Ce jeudi 19 septembre était une journée de mobilisatioon chez EDF. Des rassemblements ont été organisés partout en France et suivis dans la région.
Un salarié sur deux, selon les syndicats, quatre sur dix selon la direction, ont participé jeudi à la grève à l'appel de tous les syndicats contre le projet "Hercule" de scission du groupe.
Le projet Hercule
Le projet Hercule, présenté en juin, prévoit d'un côté un "EDF bleu" comprenant le nucléaire, les barrages et le transport de l'électricité, et de l'autre un "EDF vert" avec Enedis, EDF Renouvelables, Dalkia et la direction du commerce notamment.L'entité bleue - donc le nucléaire - serait détenue à 100% par l'État, tandis que la verte, "qui regroupe toutes les activités qui ont des revenus garantis, soit les plus juteuses", selon les syndicats, serait introduite en Bourse à hauteur de 35%. Beaucoup des employés d'EDF estiment que cela répond à une logique purement financière. C'est pour eux la fin d'un service public. Et des hausses de tarifs prévisibles.
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a assuré mardi qu'"aucune décision" n'avait été prise sur le projet, tout en assurant que "l'intégrité" du groupe serait garantie.
Une réorganistion demandée par Emmanuel Macron
Le chantier complexe de la réorganisation d'EDF a été lancé l'an dernier par le président Emmanuel Macron. C'est à sa demande que le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy,doit remettre des propositions à la fin de l'année. L'opération aurait pour but de permettre à EDF de pouvoir continuer à investir dans le nucléaire pour prolonger la vie de son parc, mais aussi peut-être construire de nouveaux EPR, malgré son lourd endettement (33 milliards d'euros) et tout en poursuivant sa diversification dans les renouvelables.
EDF et la concurrence
Le dispositif, prévu par l'Etat qui contraint EDF à céder un quart de son électricité nucléaire à ses concurrents à un prix fixe a coûté 10 milliards à EDF, les dividendes 23 milliards et les acquisitions à l'international 15 milliards, soit "48 milliards jetés par les fenêtres", selon le secrétaire général de la FNME-CGT Sébastien Menesplier.Les syndicats ont été reçus par le cabinet de la ministre de la Transition écologique qui les a "écoutés, mais n'avait aucun mandat", et a promis un rendez-vous avec la ministre Elisabeth Borne "dans les jours qui viennent".