Une patiente est morte sur un brancard dans le couloir, "dans la file d'attente", du service des urgences du CHU de Nantes, mardi 2 janvier. Pour le syndicat Force ouvrière, ce décès est lié "au manque d'offres de soins" de l'hôpital public, dont les urgences sont "saturées depuis une quinzaine de jours".
Elle est décédée sur un brancard, dans un couloir du service des urgences du CHU de Nantes. Dans un contexte de "pic de fréquentation", une patiente a trouvé la mort, mardi 2 janvier, "au cours de sa prise en charge alors qu'elle se trouvait sur un brancard en file d'attente", rapporte l'hôpital.
La patiente aurait été adressée par un EHPAD
On sait encore peu de choses de cette patiente décédée. "Ce qu'on sait, c'est que c'est une patiente qui aurait été adressée de la part d'un EHPAD, qui était certainement en fin de vie", avance Tony Gilbert, secrétaire général FO au CHU de Nantes.
Le syndicaliste exclut toute "faute professionnelle" de la part de l'équipe soignante. Selon lui, ce décès n'est pas dû à un "manque de prise en charge", mais plutôt au "manque d'offre de soins". "Nous manquons de lits, de personnel pour absorber toute la patientèle du CHU", alerte le secrétaire général.
Déjà, en 2022, un patient avait trouvé la mort dans l'indifférence, alors qu'il patientait sur un brancard au service des urgences.
"On sait qu'on n'empêchera jamais les gens de mourir, je le sais bien.
Tony GilbertSecrétaire général Force Ouvrière du CHU de Nantes
"On sait qu'on n'empêchera jamais les gens de mourir, je le sais bien. Mais en même temps, quand on n'a pas les moyens de les accompagner dignement dans leur dernier souffle, je peux vous dire que pour un soignant, c'est extrêmement dur."
"Les urgences sont saturées"
Après ce nouveau décès, le syndicat Force ouvrière (FO) du CHU s'inquiète d'une "situation très préoccupante".
Dans un communiqué, il avance que "depuis une quinzaine de jours, les urgences sont saturées, avec en moyenne 140 patients par jour". Dans ces conditions, "les patients s'entassent sur des brancards et attendent des heures, le personnel faisant tout son possible pour les prendre en charge". L'équipe médicale, elle, est "débordée et dans un épuisement important".
Alors qu'à tous les niveaux, dans le système de santé français, des professionnels manquent à l'appel, le syndicat sait que la pénurie de médecins de ville entrave le bon fonctionnement des urgences, déjà sous pression. "Aujourd'hui, on manque de tout. Quand les concitoyens n'auront plus rien forcément, ils s'adresseront à la dernière porte ouverte gérée du service public, l'hôpital. Et nous, l'hôpital, on a plus les moyens d'absorber", fustige Tony Gilbert.
"Le retour des pathologies hivernales combiné à la réduction de la réponse sur la médecine de ville en période de vacances scolaires, ainsi que certaines fermetures de lits sur le territoire, ont un impact sur l'activité de l’ensemble des services d'urgences"
Communiqué du CHU de Nantes
Le syndicat revendique la réouverture de lits
Dans ce contexte, le syndicat FO du CHU de Nantes réclame "l'embauche massive de personnel", "une hausse d'au moins 10% du point d'indice pour rendre les métiers hospitaliers attractifs", "l'ouverture de places dans les écoles", ainsi qu'un "investissement massif pour les hôpitaux et la santé", et "la réouverture de tous les lits fermés depuis 10 ans" au CHU de Nantes.
Pour éviter une saturation du service, le CHU de Nantes rappelle les bons réflexes à adopter avant de se rendre aux urgences.
- Entre 8h et 20h, en journée, en semaine, il est demandé de contacter en priorité votre médecin traitant ou SOS médecin.
- À partir de 20h et pendant les week-ends et jours fériés, si votre problème médical ne peut pas attendre l'ouverture habituelle des cabinets médicaux, il est recommandé d'appeler le 116 117 ou le 36 24 pour contacter un médecin de garde ou SOS médecins.
- En cas d'urgence seulement, contactez le 15.
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