Stéphanie Bernard et Solenn Leparoux ont eu l'idée de créer Ma Parenthèse, un lieu d'accueil et de partage pour les femmes qui ont été touchées par un cancer du sein, un cancer gynécologique, pour prendre en charge l'après de la maladie, et repartir dans la vie, l'ouverture aura lieu en septembre.
"L'après c'est le plus compliqué, c'est là que tout démarre !" Stéphanie Bernard a connu, dans sa vie, le vide après la prise en charge intense du traitement par les médecins du cancer qui l'affectait. "Après avoir été suivie, soignée, puis guérie, il faut repartir dans la vie. Seule et sans expérience !"L'idée d'un lieu pour accueillir les femmes est née à ce moment-là, il y a cinq ans déjà. "Pendant 25 ans, j'ai travaillé dans l'industrie pharmaceutique dans la prise en charge de la douleur et le conseil aux médecins hospitaliers. La maladie m'a montré que mon métier ne faisait plus sens pour moi, m'a conduit à réfléchir à l'essentiel."
Deux parcours différents mais convergents
Le parcours des deux créatrices de "Ma Parenthèse" se rejoint à l'hôpital. Solenn Leparoux, juriste de formation est devenue infirmière en cancérologie finalement, il y a 15 ans. "On s'est connues là ! Nous travaillions ensemble et nos enfants étaient dans la même école ! Forcément ça crée des liens !"Stéphanie Leparoux reprend, "on parlait de cette idée d'un lieu d'accueil, d'échange, de parole, de conseil, de diffusion des témoignages, où on trouverait aussi des choses nécessaires à la nouvelle vie des femmes, des prothèses, de la lingerie, on était autour d'un verre de blanc, et là nous nous sommes décidées !"
Ainsi le vin blanc et les enfants ont des effets bénéfiques sur les destins individuels ! Les deux copines sont allées sans plus attendre visiter la Maison Rose à Bordeaux, et en sont revenues convaincues. Leur projet était le bon, et ce serait "Ma Parenthèse".
Ouverture en septembre
Stéphanie et Solenn n'ont pas ménagé leur peine, elles ont la quarantaine tonique, créant une association, sonnant aux portes pour trouver une véritable maison pour y établir physiquement le projet, remplissant les dossiers à la chaine pour trouver aides et financements !Des institutions comme Initiative Nantes et France Active ont répondu pour garantir les emprunts, des entreprises pharmaceutiques, cosmétiques et une mutuelle ont également mis la main au portefeuille !
Jusqu'au propriétaire de la maison de leurs rêves qui a engagé la restauration de son bien pour l'adapter à son futur usage ! La maison de ville avec de jolis parquets cosis se situe à Basse-Goulaine. Centre-ville de Nantes trop cher, mais finalement proche par le Chronobus, périphérique pas loin non plus. "Ma Parenthèse" ouvrira en septembre les deux pieds dans la métropole.
Une maison comme à la maison et des services
Les femmes y trouveront un lieu de parole, d'activités comme le yoga, des réunions entre elles et pour elles. "Des médecins nous ont promis d'intervenir. Ils sentent bien ce besoin que nous avons. Ils sont pris par l'aspect curatif, mais ne sont plus là pour nous aider quand il s'agit de parler de fertilité, de sexualité, ou de vie avec les enfants !""Et puis les femmes n'ont pas envie de revenir sur le lieu des soins !" ajoute Solenn Leparoux. L'hôpital, machine à soigner, ne sait pas bien comment prendre en charge l'après-soin !
Les femmes trouveront également au même endroit les choses dont elles ont besoin. Les deux initiatrices du projet ont créé une SARL à côté de l'association pour gérer une boutique. "Les pharmacies par exemple n'ont pas de cabine d'essayage... et souvent pas du tout d'intimité ! Nous aurons des franges cheveux, des cosmétiques adaptés, des prothèses mammaires, et de la lingerie comme celle de la nantaise Stéphanie Romanet qui fait de très jolies choses pour les femmes qui ont côtoyé le cancer !"