que ça bouge quand on se lève !"

Car les duettistes échangeront leurs positions au clavier selon les pièces qu'ils joueront.

Le bruit du tramway en mouvement ne semble pas les gêner.

"C'est moins dérangeant qu'un téléphone qui sonne dans une salle de concert silencieuse !", disent-ils.

"L'année dernière, il y avait un duo qui a eu le mal de mer, se souvient René Martin, le créateur et directeur artistique de La Folle Journée. L'un d'eux a bien failli vomir."

Cet après-midi un peu spécial sur le réseau de tram nantais marque l'ouverture de la Folle journée qui se prolongera jusqu'au dimanche 4 février.

"Ça présente la musique là où on ne l'attend pas, souligne René Martin. Ça a un côté décalé qui correspond bien à l'esprit de La Folle Journée."

Le public apprécie, et les musiciens sont parfois surpris qu'on leur propose cet exercice.

"Mais j'ai un pouvoir de conviction" sourit René Martin.

"J'ai entendu de la musique, ça m'a interpellée"

Arrêt Commerce. Le quatuor Ellipsos descend et prend sa correspondance sur la ligne 3.

Dans la rame de la ligne 1, ce n'est pas l'heure de grande affluence. C'est mieux, même si ce n'est pas un piano à queue, il prend quand même un peu de place. Avant d'entamer le morceau suivant, Guillaume Coppola en dit deux mots en se tournant vers les usagers du tram, puis les quatre mains dansent sur le clavier.

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Duo de pianistes dans une rame du tram de Nantes pour La Folle Journée ©France Télévisions Olivier Quentin

Corinne est montée à la gare. C'est un hasard si elle est dans le tram aujourd'hui. D'habitude, elle prend sa voiture pour aller à son travail, mais les manifestations agricoles l'ont incitée à privilégier les transports en commun ce mercredi. Un quart d'heure de trajet... en musique.

"C'est plaisant, dit-elle. En montant, j'ai entendu de la musique, ça m'a interpellé."

Quelques places à côté, Faridath écoute, elle aussi, le duo de pianistes.

"C'est agréable, déclare-t-elle. J'aime beaucoup la musique, le rock et le classique."

La jeune femme est arrivée à Nantes l'an dernier et n'avait pas encore entendu parler de La Folle Journée. C'est fait.

Il reste encore 20 000 places disponibles pour La Folle Journée sur les 140 000 mises en vente.

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