Ce samedi 11 juin, 12 000 personnes étaient attendues dans le centre-ville de Nantes pour la marche des fiertés. Les défenseurs des droits LGBTQIA+ ont largement répondu présent.
Une foule compacte, aux couleurs de l'arc-en-ciel a pris place dans le centre de Nantes ce samedi11 juin. C'est jour de Pride, ou marche des fiertés, un événement annuel qui consiste à revendiquer la liberté et des orientations sexuelles et des identités, et à célébrer leur diversité.
Et cette année, les manifestants sont au rendez-vous. Un soulagement pour Violette Cordaro, Présidente de Nosig, un centre LGBTQIA+ (voir définition en bas de l'article) de Nantes : "On a été privés de cette visibilité pendant 3 ans. C’était également une période difficile pour notre communauté parce que le Covid a augmenté la violence dans les familles, la violence de proximité entre voisins."
Lilian compte sur ce rassemblement pour condamner les violences envers la communauté LGBTQIA+, c'est-à-dire envers les personnes qui se définissent hors du champs hétérosexuel et cisgenre. "Cette marche est importante pour représenter nos fiertés, être visible, et revendiquer nos droits à l’échelle nationale et internationale. Quand on voit des commentaires haineux par centaines sur les réseaux sociaux, on sent qu’il y a encore du chemin à faire".
En France, en 2021, 2.170 crimes et délits contre des personnes lesbiennes, gay, bi et trans ont été enregistrés par la police et la gendarmerie.
Thème : la binarité
Cette année, le défilé revient en grande pompe avec un mot d'ordre : "France pays des Lumières, société binaire, société d'hier". Un intitulé semblable à celui d'une dissertation, mais qui inspire particulièrement les manifestants.
" J’ai encore un peu de mal à comprendre pourquoi on est obligés de classer en homme ou en femme. L’essentiel c’est d’être bien dans sa peau", assure Philippe.
La question résonne particulièrement pour Hayden, une personne transgenre. Il constate : "Mes parents n’ont pas eu la même éducation que moi donc c’est compliqué pour eux, mais ils commencent à m’accepter de plus en plus. Notre génération est de plus en plus ouverte. C’est de mieux en mieux même s’il y a encore beaucoup de personnes fermées d’esprit".
Un avis que partage un·e autre manifestant·e : "Ce sont des normes qu’il faut déconstruire, mais on ne peut pas y aller brutalement. Toutefois, ça commence à évoluer. Moi, j’éduque ma famille et mon entourage. J’y vais doucement et tout se passe pour le mieux."
La mobilisation a reçu le soutien de la maire de Nantes, Johanna Rolland, qui s'est exprimée devant les manifestants : "Ne lâchons pas le combat, continuons de le mener avec fierté, avec joie. De dire qu’à Nantes, en France, chacun doit pouvoir se construire en dehors des modèles imposés, des stéréotypes, des caricatures ".
Le sigle LGBTQIA+ recouvre les termes suivants : Lesbienne, Gay, Bisexuel·le, Trans, Queer, Intersexe et Asexuel·le ou Aromantique. Le « + » à la fin du sigle symbolise l’ensemble des groupes qui ne sont pas nommés au préalable. Plus généralement, le terme englobe toute personne qui ne se définit pas comme hétérosexuelle, ou cisgenre ( personne pour qui le genre ressenti correspond au genre assigné à sa naissance).