Nantes : les commerces sont priés d'éteindre la lumière la nuit

"Rallumons les étoiles, éteignons les enseignes"... dans la nuit de mardi à mercredi, le collectif RAP Nantes a mené une action pacifique contre les commerces du centre-ville qui laissent leur vitrine allumée.

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"Niveau écologie, vous êtes à côté de la plaque", peut-on lire sur la devanture de cette boutique de mode, rue de la Paix à Nantes, "aveugler les piétons, bof pour un opticien", lit-on sur la vitrine de cet autre magasin, situé dans la même rue.
Ces inscriptions ont été faites par le collectif RAP Nantes, Résistance à l'aggression publicitaire, la nuit passée afin de sensibiliser les commerçants de l'hyper centre à la pollution lumineuse. Certaines devantures ont également été éteintes et des affichettes apposées afin d'expliquer cette action.

"Eteindre les lumières de ses enseignes la nuit, intérieures et extérieures, c'est économique, écologique et... obligatoire depuis le 1er juillet 2012 !", peut-on y lire, "vous avez bien failli payer une grosse facture d'électricité, et émettre du CO2 : heureusement que nous passions dans le coin !"

"Les vitrines sont éclairés de tous feux et il y a de plus en plus d'écrans"
dénonce, Paulo, l'un des membres du collectif, "la prochaine étape serait de dialoguer avec les commerçants".

Cette action nocturne, qui visait une cinquantaine de commerces, était pacifiste "sans dégradation ni violence", précise le collectif sur son compte Twitter, ajoutant "pas de tag ici, (nous) utilisons du blanc de Meudon, produit d'entretien qui part à l'eau. Notre mouvement est non violent et sans dégradations". Une action qui a plu à plusieurs Nantais. "Merci pour la nuit noire", écrit Ludivine Praud sur Twitter. Pauline Debray salue aussi l'initiative. Le collectif était de nouveau sur le pont à l'occasion du défilé du 1er mai avec des actions ciblées "pour appeler à une plus grande sobriété publicitaire".


Un arrêté antipollution de 2013

Le collectif RAP appuie son action sur un arrêté entré en vigueur le 1er juillet 2013 et qui impose l'extinction des vitrines et façades à partir d'1h du matin. Les intérieurs de locaux à usage professionnel doivent éteindre toute lumière une heure après la fin de leur occupation.

Selon l'ANPCEN,  l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes, les communes s'engageant dans cette démarche pourraient réduire de leur budget électricité la facture de 25 à 75%.

"On est conscient qu'on est loin d'être la ville plus dévastée par la pollution lumineuse, mais si on pouvait faire mieux...", explique Paulo.

En 2017, selon l'ANPCEN, Nantes comptait 62% de sites conformes à l'arrêté d'extinction pris en 2013.
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