A Nantes, les porteurs du projet de L'Arbre aux Hérons espèrent le ressusciter grâce à des fonds privés

L'Arbre aux Hérons va t-il renaître de ses cendres ? La chambre de commerce et d'industrie de Loire-Atlantique pourrait s'associer aux mécènes regroupés dans un fonds de dotation pour reprendre le projet abandonné par la métropole en septembre. Les 52 millions d'euros nécessaires à la construction de la gigantesque machine pourraient être financés uniquement par des fonds privés, à condition d'en trouver assez.

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L'Arbre aux Hérons n'est peut-être plus mort dans l'oeuf. En septembre, à la surprise générale, Johanna Roland annonçait l’abandon du projet par la Métropole. Trop cher, trop compliqué à financer et pas forcément du goût des écologistes, la maire de Nantes renonçait ainsi à soutenir ce projet artistique et culturel. Imaginé en 2004 par François Delarozière et Pierre Orefice, la sculpture-manège aurait dû voir le jour dans la carrière Misery à Nantes, à l’horizon 2027.

Avant même le début des travaux, le projet a déjà coûté 8,5 millions d’euros, notamment pour financer les études préalables ainsi que la fabrication de premières sculptures d’animaux. La somme a été financée à part égale par les trois porteurs principaux du projet : la Métropole nantaise, qui s’est donc retirée, ainsi que le Chambre de commerce et d’industrie Nantes-Saint Nazaire (CCI) et le fonds de dotation Arbre aux hérons.

Réinventer le projet sans la métropole

En 2016, lorsqu’il avait été acté que l’Arbre prendrait racine dans la carrière Misery au Bas-Chantenay, le coût du projet avait été estimé à 35 millions d’euros. Mais avec les années, le budget n’a cessé de grimper. Au printemps 2021, un nouveau rapport de la compagnie La Machine à l’origine du projet réévaluait son coût à 52,4 millions d’euros. Pour justifier l’abandon du projet, en septembre, Johanna Roland évoquait quant à elle la somme de 80 millions d’euros.

Malgré les incertitudes autour du coût du projet, trois mois après l’annonce de l’élue, les mécènes du fonds de dotation et la CCI pourraient renouveler leur collaboration. Présidé par Carine Chesneau, le fonds de dotation était jusqu’alors alimenté par les dons de particuliers et d’entreprises ; laissés sur le carreau par la Métropole mais bien décidés à réinventer le projet sans elle.

Un Arbre à hérons financé entièrement par des fonds privés

Lundi 21 novembre, Yann Trichard, le président de la CCI de Loire-Atlantique, donnait à ce propos de sérieux indices à nos confrères du journal Ouest-France. Evoquant un nouveau modèle économique, le président imaginait un Arbre à hérons financé entièrement par des fonds privés, à « 40% par des investisseurs et à 60% par des banques », à hauteur, selon lui, de 52 millions d’euros.

On est tous persuadés que c’est une bonne idée pour notre territoire de créer cet Arbre aux Hérons.

Carine Chesneau

Carine Chesneau est enthousiasmée par la perspective. La présidente du fonds de dotation y voit une occasion pour les donateurs de reprendre activement part au projet. « On est tous persuadés que c’est une bonne idée pour notre territoire de créer cet Arbre aux Hérons. On est déçus voire en colère contre une décision quasi unilatérale – celle de Johanna Roland, n.d.l.r – forcément, on ne l’a pas choisi », confie la présidente.

Reste à déterminer l’avenir du fonds de dotation créé en 2017 pour soutenir le projet dans sa forme initiale. « C’est trop tôt pour le dire, beaucoup de questions restent en suspens », avance-t-elle. Pour tenter d’y répondre, un conseil d’administration est organisé par l’organisme vendredi 9 décembre. D'après sa présidente, le fonds pourrait « être dissout dans les mois à venir », et reprendre vie sous une autre forme, une fois les plans de la CCI reprécisés.

Avec près de trois millions d’euros déjà engagés par le fonds de dotation, Carine Chesneau espère qu’un jour, l’Arbre aux Hérons sortira de terre. « Si l’arbre se fait, on sera contents pour le territoire, mais aussi parce que ça voudrait dire que les sommes avancées ont servi à financer le projet et pas juste des études sans suite », conclut la dirigeante. Reste à trouver les entreprises et les banques qui accepteront de miser sur ce dossier. 

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