La crise sanitaire n'est pas encore derrière nous. Aux grandes opérations sportives type "Bouge ton été" des années d'avant Covid, la ville a préféré une multiplicité de rendez-vous, au plus près des quartiers.
150 associations sont mobilisées à Nantes cet été pour proposer des animations à destination des jeunes et des moins jeunes, au terme d'une année scolaire encore marquée par la crise sanitaire.
"Une année difficile a rappelé l'élue nantaise Mahaut Bertu, adjointe, entre autres, à la vie associative. Difficile, socialement et économiquement. le nombre de bénéficiaires du RSA a augmenté de 11 % dans le département."
Cet été, la ville a multiplié les animations gratuites et les tarifs préférentiels à destination des plus bas revenus.
"1800 à 2000 enfants partiront en séjour, dont 60 % gratuitement, confirme le directeur de l'ACCOORD qui gère l'animation et les centres socioculturels de la ville. 350 familles partiront pour un court séjour."
Des animations pour chacun des 11 quartiers de Nantes
Chaque quartier aura son programme avec de quoi piocher dans des domaines variés, sport, culture, spectacles... "Une offre d'hyper proximité" souligne Ali Rebouh, l'adjoint en charge des sports. Pour un enfant de 6 ans, jusqu'aux parents."
Les habitants seront également investis aux côtés des animateurs comme sur l'opération M.I.A.M. : Manifestation d'Intérêt Artistique Mangeable.
"Ce sont des temps de cuisine, explique José Cerclet, de l'association Lolab qui s'active du côté du Breil, avec des habitants du quartier qui seront les cuistots d'un jour." On en salive d'avance. Pendant l'année, les bénévoles de Vivre Libre 44, une association qui, dans le quartier du Breil, travaille sur les questions alimentaires, ont collecté des idées de recettes auprès des habitants. Ce sont ces recettes qui seront cuisinées par leurs auteurs, chaque midi du 7 au 11 juillet.
La gastronomie dans l'art
Et pour nourrir les têtes, le programme prévoit aussi des performances, des concerts et même une conférence sur la place de la gastronomie dans l'art. Rendez-vous dans les jardins du 38 Breil. A noter que les repas sont sur inscription mais à prix libre, chacun donne ce qu'il veut.
Au sud de la ville, on cuisinera avec de l'huile de coude. Là-bas, dans le quartier du Clos Toreau, pas question de s'attabler (quoique) mais de construire des cabanes. Ce sont les animateurs des CEMEA Pays de la Loire qui encadreront les jeunes bâtisseurs que seront les enfants du quartier. "Un conteneur avec des outils pour construire des cabanes avec des matériaux de récupération" résume Samuel Poirier qui a déjà pratiqué cette animation à Angers notamment. "Ce projet a encore plus de sens dans des quartiers qui sont en renouvellement urbain, pense-t-il. Ça permet d'échanger sur la modification de l'espace."
A la fin de l'été (l'opération se déroule du 7 juillet au 31 août), plusieurs dizaines de cabanes se seront élevées sur ce "terrain d'aventures". On devrait y recycler une centaine de palettes par semaine.
On annonce aussi un escape game dans le jardin du château de l'Aubinière (sur le thème de Tim Burton), des concerts gratuits le vendredi au centre socioculturel du Bout-des-Landes et des propositions de balades à vélo.
Les seniors ne seront pas en reste, des offres culturelles leurs seront proposées, notamment via l'ORPAN, l'office des personnes âgées et des retraités de Nantes.
Toutes ces activités seront détaillées sur le site de Nantes Métropole.
On recherche des animateurs
Une information qui pourra intéresser les jeunes en recherche de jobs d'été : l'Accoord manque d'animateurs.
"On a besoin d'animateurs et d'aides-animateurs pour compléter nos équipes, lance Mathias Cadot, le directeur général de l'Accoord. Les stages BAFA (pour former et diplômer les animateurs), ont été empêchés par la pandémie, et ce, depuis déjà l'été dernier."
Ce manque d'animateurs touche plusieurs associations à Nantes. Un phénomène que l'on connaissait plutôt en secteur rural auparavant mais qui a gagné la ville. "Enormément de structures d'accueil et de loisir sont en difficulté" confirme Mathias Cadot.