Nantes : Ils sont sportifs de haut niveau et se relèvent du coronavirus, ils témoignent

Le coronavirus touche tout le monde mais chez les sportifs de haut niveau, l'impact est plus conséquent. Quasiment tous les clubs professionnels ont été touchés, particulièrement les sports collectifs.

Quand on est jeune et sportif de haut niveau, sentir son corps se dégrader n'est pas facile à vivre. Cesser de s'entraîner, s'éloigner du groupe n'aide pas non plus. C'est ce qui leur est arrivé. Aujourd'hui, ces sportives ont repris l'entraînement, avec encore quelques difficultés. Elles racontent.
 

"On est habitué à avoir mal"

Marion Maubon est capitaine du NAHB, Nantes Atlantique Handball. Elle a commencé par ressentir des douleurs musculaires qui l'ont inquiétée. "On est habitué à avoir mal, dit-elle, mais là, c'était inhabituel et de la fièvre. Quatre jours de fièvre. Je ne suis pas souvent malade et pas souvent fatiguée. Là, je ne me sentais pas bien." 

Marion a aussi perdu le goût pendant quatre jours. 
Le test a confirmé qu'elle avait le coronavirus. "Je l'ai su très vite, raconte-t-elle. Je ne suis pas sortie de chez moi, je n'ai contaminé personne. Je me suis dit : au moins c'est fait, je suis tranquille pour quelque temps. C'était pas quelque chose qui m'inquiétait."

Au bout de quelques semaines, elle a pu reprendre l'entraînement, après des examens, échographie cardiaque, test à l'effort, test PCR.

"J'ai voulu réintégrer le groupe rapidement, je me sentais prête" dit-elle.
 

"J'essaye de passer outre"

Pourtant, trois semaines après, Marion ressent encore quelques symptômes. "Le matin, dit-elle, je me réveille après une grosse nuit, fatiguée. C'est de la fatigue musculaire, un état que je n'ai pas l'habitude de ressentir. Il faut se concentrer sur le handball. Je sais qu'elle est là cette fatigue, j'essaye de passer outre, de bien m'échauffer. On n'a pas le choix, il y a des échéances européennes."
L'équipe a été particulièrement touchée avec neuf cas positifs, des joueuses mais aussi des entraîneurs.

"On a essayé de prendre le maximum de précautions possibles, raconte Guillaume Saurina, l'entraîneur du NAHB, mais on n'a pas réussi à passer à travers. Il a fallu gérer ça le mieux possible pour permettre aux filles de ne pas prendre de risques. Avec des périodes d'isolement et un retour très progressif pour reprendre dans les meilleurs conditions en évitant les risques de blessures." 
 
Guillaume a lui même été infecté mais sans symptômes. Certaines joueuses ont été plus impactées. 
 

"Ça a été compliqué à gérer"

"Des filles ont eu de vrais gros symptômes grippaux, dit-il,  et ont été alitées. Il y a eu différents cas et, aujourd'hui, on a réussi à sortir de cette mini crise. On continue à faire attention en espérant que d'autres joueuses ne choperont pas cette saleté. Ça a été compliqué à gérer, on a dû reporter des matches, jouer avec très peu d'entraînement. Aujourd'hui, j'espère qu'on en est sorti." 

Guillaume rend hommage à son groupe. "La chance qu'on a, reconnaît-il, c'est d'avoir un groupe de filles extra, facile à remotiver. La complexité, c'était le dosage des entraînements pour éviter les blessures. Les filles ont quasiment toutes récupéré."
 

"Je me suis dit, faut pas que j'aille à l'entraînement."

Léa, 18 ans, fait partie du pôle espoir athlétisme des Pays de la Loire. Elle a été testée positive au covid-19 il y a un mois.

"J'ai commencé à avoir des maux de gorges et des maux de tête, de la toux, raconte-t-elle. Je ne pensais pas que c'était ça. Dès que j'ai commencé à avoir une perte brutale du goût, je me suis dit, il ne faut pas que j'aille à l'entraînement et je me suis fait tester."
Test positif pour Léa dont les maux de tête n'ont pas duré longtemps mais pour la perte de goût et d'odorat, ça a été plus long. Ce qui lui a semblé difficile aussi, c'était de ne pas retrouver les autres à l'entraînement.

"J'allais faire des courses pour me nourrir, se souvient-elle, et dans le magasin j'étais essoufflée. Même sortir de mon lit, c'était fatigant."

A la reprise, elle qui est déjà asthmatique, ressentait encore des essoufflements. 

Un mois après, Léa se sent beaucoup mieux, elle a retrouvé sa forme et le goût. "Ça fait plaisir" dit-elle avec un grand sourire.
 

"Ce qu'on a pu remarquer, sur nos sportifs contaminés, explique Thibaud Berlivet, médecin du sport au NAHB et pour le pôle espoir d'athlétisme de Nantes, c'est que ceux qui ont développé des symptômes grippaux mettent plus de temps à revenir. Les efforts intenses les fatiguent beaucoup plus vite."
 

"Effort de haute intensité et virus, ça fait jamais bon ménage"

Le médecin confirme que la reprise doit être très progressive et précédée d'une batterie d'examens.

"Une fois qu'on a validé les tests cardiaques, ajoute le docteur Berlivet, un bilan sanguin et un examen cardio-pulmonaire, on reprend progressivement les activités, on monte un peu en intensité et on veille à doser cette charge de travail en fonction du ressenti du sportif pour ne pas qu'il y ait de blessures. Effort de haute intensité et virus, ça fait jamais bon ménage. Avant de pouvoir forcer, il faut s'assurer qu'au niveau cardiologique il n'y ait vraiment pas de souci."

Il semble que les sportifs de haut niveau, touchés par le coronavirus ne développent pas de pathologies graves. Mais souffriront-ils de séquelles ? Personne ne peut répondre, pour le moment, à leurs inquiétudes.  


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