Voilà 10 ans que l'association Bretagne Vivante organise des opérations de comptage des oiseaux dans les jardins privés et publics. Cantonnée au début à la Bretagne, l'opération a été étendue à la Loire-Atlantique qui mobilise ses troupes les 25 et 26 janvier prochains.
"C'est ouvert à tout le monde, explique Olivier Ganne, il faut juste avoir un site pour le faire, son propre jardin ou un parc public à côté de chez soi."Olivier Ganne est le coordinateur départemental de Bretagne Vivante Loire-Atlantique. L'association a pris l'initiative il y a 10 ans de faire le point sur la présence des oiseaux dans les jardins des particuliers et les parcs publics. D'abord limitée au Morbihan, au Finistère, aux Côtes d'Armor et à l'Ile et Vilaine, l'opération s'est étendue ensuite à la Loire-Atlantique puis, la LPO a pris le relai sur d'autres départements.
"L'idée a été prise en Angleterre et en Belgique, précise Olivier Ganne. On essaye de voir si certaines espèces ont profité des conditions de développement de la ville ou de l'activité humaine."
Certaines espèces s'en vont, d'autres ne migrent plus.
Ainsi, le Choucas des tours apprécie les champs l'hiver où il trouve des restes agricoles. Il aime aussi s'installer dans les villes, les églises, les vieilles demeures et les châteaux.Il y a en revanche des espèces qui sont plutôt en régression comme le merle noir.
"Le merle noir a subi des épisodes de virus, note Olivier Ganne, notamment en 2018 et 2019. Il y a eu une forte mortalité. C'est grâce à des comptages de grande envergure que l'on voit les évolutions."
Certains oiseaux se raréfient comme le Bouvreuil pivoine. "Il a quasi disparu, se désole Olivier Ganne, on en trouve encore dans quelques zones humides. C'est une espèce qui préfère les climats plus frais." Et qui est donc victime du réchauffement climatique.
D'autres en revanche, ne partent plus en hiver. Comme la Fauvette à tête noire. "Elle trouve plus de nourriture qu'avant dans nos pays, dans les villes ou sur les littoraux, elle descend moins en Espagne." Encore une conséquence du réchauffement...
700 bénévoles ont participé au précédent comptage.
Le week-end des 25-26 janvier, Bretagne Vivante Loire-Atlantique fait appel à toutes les bonnes volontés. L'idée est de se procurer la plaquette papier en mairie, dans certaines bibliothèques ou de la télécharger sur le site de l'association. Puis, le jour venu :"On y va une seule fois au cour du week-end, précise Olivier Ganne, plutôt le matin car il y a plus d'oiseaux, et on compte pendant une heure le nombre maximum d'oiseaux vus en même temps pour chaque espèce."
Si on voit une première fois un rouge-gorge et que quelques instants plus tard on en voit trois, on comptera trois rouge-gorges et pas quatre.
Le site propose aussi des dessins ou des photos pour se répérer dans les espèces.
A la fin du comptage, on remplit la plaquette papier ou mieux, on renseigne la plaquette téléchargée sur le site et on renvoit à l'association.
Au delà de ce comptage, chacun peut aussi faciliter le vie des oiseaux dans son jardin.
"L'hiver, conseille Olivier Ganne, on peut mettre une mangeoire chez soi avec des graines de tournesol. Au printemps, on peut installer des nichoirs mais le mieux, c'est d'aménager son jardin pour que les oiseaux trouvent ce qu'il faut. Laisser des zones d'herbes hautes pour que se développent les graminées, laisser aussi des arbres creux."
Le jardin parfaitement entretenu avec des massifs taillés au cordeau n'est pas le meilleur ami de la nature qui préfère un peu plus de folie et de ... naturel.
Initiation au comptage
Dimanche 19 janvier :L'association Bretagne Vivante organise une initiation au comptage, gratuite et libre d'accès.
Jardin des Plantes et Parc de Procé à Nantes, de 14h à 16h30.
La Longère, parc de la Bégraisière à St-Herblain de 9h30 à 11h30.