400 personnes se sont réunies devant l'inspection académique de Nantes, ce lundi matin, avant de défiler dans le centre-ville. Une mobilisation pour protester contre la réforme initiée par Jean-Michel Blanquer.
Ce lundi matin, les enseignants et parents de l'école maternelle et élémentaire de la Châtaigneraie à Haute-Goulaine, près de Nantes, étaient de la mobilisation contre la loi Blanquer qui, selon eux, "met en péril le fonctionnement des écoles".
"Ce qui nous choque en tant que parents" disent-ils, c'est la "fusion des écoles élémentaires et maternelles avec les collèges".
Décrocheurs, pions, ce qui change
"Pour une école de confiance", c'est le projet de loi adopté par l'Assemblée nationale le 19 février dernier.
Ce projet de loi prévoit, entre autres mesures, de rendre obligatoire la formation pour les jeunes de 16 à 18 ans. Les "décrocheurs", dont le nombre est estimé à 20 000 par an par le gouvernement, se verront systématiquement proposer, dès 2020, une formation ou un apprentissage.
Le projet de réforme prévoit aussi que "les assistants d’éducation qui sont inscrits dans une formation dispensée par un établissement d’enseignement supérieur délivrant un diplôme préparant au concours d’accès aux corps des personnels enseignants ou d’éducation peuvent se voir confier des fonctions pédagogiques, d’enseignement ou d’éducation".
Ils seront rémunérés pour cela dès leur deuxième année de licence. Ce pré-recrutement vise à accroître l'attractivité du métier.
"Quid du bien être de l’enfant ?"
Autre point de la réforme : l'abaissement de l'âge de l'instruction obligatoire à trois ans contre six actuellement.
"L’école devient obligatoire dès 3 ans à temps plein : quid du bien être de l’enfant et de la capacité à organiser le temps de sieste pour autant d'enfants !", dénoncent les parents et enseignants de l'école de la Châtaigneraie à Haute-Goulaine.
Cette obligation, traduction d'un engagement pris par Emmanuel Macron en mars 2018, doit entrer en vigueur dès la rentrée prochaine.
Cette mesure génèrera des dépenses supplémentaires pour les communes qui devront financer les maternelles privées sous contrat. L'Etat remboursera ces collectivités via une compensation mais pas celles aidant déjà ces écoles.
"Toutes ces mesures ne sont faites que pour faire des économies sur le dos de l'enseignement", s'insurge Bernard Valin, "c'est pour ça que les parents d'élèves sont là, ils se rendent compte que quelque part, c'est la fin du service public d'éducation".
Parents d'élèves et enseignants de l'école de la Châtaigneraie ont prévu de rester mobilisés toute cette semaine avec, mercredi, une opération "Ecole morte".