Musique. Une question de genre !

Les sessions suspendues sont de retour pour une saison 2. Au travers des rues et de la musique, suivez l'histoire de Camille, à la recherche de son identité et de son genre. C'est à voir ce mercredi 14 décembre en 2ème partie de soirée sur notre antenne et sur francetv.fr

Camille : A la recherche d'une identité.

Après une saison 1 couronnée de succès, les Sessions Suspendues font leur retour entre Nantes et Saint-Nazaire. Réalisée par Adeline Moreau, cette nouvelle fiction musicale mêle concerts et narration autour du personnage de Camille en recherche de son identité de genre. Au gré des différents concerts éphémères, nous entrons dans sa vie, avec la volonté de s’inscrire dans les codes de la fiction musicale.

D’un groupe à l’autre, Camille grandit, évolue, se transforme. “il” a été assigné homme à la naissance mais au fur et à mesure nous suivons un personnage qui change d’identité de genre. L’évolution de son genre ressemble à un long voyage, un périple dans lequel des normes et images communes se défont.

Les musicien.nes ont comme lors des premières sessions pris part au récit, les frontières entre la fiction et les lives de musique sont poreuses pour que l’on se perde un peu entre l’histoire, la réalité du personnage et le jeu des musicien.nes. Un programme à retrouver le mercredi 14 décembre en 2è partie de soirée dans la case Culture dans votre région sur France 3 Pays de la Loire et sur francetv.fr. 

Une rencontre décisive 

Pour la réalisatrice, le scénario de cette fiction a été écrit pour le comédien Arnaud. Adeline Moreau nous a expliqué pourquoi :

"Depuis les premières lignes, j’ai écrit ce film en ayant le comédien Arnaud dans la tête. Son tatouage Tendresse flanqué sur ses côtes saillantes que j’ai découvert sur sa page Instagram, ses compos sensibles qu’ils postent pendant le confinement, ses performance de danse que j’ai peu observées lors d’une boom pour enfants, ses différents rôles dans des clips ou très beau court métrage, son autre compte Instagram de Drag Catherine Baise en ville ! Oui parce qu’Arnaud en plus d’être comédien, chanteur, danseur, de savoir monter à cheval, conduire un van… fait aussi de talentueux drag show.

Sans se connaître vraiment mais en le suivant depuis longtemps, j’ai eu très envie de travailler avec cet artiste incroyable. Alors lorsque l’histoire que je souhaite raconter devient plus concrète, on s’appelle et on échange beaucoup sur ce qu’est réellement ce film, ce qu'il défend, de quelle manière je souhaite montrer, illustrer la transition de genre de Camille, notre personnage principal.

On a fait tou·te·s les deux attention à l’appropriation du sujet. Ce film est un prétexte pour donner à voir d’autres possibles. Ce film est pour moi la possibilité d’aborder des sujets qui me sont chers. J’ai voulu faire le pari d’aborder le thème de la transformation de genres, à mon sens, encore trop tabou et me saisir de l’opportunité d’une visibilité grand public."

Les Sessions Suspendues 2 parle de liberté, de genre, de construction, de codes, de rencontres, de poésie, de « tendresse », d’amour, de fête, mais bien évidemment aussi de musique.

Adeline Moreau

réalisatrice

Une balade propice à l’introspection

 Au volant d’un van, Camille embarque d’abord Johannes. Le chanteur multiinstrumentiste lui adresse un message intime, sa marque de fabrique avec The way, We've Have Hated 

durée de la vidéo : 00h04mn12s

Johannes interprète une chanson message pour Camille • ©Les nouveaux jours Productions

A la fin de cette chanson, nous arrivons à la Soucoupe à Saint Nazaire, une salle de sport et un lieu emblématique de l'architecture audacieuse des années 60. Entièrement restaurée en 2018, elle est inscrite au patrimoine remarquable du XXe siècle.

