Invitée de l'émission Dimanche en Politique sur France 3 Pays de la Loire, la présidente de la Région affirme ne pas avoir l'intention de revenir sur son projet de budget qui met à mal la culture, le sport et d'autres secteurs jusque-là accompagnés par la Région.
Invitée de l'émission "Dimanche en Politique" sur France 3 Pays de la Loire, animée par Virginie Charbonneau, la présidente de la Région Pays de la Loire, Christelle Morançais, est revenue sur les motivations des coupes budgétaires qui font polémique depuis qu'elles ont été annoncées.
Sur un budget global de près de 2 milliards d'euros dont 1,4 milliard pour le seul fonctionnement de la Région, le projet de budget qui sera présenté au vote des élus les 19 et 20 décembre prochains prévoit de faire une économie de 100 millions d'ici 2028.
Contribuer à l’effort national
Interrogée sur cette décision qui dépasse de loin les 40 millions de contribution demandés par le gouvernement Barnier à la Région (comme aux autres collectivités territoriales), Christelle Morançais a évoqué le poids de la dette nationale :
"Il y a 3300 milliards de dettes en France, déclare-t-elle. Réduire la dette, nous le devons à nos enfants. On est au bord du gouffre et depuis des années, on met la poussière sous le tapis. Ma responsabilité, c’est de contribuer à l’effort national. Quand il y a une crise, on fait des efforts !"
La présidente des Pays de la Loire a évoqué les 120 millions d'économies annoncés en Normandie ou en Provence-Alpes-Côte d'Azur et dit vouloir privilégier l'investissement :
"Je m’attaque aux dépenses de fonctionnement parce que c’est le quotidien, dit-elle. Moi, je préfère préserver l’investissement parce que l’investissement, c’est l’avenir."
Concernant les baisses drastiques de subventions, quand ce n'est pas l'annulation totale, à la culture, où l'on annonce déjà un risque de 2500 suppressions d'emplois, Christelle Morançais justifie ses choix politiques :
"Le bâtiment qui est en crise, ça c’est de l’emploi !" dit-elle.
Mutualiser les structures
Dans l'accompagnement des jeunes, via notamment les missions locales d'insertion professionnelle et sociale, secteur lui aussi secoué par un désengagement de la Région, l'élue met en avant la multiplication des intervenants :
"Les missions locales font un travail extraordinaire, reconnaît-elle. L’accompagnement de la région, c’est entre 6 et 10 % de leur budget. Je m’attaque à un phénomène (présent) un peu partout sur notre territoire, la multiplication des acteurs qui font la même chose. (Il faut) Eviter d’avoir ce millefeuille qui est une spécificité française. Il faut mutualiser l’ensemble de ces structures."
► Extrait de Dimanche en Politique
Pour la présidente de la Région, il n'y a aucune ambition nationale derrière ces décisions.
"Ma priorité, c’est la région des Pays de la Loire, affirme-t-elle, ça n’a jamais été les partis."
Précision : Christelle Morançais a été nommée récemment vice-présidente du Parti Horizons d'Edouard Philippe.
"C’est pour les générations futures"
"Quand vous faites des réformes difficiles vous ne vous attendez pas à avoir des hourras", répond l'élue qui assume la brutalité de ses annonces et dit que si c'était à refaire, elle le referait de la même manière.
"C’est pour les générations futures, déclare-t-elle. J’écoute aussi les habitants de cette région qui se lèvent tôt qui vont travailler qui en ont marre de payer des impôts."
► Extrait de Dimanche en Politique
Quant à la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre :
"Je lui souhaite plein de réussite" tout en ajoutant : "Je suis inquiète et très triste pour notre pays."
L'interview est à retrouver en intégralité sur la plateforme FranceTV et dimanche sur France 3 Pays de la Loire à 11h10.