Communiquer en direct avec Thomas Pesquet, c'est la prouesse réalisée ce mercredi au sein de l'IUT de Nantes, grâce au travail d'étudiants en génie mécanique et en génie électrique et informatique, qui ont réalisé une antenne pour assurer la liaison.
A l'intérieur du batiment de l'IUT, au pupitre, un membre de l'association des radio-amateurs de Loire-Atlantique donne le coordonnées de l'ISS.
"58.270, 60.275, le premier chiffre c'est l'élévation, le deuxième, c'est l'azimut explique le radio-amateur. On suit où se trouve le satellite. Et les antennes, on les fait bouger avec le pupitre."
Les chiffres s'enchaînent, très vite. L'ISS se déplace à 28 000 km/h, à plus de 450 km d'altitude. Et il faut suivre, bien orienter l'antenne qui a été montée à l'extérieur.
3 000 heures de travail
Conçue et réalisée par les étudiants en génie mécanique et en génie électrique et informatique de l'IUT de Nantes, cette antenne est rabattable en cas de tempête, télescopique, orientable sur deux axes, et motorisée. Ce petit bijou a nécessité près d'un an de travail.
"On sera synchronisé pour l'ISS confirme au pied de l'antenne un des étudiants de l'IUT. Ça se passe bien."
Une belle satisfaction pour ces jeunes et leurs enseignants qui sont fiers d'avoir permis cette communication avec l'espace.
"Ça a pris beaucoup de temps, raconte Jason Sarközi, l'un des étudiants. On était 8 sur l'équipe et on a passé dans les 3 000 heures de travail. On a sué sang et eau pour la sortir. Ça représente tout un projet de fin d'étude et beaucoup de bons souvenirs."
Pourtant, ça n'a pas été toujours simple avoue l'étudiant en génie mécanique. Il y a un monde entre la conception et la réalisation.
"Sur un ordinateur, tout est parfait, tout se passe bien, explique Jason. Dans la réalité, ce n'est jamais le cas. Faire les derniers ajustements, qu'est-ce qu'on a raté, à quoi on n'a pas pensé... De la théorie à la réalité, ce petit passage-là a été compliqué."
"C'est un des plus beaux projets que j'ai jamais faits"
Pour Frédéric Castells, leur professeur, cette aventure a permis aux étudiants de se rendre compte de quoi ils étaient capables. "Les cours, les travaux dirigés, les travaux pratiques c'est bien, conclut Frédéric, mais la concrétisation avec un projet, ça, c'est une vraie valeur ajoutée à leur formation et à leur diplôme. Il n'y a rien de plus satisfaisant que d'encadrer des jeunes qui sont motivés. C'est un des plus beaux projets que j'ai jamais faits."
Et grâce à ce travail, à l'intérieur, dans la salle, une vingtaine de scolaires ont eu le privilège de pouvoir échanger pendant une dizaine de minutes avec Thomas Pesquet.
Est-il possible de changer l'atmosphère martienne pour la rendre plus favorable au développement humain, demande une collégienne. Est-ce que le son du saxophone est le même que sur terre, demande un écolier.
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"J'avais des petits picotements dans le ventre"
Louisa, élève de CM2 à l'école Louis Armand de Carquefou est impressionnée d'avoir pu parler avec le spationaute français. "J'avais des petits picotements dans le ventre, avoue-t-elle. J'ai respiré, j'ai posé ma question et c'était bien. Tu te dis que t'es en train de parler à Thomas Pesquet et que c'est un astronaute connu !"
Lilou, une collégienne des Sables d'Or, à Thouaré-sur-Loire, a interrogé Thomas Pesquet sur des questions environnementales. Le spationaute dit avoir constaté depuis l'espace l'augmentation et la fréquence des incendies, des tempêtes tropicales.
"Les conditions climatiques sont de pire en pire, dit Lilou. Forcément, nous les jeunes,ça va nous impacter. J'aimerais bien faire changer les choses."
Lilou n'a pas très bien entendu la réponse de Thomas Pesquet à propos de l'atmosphère martienne, mais elle a aimé cet échange. "C'était un bon moment" sourit la collégienne.