Les Français trient de plus en plus et pourtant la taxe sur les ordures ménagères ne baisse pas. En cause, un tri pas toujours judicieux avec à la clé pour les collectivités, un coût du transport plus élevé et répercuté sur les habitants. Décryptage dans le Saumurois.
Pour limiter la facture, l'agglomération saumuroise mise sur un meilleur tri des emballages par ses habitants. Des actions sont menées pour inciter les habitants à mieux trier.
Mardi matin, c'est le jour de collecte des bacs jaunes à Longué Jumelles. Depuis avril, leur contenu est scruté avec une attention particulière.
"On prend la poubelle, on ouvre le couvercle, explique Jérôme Willemart, ripper, on regarde si le contenant est correct, s'il n'y pas de présence de sac noir, d'ordures ménagères, verres, tout ce qui est hors emballage".
Si c'est le cas, le ripper prend une petite étiquette indiquant les bonnes pratiques et l'accroche à la poignée du conteneur.
Le propriétaire est informé du type de déchets qui ne devait pas être dans sa poubelle. L'objectif : améliorer la qualité du tri chez les particuliers.
Identifier les mauvais trieurs
Tous les jours, un agent fait le tour d'un quartier différent de l'agglomération saumuroise pour identifier les mauvais trieurs.
"J'ai pu apercevoir par rapport aux autres bacs qui étaient conformes que dans celui-ci, il y avait des grands liens en plastique, explique Jimmy Scellier, ripper, par rapport au centre de tri qui se situe à Angers, si ça vient se mettre dans les optiques, ça va les casser".
La poubelle ne sera pas collectée et son propriétaire contacté par téléphone. Des efforts demandés aux habitants pour maintenir, voire faire baisser le coût de traitement des déchets.
Après leur collecte, les emballages sont triés au Biopole de Saint-Barthélémy-d'Anjou près d'Angers.
Les déchets non valorisables devront repartir dans un autre centre.
"Ça arrive dans un camion ici, c'est trié, donc ça a un coût, explique Jackie Goulet, le maire de Saumur, et président de l'agglomération Saumur Val de Loire, après c'est repris, pour ceux qui ne seraient pas des déchets qui sont à leur bonne place, pour être renvoyé dans les déchets ménagers et être brûlés. Donc, ça fait des manipulations, des transports, qui nous coûtent littéralement cher".
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25 % des volumes traités sont des déchets non conformes
En 2023, le refus de tri, c'est-à-dire les déchets non conformes, ont représenté près de 25 % des volumes traités avec un coût de 4,95 € par habitant. Près de 6 points de plus que la moyenne départementale qui est à 18 %.
Régulièrement, un échantillon de la collecte est trié manuellement pour faire le point sur la qualité du tri.
"Si on a un doute, il vaut mieux contacter la collectivité, explique Fabienne Landreau, technicienne au centre de tri Biopole Saint Barthélemy d’Anjou, pour tout ce qui est encombrant, là ce sont les décheteries, après, il y a le bac à ordures ménagères".
Le site traite les emballages de plusieurs collectivités locales, soit 30 000 tonnes par an. Les erreurs de tri ne sont pas sans conséquences sur ses 28 salariés.
"Un geste de mauvais tri, c'est quelques chose qui ne devrait pas être à sa place ici, estime Jean-Luc Davy, président du Sivert de l'Anjou, une barre de fer, une bouteille de gaz qui peut faire une explosion, atteindre la santé ou la vie des gens qui travaillent ici et qui peuvent bloquer ou casser la chaîne et arrêter la production".
95 % des déchets pourront être valorisés, revendus à des entreprises de recyclage. Des recettes pour baisser la facture des habitants. L'agglomération saumuroise espère atteindre les 10 % de refus de tri en 2026.
Le recyclage, un réel bénéfice pour la planète
326 millions de tonnes, c’est le volume total de déchets produits chaque année en France par les activités économiques et les ménages. 23 millions de tonnes de CO2 sont ainsi évitées chaque année en France grâce au recyclage.
"Ces déchets sont recyclés ou valorisés en énergie. S’ils ne peuvent faire l’objet d’aucune valorisation, ils sont éliminés (c’est à dire incinérés ou stockés)", selon le site ecologie.gouv.fr.
Avec Laurence Couvrand
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