Coronavirus et confinement : le plaisir retrouvé d'un ciel sans avion près de l'aéroport Nantes-Atlantique

La chute du trafic aérien fait des heureux : ceux qui vivent à proximité de l'aéroport de Nantes-Atlantique et qui subissaient jour et nuit les nuisances sonores. Ils vivent comme tous la crise du coronavirus, son confinement et ses angoisses, mais découvrent un silence inhabituel.

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Il n'a fallu que quelques heures à Joël Sauvaget pour comprendre que quelque chose avait bouleversé son environnement.

Comme beaucoup d'autres habitants de Saint-Aignan de Grand-Lieu, de Bouguenais ou de Rezé, donc près de l'aéroport de Nantes-Atlantique, il a vraiment apprécié la chute du trafic aérien liée à la crise du covid-19.

"Ça fait une semaine dit-il, que le trafic est quasi nul. On entend les oiseaux, on dort mieux."

Les compagnies aériennes à bas prix ne défilent plus au dessus de sa maison. Il ne voit plus, entre autres, les empennages à damier rouge et blanc de Volotea qui assurait des liaisons avec l'Espagne et l'Italie.
 

"C'est ce que nous aurions dû vivre si l'Etat de droit avait été respecté"

"On le vit forcément bien, reconnaît Joël Sauvaget qui préside le Collectif des citoyens exposés au trafic aérien, même si les conséquences économiques seront dramatiques pour les compagnies aériennes. Mais c'est ce que nous aurions dû vivre si l'Etat de droit avait été respecté." Sous-entendu, si le transfert de l'aéroport s'était fait comme prévu vers Notre-Dame-des-Landes.

Le plaisir du calme retrouvé est toutefois gâché par le confinement qui empêche de sortir les barbecues et de faire des fêtes entre voisins, dommage car en plus il fait beau.

"Au moins, dit Joël Sauvaget, on peut prendre l'apéro sur la terrasse sans que la conversation ne soit coupée par le passage des avions."
 

Il n'y a plus d'odeurs de kérosène

On apprécie aussi de humer un air plus sain. Il n'était pas rare, notamment lors des périodes anticyloniques ou par temps de brouillard, d'être gêné par les odeurs de kérosène qui stagnaient au sol.

Ce que confirme Jean-Claude Lemasson, le maire de Saint-Aignan de Grand-Lieu. "J'habite à 600 mètres du seuil de la piste, témoigne-t-il, quand les avions mettent les réacteurs à fond pour décoller à 4h du matin, on les entend bien. Aujourd'hui, ce qui est surprenant, c'est le silence. Il y a encore quelques mouvements d'avions dans la nuit, le fret aérien, on a tendance à les entendre plus qu'avant." Paradoxal.
 

"Les oiseaux reviennent"

Jean-Claude Lemasson constate aussi que le sommeil est plus réparateur et, raconte-t-il : "Les oiseaux reviennent, j'étais en mairie hier après-midi et je faisais un tour dans la commune pour voir si tout allait bien. J'ai constaté un nombre important d'aigrettes au pied de l'église, ce que je n'avais pas vu depuis longtemps." 

Le plaisir des sons de la nature

Du fait du confinement, Jérome est en télétravail à son domicile. Il découvre avec plaisir les sons de la nature. D'ordinaire, il est réveillé dès 6h du matin par le ballet des avions. "On constate en fait les nuisances qu'on subit d'habitude, dit il. Le bruit, les odeurs, la pollution aux particules fines..."

Mais après le calme, reviendra la tempête. Progressivement sans doute. Ce retour à un trafic aérien "normal" sera d'autant plus pénible pour les riverains de l'aéroport et ceux qui habitent sous les couloirs aériens qu'ils auront apprécié la période de faible activité.

"Quand cette crise sera finie estime Jérôme, qui habite avec sa femme et leurs trois enfants à 2 km au sud des pistes, on sera sur la période estivale, la pire période (pour l'activité de l'aéroport), ça va être très mal vécu par les habitants."

"Ça va relancer le débat" estime la maire de Saint-Aignan de Grand-Lieu.


 
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