Pour rendre le confinement plus acceptable, certains ont repris la guitare, d'autres ressorti les jeux de société, Pierre-Alexandre Chauvat, lui, a allumé sa caméra, éteint la lumière, et tourné un court-métrage à nous glacer le sang...
C'est court, ultra-court mais bon, ultra-bon ! En 3 minutes et 42 secondes, HOME pourrait bien vous faire regretter pour toujours la confiance aveugle que vous accordiez jusqu'ici à l'informatique et la domotique.
HOME est un thriller, un vrai. Une réalistation léchée, une atmosphère pesante, une musique à vous faire hérisser le poil pour l'éternité... on se laisse embringuer de la première à la dernière seconde, un court-métrage qui frôle l'excellence.
Pourtant, HOME a été réalisé pendant le confinement entre la cuisine et la chambre d'un appartement ordinaire de Nantes, avec pour personnage principal un ordinateur. Vous aimez les sensations fortes ? Regardez...
Son précédent court-métrage, L'Héritage, nous embarquait dans l'Ouest sauvage pour un western qui sent bon la poudre et la poussière, un court-métrage présenté au festival Premiers Plans d'Angers en novembre 2019 dans la catégorie Films d'ici. Sur ce sujet, vous pouvez lire le papier très complet que ma confrère Murielle Dreux avait publié en décembre 2019 sur le blog de France 3 Pays de la Loire dédié au cinéma.
"C'était important pour moi d'y présenter mon film, c'est le festival de mon enfance ou du moins de mes années d'études, lorsque j'étais en BTS audiovisuel à Montaigu".
"Ça faisait longtemps que j'avais envie de faire un film avec un ordinateur en personnage principal. J'avais déjà commencé à tourner quelques plans à l'arrache. Puis j'ai réécrit un storyboard pour trouver le bon rythme, ce qui n'était pas facile avec un écran qui doit faire peur. Un ami m'a aidé à rendre plausibles les codes informatiques qui défilent sur l'écran. Le tournage, lui, a duré une semaine, la nuit, pendant que mon fils de six mois dormait".
Aucun matériel à louer, pas de catering à prévoir... la seule contrainte finalement, reconnaît Pierre-Alexandre, a été de faire en sorte qu'on ne voit pas le visage de l'actrice. "C'est le visage de ma femme, qui n'est d'ailleurs pas actrice, je ne voulais pas qu'on la reconnaisse, d'où les plans flous, je voulais surtout que l'ordinateur reste le personnage principal".
Amoureux du cinéma mainstream et du cinéma d'auteur, Pierre-Alexandre Chauvat avoue que Jurassik Park a été un détonateur pour lui et que ses influences principales ont pour noms John Mc Tiernan (Piège de cristal, Rollerball, Une Journée en enfer...) ou William Friedkin (French Connection, L'Exorciste, Le Convoi de la peur...).
Aujourd'hui, Pierre-Alexandre a d'autres projets en tête mais il n'écarte pas l'idée de présenter HOME en festival, si l'occasion se présente...
Propos recueillis par Eric Guillaud le 12 mai 2020. Plus d'infos sur Pierre-Alexandre Chauvat ici