Des films à succès tournés en partie sur notre territoire, des tournages qui se multiplient dans la région, des appels pour des centaines de figurants... peut-on affirmer que la Bourgogne est une terre de cinéma ?
La Bourgogne et le septième art, ce n'est peut-être pas la première association qui nous vient à l'esprit. Et pourtant, c'est dans notre région que l'un des plus grands succès du cinéma français a été en partie tourné. Comment oublier ces scènes mythiques de La Grande Vadrouille, tournées à Vézelay, Meursault ou encore Beaune ?
Autre poids lourd du cinéma français : Cyrano de Bergerac. Ce film marquant des années 90 a raflé 10 Césars et 10 Oscars. Plusieurs du long-métrage ont été filmées dans l'abbaye de Fontenay.
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— Louis de Funès, pour l'éternité (@LouisEternite) July 4, 2024
Les hospices de Beaune dans la grande vadrouille. pic.twitter.com/Kcif5ZIHLn
Le village de Flavigny-sur-Ozerain a également accueilli un long métrage, et non des moindres, avec le Chocolat dans lequel on retrouve Juliette Binoche et Johnny Depp, nominé pour cinq Oscars.
Plus récemment, "Nous les Leroy" (2024) avec José Garcia et Charlotte Gainsbourg, a été en grande partie tourné en Bourgogne : le stade Saint-Roch et le lycée Bonaparte à Autun, Nuits-Saint-Georges, le restaurant Le Smart, la place des Ducs de Bourgogne mais aussi le parc des carrières Bacquin à Dijon.
Les communes de Meursault, Chassagne-Montrachet, Puligny-Montracheet et Beaune ont également accueilli le film de Cédric Klapisch, "Ce qui nous lie" (2017) avec Pio Marmaï, Ana Girargot & François Civil. La route des grands crus a par ailleurs servi de décor à plusieurs films, des scénarios notamment autour de l’univers du vin.
Noyers-sur-Serein, dans l'Yonne, a aussi accueilli de nombreux tournages : La Grande Vadrouille, donc, Molière, le comédien malgré lui avec Romain Duris, ou plus anciennement Mon oncle Benjamin avec Jacques Brel en 1960.
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"On ne fait clairement pas partie des meilleures régions"
Mais la Bourgogne est loin d'être une région incontournable du cinéma français selon l'association des professionnels du cinéma et de l'audiovisuel (Aparr) de Bourgogne-Franche-Comté. Notre région a un des plus petits fonds d'aides du pays. "On ne fait clairement pas partie des meilleures régions, même si on n’a pas à rougir de ce qu’on fait. Il y a moins de tournage que d’autres grosses régions de cinéma comme la Nouvelle-Aquitaine, Rhône-Alpes, l’Occitanie. Ils ont aussi un fond d’aides plus important et des filières plus développées que la nôtre", explique Marion Mongour, coordinatrice à l'Aparr.
La Bourgogne est plus réputée pour le cinéma d'auteur que pour les films à gros budget. "Au niveau de la filière régionale, l’ambition c’est de faire nos films de la manière la plus respectueuse des intentions des auteurs, avoir assez de moyens pour que les films écrits et imaginés puissent voir le jour et atteindre leur public. Mais on n’atteindra jamais le niveau des grosses régions parce que les budgets ne sont pas du tout dans les mêmes ordres."
Il y a aussi des films tournés dans la région qui ont leur rôle à jouer, ça fait de l’embauche local.
Marion MongourCoordinatrice de l’APARR
Si le budget régional a augmenté ces dernières années, il en faudrait pourtant bien plus pour développer le cinéma en Bourgogne. "Il faut éventuellement avoir des studios de tournage et d'animation qui naissent sur le territoire, ça fait vraiment de l'emploi. Avoir une école de cinéma serait fantastique. Ça permettrait d’éviter que des jeunes talents partent en région parisienne pour se former et y rester après. Il faut un peu plus de moyens pour que tous les films puissent trouver des financements."
Au-delà des retombées économiques, développer ce secteur renforcerait également l'attractivité culturelle de la région, selon Marion Mongour. "Les réalisateurs, les comédiens, les professionnels du cinéma vont aussi faire du bénévolat dans les salles du coin, animer des ateliers, des festivals de cinéma. Ce sont des gens qui participent à la vie locale et font en sorte qu’il y ait une offre culturelle plus intéressante."
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"C’est une plus-value pour les habitants, et puis la fuite des cerveaux artistiques, c'est toujours un peu triste", poursuit-elle. "Quand on soutient des auteurs, des réalisateurs ou une société de production, elles finissent par grandir et proposer des films de qualité qui ont des prix en festival. C'est possible s’il y a un soutien à long terme."
Plusieurs tournages en août
Depuis le vendredi 9 août, un nouveau tournage a lieu en Bourgogne. Il s'agit de l'adaptation du roman "Les Pieuses Combines de Réginald", de Thomas Hervouët. En tête d’affiche, Pascal Demolon, vu dans "Five" et la série Netflix "Fiasco", ainsi que Philippe Duquesne. 400 figurants sont recherchés, des femmes et hommes de 18 à 70 ans vivant dans la région. Ce tournage de 11 jours ira à Paray-le-Monial et Dijon.
Saône-et-Loire : femmes et hommes de 18 à 80 ans recherchés pour un film avec Kad Merad et Michèle Laroque https://t.co/Qt9eZPX2wD
— Figurants.com (@Figurants_com) August 7, 2024
Ce ne sera pas le seul long métrage en terre bourguignonne au mois d'août. La comédie "Cent millions !", réalisée par Nath Dumont avec Kad Merad et Michèle Laroque se rendra dans les secteurs du Creusot et de Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire. 300 figurants sont recherchés, des hommes et femmes de 18 à 80 ans, résidant en Bourgogne-Franche-Comté. Le tournage se déroulera du 16 août à début septembre 2024.