C’est là devant un miroir d’artiste que Camille devient le temps d’un maquillage, la personne qu’elle voudrait être. A ses côtés, comme une présence invisible la chanteuse Coline Rio interprète on m’a dit  une chanson qui parle de liberté : « Je veux vous regarder en face, faire tomber le masque. Je ne veux plus m’enfuir, me taire et j’en suis fière »

Sur les dernières notes de la chanson "On m'a dit", on retrouve Camille, personnage qui ressemble au masque de Dali dans la série la casa de Papel mais en beaucoup plus esthétique et vivant. C’est lui qui déambule dans les rues sous le regard surpris, interpelé ou souriant des passants dont on n’est pas certains qu’ils s’agissent de figurants ou d’habitants de la ville tant les expressions reflètent parfaitement, celles des anonymes que l’on croise dans notre quotidien urbain.

Un paysage que connaît Uzi Feryja. C’est d’ailleurs à l’occasion d’un  open mic dans les rues de Nantes que la chanteuse a rencontré le nantais Stuntman5 avec qui depuis il collabore. Son flow et son énergie sont mis au service d’un discours engagé comme dans le texte qu’elle nous offre dans les rues de Trentemoult à Nantes, ce quartier calme et coloré peu habitué à ce style de musique.

On quitte cet ancien village de pêcheurs pour le hangar de stockage du carnaval de tête, Là un jeune garçon découvre des immenses personnages aux têtes excentriques, des plus effrayantes aux plus féériques, des images qui peuplent et interrogent les enfants sur eux-mêmes et sur la représentation du monde dans lequel ils devront grandir et en rêves ou en cauchemars, ils devront apprendre à devenir, sans doute à l’image de Camille qui grâce à la fiction nous entraîne dans sa propre vie. Là le groupe Subutex offre à ce jeune spectateur dans ce hangar surprenant, une pause rock et une mélodie presque répétitive comme pour figurer toutes les questions qui nous reviennent sans cesse à l’esprit.

Nous voici maintenant à la piscine Léo Lagrange à Nantes. La piscine : un endroit où les différences et les complexes doivent se fondre ou s’échapper, même lorsqu’ils sont enfouis au plus profond de soi, pour partager le même bain que d’autres personnes, sans parler du rapport à son corps et à celui des autres qui s'impose naturellement. C’est là parfois, pour les filles comme pour les garçons, lorsqu’on débute son adolescence, que les racines de nos premières sensations émotionnelles peuvent éclore, que des attitudes, des regards peuvent faire naître inconsciemment ou pas ce qu’est notre sexualité.

durée de la vidéo : 00h03mn09s

Nerlov chante l'amour à la piscine Léo Lagrange • ©France Télévisions - Sourdoreille

La piscine, finalement un endroit idéal pour Nerlov pour nous parler de désirs et d’amour qu’ils soient hétérosexuelles homosexuels, asexuelles ou différents comme on l’entend dire souvent. Cet artiste electro pop aime chanter cash ce qu'il pense. La chanson Acide nous dit « Vivons en silence, j’ai besoin d’un ami, je suis trop fragile…Si tu te crois viril ? Fais-moi un câlin quand même ! Suis-moi, je t’emmène à l’abri, au calme». Des paroles qui on le sait résonne particulièrement chez Camille. 

La balade de Camille, se perdre pour mieux se trouver

Les mises en scène élégamment filmées par Adeline Moreau , les chansons, les musiques, ces endroits improbables où déambule Camille et où les artistes se produisent sont des scénettes paisibles, propices à l’introspection. Le parcours de cette session suspendue nous entraîne aussi dans d’autres univers dans lequel se balade et s’affirme Camille avec toujours plus de certitude et de distance par rapport à l’image de soi que l’on donne à voir.

Dans un bateau amarré quai de la fosse à la Nantes, le groupe Nous étions une armée, lui, nous invite à nous perdre  « Il faut se perdre, il faut se taire pour s’oublier, pour se trouver. Il faut se taire, nous nous entendre dire que l’on s’aimait, qu’il est trop tard pour se mentir ». Dans ce texte poétique, le désespoir intérieur se heurte à un dernier élan vital et à l'idée que les choses ne font que commencer.

