Près de Montpellier, les touristes affluent pour visiter le château d'Engarran, cette "folie" où a été tourné Le Comte de Monte-Cristo. "On ne s'attendait pas à tant de retombées", commentent les responsables du site, qui adaptent cette visite historique au film à succès de l'été.
“Ici, on est dans le jardin français. Vous l’avez reconnu. Il apparaît beaucoup dans le film”. Cette année, Nicolas Vallée adapte son discours. Le jeune homme est guide touristique au château de l'Engarran, une merveille architecturale de Lavérune (Hérault), où a été tourné le début du film Le Comte de Monte-Cristo.
La folie Monte-Cristo
Le succès du film, porté par l'acteur Pierre Niney, retombe en effet sur cette "folie". Tel était le nom donné aux résidences secondaires de l'aristocratie situées en périphéries des grandes villes. Celle-ci a été construite à partir de 1730 par Jean Vassal, trésorier conseiller à la Cour des Aides et Finances de Montpellier, et son épouse Suzanne Loys de Marigny sur ce domaine fondé un siècle plus tôt autour d'une ancienne métairie.
Sur les quinze personnes présentes à la visite, ce mardi, toutes sont venues après avoir assisté à la projection du Comte de Monte-Cristo au cinéma, comme six millions de Français depuis un mois.
Anecdotes de tournage
L'occasion de faire des parallèles entre leurs scènes favorites et les particularités architecturales du domaine. Les visiteurs y apprennent par exemple que les différences d'aspect entre les deux façades de la bâtisse ont permis au réalisateur de "ne pas avoir recours aux effets spéciaux", raconte le guide.
En effet, la façade nord, largement plus grisée que la façade sud en raison de son exposition aux intempéries, a servi à tourner la scène où, après avoir passé de longues années en prison, le Comte de Monte-Cristo revient dans ce château, délaissé par la famille Mortcerf et abîmé par le temps.
Quand au jardin français, où se déroulaient, plus tôt dans la vie du Comte, les dîners de cette famille mondaine, les touristes le trouveront sans doute plus sec et bruyant qu'à l'image. Et pour cause : les équipes du film ont préféré tourner au mois d'octobre, quand l'herbe est plus verte et les cigales silencieuses, explique encore Nicolas Vallée.
50% de visiteurs en plus
"Quelle belle histoire !", se réjouit une habitante de la région en visite, au micro de notre journaliste Gilles Foeller.
Quel bon moment à passer pour renforcer toutes les images magnifiques vues dans ce film!
Une habitante de la région en visite
"Je revis ma séance de cinéma", déclare une autre visiteuse, qui compte retourner voir le film pour prêter attention aux "détails" qu'elle aurait pu manquer la première fois.
Les responsables du site confirment : il y a bien "un effet Monte-Cristo" sur le château. Le monument enregistre 50% de visiteurs supplémentaires depuis que le film est sorti en salle, estime Nicolas Vallée.
"On ne s'attendait pas à tant de retombées", commente de son côté Cynthia Strivay, la responsable commerciale du site, qui raconte avoir passé "des moments de partage et d’échange assez extraordinaires" avec les équipes du film lors des deux semaines de tournage.
Journées du patrimoine revisitées
Pas peu fière d'avoir vu Pierre Niney, elle précise que les équipes se sont par ailleurs montrées "très accessibles" et "respectueuses des lieux".
Le domaine surfera sur le succès du film autant que faire se peut. Pour cette raison, la visite du château lors des journées du patrimoine du 21 et 22 septembre 2024 sera axée sur le portrait de Quetton de Saint-Georges.
Propriétaire des lieux au XIXème siècle, ce marchand présentait, selon le guide Nicolas Vallée, "beaucoup de points communs" avec le personnage du comte de Monte-Cristo.
Article écrit avec Gilles Foeller et Yannick Le Teurnier.