En Loire-Atlantique, en Vendée, dans la Sarthe, les réactions se multiplient dans la région après l'attaque terroriste qui a coûté la vie à un professeur d'histoire-géographie, ce vendredi 16 octobre, à la sortie d'un collège dans les Yvelines.
"Ne cédons jamais, l'école c'est la République", c'est en ces termes que la maire de Nantes Johanna Rolland a fermement condamné, ce vendredi soir 16 octobre, l'assasinat d'un professeur d'histoire-géographie à Conflant-Sainte-Honorine dans les Yvelines.
Cet homme de 47 ans a été décapité devant le collège où il enseignait, ce vendredi 16 octobre, vers 17 heures.L’horreur indicible après l’acte terroriste a Conflans-Sainte-Honorine. Toute mes pensées pour sa famille. Solidarité totale avec les enseignants et la communauté éducative. Ne cédons jamais. L’école c’est la République
— Johanna Rolland (@Johanna_Rolland) October 16, 2020
Le professeur faisait l'objet de menaces depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux pour avoir montré des caricatures de Mahomet dans un cours déducation civique.
Bruno Retailleau, sénateur de Vendée s'interroge sur son compte twitter : "depuis plusieurs jours l'enseignant décapité faisait l'objet de menaces sur les réseaux. Qu'a fait sa hierarchie pour le protéger? Et en particulier lui a t'elle accordé le bénéfice de la protection fonctionnelle? Il faudra que les complices qui ont appelé à punir ce professeur soient traduits en justice et condamnés avec la plus grande sévérité mais il faudra aussi que les lâchetés et les manquements éventuels de sa hiérarchie soit sanctionnés".
Stéphane Le Foll, maire du Mans dénonce pour sa part "une attaque horrible" et adresse à la famille, aux proches et à aux collègues du professeur "son soutien et sa profonde solidarité".
Jean Marc Ayrault ancien maire de Nantes et premier Ministre dit pour sa part son "horreur" sur les réseaux sciaux.
La présidente de la région des Pays de la Loire se dit de son côté indignée : "un professeur est mort pour avoir enseigné à ses élèves nos valeurs de liberté. Quand prendrons-nous vraiment la mesure de la menace que représente l'islam radical? Mes pensées vont à sa famille et à toute la communauté éducative."Horreur après l’attentat de #ConflansSainteHonorine . Soutien à la famille de la victime et à toute la communauté éducative. Quand l’école est visée, c’est au fondement de notre République qu’on s’attaque.
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) October 16, 2020
9 personnes en garde à vue
Cinq nouveaux individus personnes ont été interpellés dans la nuit de vendredi à samedi après la décapitation d'un professeur d'histoire près d'un collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), portant à neuf le nombre total de personnes en garde à vue, a-t-on appris de source judiciaire.
Parmi les cinq nouvelles personnes, figurent deux parents d'élève du collège oùtravaillait la victime, ainsi que des personnes de l'entourage non familial de l'assaillant. Ce dernier a par ailleurs bien été identifié comme un jeune homme de 18 ans d'origine tchétchène né à Moscou, selon la source judiciaire.
Le parquet national antiterroriste (Pnat) s'est aussitôt saisi de l'enquête, ouverte pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste"
et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
"Ce soir, c'est la République qui est attaquée avec l'assassinat ignoble de l'un de ses serviteurs, un professeur", a réagi sur Twitter le ministre de l'Educationnationale, Jean-Michel Blanquer, "notre unité et notre fermeté sont les seuls réponses face à la monstruosité du terrorisme islamiste."
"L'obscurantisme ne passera pas"
"Ils ne passeront pas. L'obscurantisme ne gagnera pas", a martelé, ému, le chef de l'Etat, à l'adresse des islamistes radicaux, lors d'une déclaration à la sortie du collège du Bois d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine où travaillait la victime, ce vendredi soir 16 octobre
"Cet acte immonde endeuille notre démocratie mais doit nous rendre plus combatifs que jamais pour défendre notre liberté", a twitté la rédaction de Charlie Hebdo.
L’intolérance vient de franchir un nouveau seuil et ne semble reculer devant rien pour imposer sa terreur à notre pays. Seule la détermination du pouvoir politique et la solidarité de tous mettront en échec cette idéologie fasciste.
— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) October 16, 2020
Des professeurs appellent à se rassembler pour la liberté d'expression et en hommage au professeur tué à Conflans-Sainte-Honorine. C'est le cas ce samedi après-midi 17 octobre au Mans dans la Sarthe.
En accord avec la famille, l'Elysée annonce qu'un hommage national sera rendu mercredi prochain à l'enseignant sauvagement assassiné à proximité de son collège.
Un hommage, ce dimanche 18 octobre, à 15heures à Nantes et à Angers
La FSU de Loire Atlantique appelle à un rassemblement le dimanche 18 octobre à Nantes à 15h00 à la préfecture en hommage à leur collègue enseignant assassiné dans les Yvelines le vendredi 16 octobre.
"Nous sommes en train de travailler avec nos partenaires syndicaux pour que ce rassemblement soit le plus unitaire possible", précise le communiqué.
Les drapeaux de la mairie d'Angers en berne
La FCPE de Maine-et-Loire condamne, ce samedi 17 octobre, "le meurtre lâche et sauvage du professeur d'histoire du collège de Conflans-Sainte-Honorine". Les coprésidents départementaux de la fédération de parents d'élèves, Jean-Baptiste Lalanne et Florence Prudhomme, expriment "leur dégoût et indignation. Ils apportent leur soutien à "l'ensemble du corps professoral et témoignent de leur sympathie aux proches de la victime".
"La laïcité fait partie intégrante du projet éducatif de la fédération"rappellent les responsables départementaux de la FCPE 49. Ils invitent "au recueillement" et lancent un appel à un large rassemblement public, en début de semaine, pour rendre hommage au professeur assassiné et dénoncer "le fanatisme, la haine et le terrorisme".
"L’ignominie ne triomphera pas de la liberté d’expression. L’attentat sauvage dont a été victime un professeur de collège aujourd’hui, nous rappelle des heures sombres et douloureuses. Les fanatiques haineux sont hélas toujours là", déplore la CFDT du Maine-et-Loire.
Face à ce crime, le syndicat " adresse ses condoléances aux proches de la victime, sa solidarité et son soutien à ses collègues, à ses élèves et à une communauté éducative profondément choquée". La CFDT appelle " à la cohésion dont nous avons tous su faire preuve au plus fort de la menace terroriste et à l’unité pour protéger la démocratie et les valeurs républicaines".
A Laval, en Mayenne, des rassemblements ont eu lieu devant des collèges et lycées de la ville ce samedi 17 octobre.
La CFDT du Maine-et-Loire appelle à participer au rassemblement qui se tiendra ce dimanche 18 octobreà 15h00 place du Ralliement à Angers
Une minute de silence se tiendra à la rentrée, le lundi 2 novembre prochain, dans tous les établissements scolaires de France.