Au Centre de Loisirs Jeunesse à Nantes, des policiers et des enseignants accueillent chaque année une centaine de jeunes en difficulté dans leur collège, qui enchaînent les exclusions et sont en difficulté scolaire. L'objectif ? Les aider à retrouver motivation et confiance.
Au collège Debussy à Nantes, un collégien se concentre sur un exercice de mathématiques. "Tu me poses la division, à l'ancienne", demande un professeur, unique en son genre : il s'agit d'un policier. Le Centre de Loisirs Jeunesse (CLJ) est une association de la police nationale qui vise à réconcilier des adolescents en difficulté avec leurs études et avec les policiers.
C'est une initiative unique en France. Les fonctionnaires de police proposent un soutien scolaire et éducatif. "Le but de l'exercice c'est de se redonner confiance [...], de se montrer à soi même qu'on est capables d'y arriver" explique Antony Gaillard, policier. Il utilise des compétences qu'il a développées avec sa profession : "On n'est pas enseignants, mais ce que je sais faire c'est travailler en lien avec les jeunes, m'adapter à eux et répondre à leurs besoins".
"Comment fonctionne un enseignant"
Des enseignants sont justement présents pour les épauler. Une enseignante accorde de l'importance à apprendre aux jeunes comment construire une meilleure relation avec les professeurs : "Je leur explique comment fonctionne un enseignant, que toute attitude, tout regard, toute parole peut être une agression pour un enseignant", explique une enseignante.
En plus de revoir le programme scolaire, le CLJ propose aux jeunes de suivre diverses activités qui peuvent les aider à améliorer leur capacité de concentration : des travaux manuels, mais aussi des visites, des sorties au cinéma et même de l'initiation au secourisme.
"On s'améliore", reconnaît un collégien, qui ne se sent pas déstabilisé lorsqu'il étudie avec un policier : "Quand ils travaillent, par exemple avec leurs voitures de police, ce n'est pas la même chose que quand ils travaillent avec des jeunes", explique-t-il.
Pour un autre collègien, le CLJ offre un cadre propice à une meilleure autodiscipline "Je me concentre mieux qu'à l'école car là-bas il y a tout le monde, ça bavarde, je n'écoute pas. Mais ici je suis obligé car je suis tout seul". Aux yeux des jeunes bénéficiaires, l'initiative inattendue semble porter ses fruits.