Loire-Atlantique : les cargos à voile sont-il l'avenir du transport maritime ?

Convoyer des marchandises à travers l'Atlantique à la seule force du vent, une utopie en passe de devenir réalité dès 2022. Plusieurs projets Ligériens de cargos à voile ont le vent en poupe.

Le vent, une énergie gratuite, inépuisable et propre est-elle en passe de prendre sa revanche comme moyen de propulsion des navires, après un siècle de domination des énergies fossiles.

C'est le pari de plusieurs start-up ligériennes qui développent chacune des projets de navires à voile pour le transport de fret mais aussi de passagers.

Le projet nantais Neoline est le plus avancé d'entre eux. Leur navire de 136 mètres de long, équipé de 4 200 mètres carrés de voiles devrait effectuer sa première traversée transatlantique dès 2022, reliant Saint-Nazaire à Baltimore aux Etats-Unis, via Bilbao et St Pierre-et-Miquelon.

"Nous cherchons à atteindre le zéro émission et une réduction de 90% de la consommation d'énergie, soit l'équivalent de la consommation d'une ville de 6000 habitants durant 15 ans", explique Jean Zanuttini, directeur général de Neoline.

Et pour ce faire, ces bateaux du futur vont utiliser la technologie avancée du routage, bien connue des skippers. "Elle permet de sélectionner la route optimale pour maximiser l’utilisation du vent sur l’ensemble du trajet" confirme Jean Zanuttini.
 

Ses clients sont d'ores et déjà connus : "nous démarrons avec des frets plutôt hors gabarit proche des besoins des grands industriels de la région, comme le groupe Bénéteau, Manitou Groupe ou encore le groupe Renault".

L'entreprise vient de recevoir l'appui de deux nouveaux partenaires dont le groupe Sogestran, filiale de la compagnie maritime Nantaise, qui entre au capital à hauteur de 15%. En décembre dernier, Neoline a signé un accord avec EDF pour valoriser les économies d’énergies réalisées par la propulsion vélique principale de ses cargos voiliers.
 
Autre projet, le cargo Canopée, long de 121 mètres et équipé de quatre ailes articulées de 30 mètres de haut, devrait également être achevé en 2022. La propulsion sera secondée par un moteur diesel GNL.

Imaginé par le cabinet nantais Zephyr et Borée il est destiné à convoyer les éléments de la future fusée Ariane 6 entre l'Europe et le port de Pariacabo en Guyane.

Les chantiers de l'Atlantique eux aussi s'engagent pour un mode de transport maritime plus propre. Ils testent actuellement à Pornichet une voile composite en fibre de carbone et de verre. Si les essais sont concluants elle viendra équiper des futurs paquebots de croisière.

Pour tous ces acteurs, l'objectif est bien de réduire les émissions polluantes tout en restant compétitif économiquement. Un enjeu colossal quand on sait que 90% des marchandises produites dans le monde sont transportées par voie maritime, un mode de transport qui représente à lui seul 7% de la consommation mondiale de pétrole.
 


 

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