Camille danse sur le quai avec une femme aux cheveux gris plus âgée qui pourrait être son double du futur. On suit cette dame aux cheveux longs au musée de Nantes.

durée de la vidéo : 00h03mn45s

Lenparrot au musée de Nantes interprète "un soleil jaloux" • ©France Télévisions - Sourdoreille

L’art sait aussi parler comme la musique et les chansons de qui et ce que nous sommes. L’artiste Lenparrot piliers de la scène pop nantaise, apparait dans une salle du musée devant son clavier et entonne ses mots. Cet artiste est connu pour ses mélodies douces et sa voix androgyne qui lui permet de multiplier les personnalités, les rôles et les genres : « Sous un soleil jaloux, ne reste qu’un silence assourdissant en guise de garde-fou. As-tu pardonné ces années passées avec le mystère comme repère ?».

Découvrir qui nous sommes et l’assumer demande parfois du temps, la traversée de chemins difficiles, douloureux mais garantit une liberté et une prise de conscience - pour vive heureux, ne restons pas cachés- Ou alors, partons à dos de licorne prendre l’air !

Tiens ! Sur la plage de Monsieur hulot à Saint-Marc-sur-Mer ou très loin d’ici à San Francisco, cette ville considérée comme une des plus tolérante au monde pour toutes les communautés. Une mégapole où chacun peut vivre comme il l’entend quelque soit  son origine, sa sexualité, sa religion et dans le plus grand respect. Cet appel au voyage est signé Ella/Foy. Ce groupe rochelais a compris que le voyage était la plus belle des muses.

Quant au voyage intérieur et le parcours de Camille, cette session suspendue nous a permis de le faire simplement, de le comprendre aussi. Camille sensible, délicat entouré de tous ces artistes nous touche au-delà de tous nos choix de vie et de nos différences et nous atteint en plein cœur. C’est rare qu’une fiction musicale puisse relever une telle gageure. Ce serait vraiment dommage de passer à côté !

Sessions suspendues : c'est quoi un road movie musical ?

Depuis le 12 novembre sur le web et sur notre antenne, les sessions suspendues nous emmènent dans road trip musical  hors du temps. Les artistes et personnages nous invitent dans des décors nantais peu connus du grand public ou tout simplement oubliés. De l’emblématique usine Beghin Say au vélodrome Petit Breton en passant par la discothèque Le Floride, les rencontres entre comédien.ne.s et artistes réveillent l’âme de ces lieux créant une atmosphère singulière à chaque épisode. Des show cases filmés, oui, mais reliés entre eux par de petites histoires.

Ce projet a été imaginé par Sourdoreille et Stereolux, en partenariat avec six autres SMAC de la Région : La Soufflerie (Rezé), Fuzz'Yon (La Roche-sur-Yon), Superforma (Le Mans), Le Chabada (Angers), 6PAR4 (Laval) et Le VIP (Saint-Nazaire). Chacun des lieux a participé à la programmation de la série, propulsant ainsi devant les caméras les groupes accompagnés toute l’année dans leurs murs. France 3 Pays de la Loire s’est associé au projet et diffuse la série sur le web et à l’antenne à partir du 12 novembre 2021.

Les artistes de cette session suspendu 2  :

• Johannes, dans un van entre Nantes et Saint-Nazaire
• Coline Rio, dans La Soucoupe de Saint-Nazaire 
• Uzi Freyja, dans les rues de Trentemoult à Nantes
• SubuteX, dans le hangar de stockage du carnaval de Nantes
• Nerlov, dans la Piscine Léo Lagrange à Nantes
• Nous étions une armée, dans le Bateau Passe-Partout amarré aux quais de la Fosse à Nantes 
• Lenparrot, au Musée d'arts de Nantes
• Ella/Foy, sur la plage de Saint-Marc-sur-Mer à Saint-Nazaire

A voir sur notre antenne ce mercredi 14 décembre en 2ème partie de soirée. Des séquences à retrouver sur pdl.france3.fr et les réseaux sociaux. Le replay de Saisons 2 et 1 est disponible dans notre collection Culture dans votre région et sur france.tv

Réalisation Adeline Moreau 

Production : Sourdoreille 

Co-production : Stéréolux, La Soufflerie, Fuzz'Yon, Superforma, Le Chabada, 6par4, Le Vip

Avec la participation de France Télévisions / France 3 Pays de la Loire